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Bêtise, vile nécessité
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- Catégorie : Essai
- Date de publication : Octobre 2015
- Editeur : Atramenta
- ISBN : 978-952-273-712-0
- 53 pages / 16777 mots
- 10 sur 10 (3 avis)
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- Formats inclus :
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Présentation
En son étrange impéritie d’assumer le sang qui coule en ses veines et en son effroi face à une fin inéluctable, l’homme sombre dans un gouffre psychologique sans fond et une déroute existentielle inexpugnable, tentant d’oublier ses peurs. Son existence voguera à la dérive, cherchant un salut qu’il ne pourra identifier et désavouant son naufrage face à une lutte qu’il sait inégale contre la quiddité de ce qui réside en lui. L’homme ne se révèle qu’un quidam dans un océan d’individus affichant tous une différence en leurs idéologies, attitudes et destinées. Tel que le prônent les textes bibliques, nous sommes tous frères. Ce lien fraternel issu de la genèse nous propose la tolérance envers l’étourderie. C’est alors que, délayée ou condensée, la bêtise se fige à jamais dans l’histoire du monde, l’inondant de ses vestiges les plus foudroyants et entachant sa véritable compétence. Il est possible qu’il soit naïf et utopique de nourrir de trop nobles idéaux et de croire à une évolution plus sage de l’humanité. L’espèce humaine se heurte à son inachèvement et la bêtise semble davantage résulter d’un mal mystérieux ou d’un mal-être existentiel que d’une philosophie. En fait, ce monde traverse une crise névrotique ou cénesthésique qui le conduit à l’épuisement psychique.
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Mots clés : Imbécillité, Maladresse, Évolution
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Les mots, ici, sont très simples. Il suffit de suivre cette partition mot après mot, comme on le ferait note après note, en équilibre sur les cordes vocales d’un piano qui a tant à nous apprendre des sons de la vie, depuis leur désordre dissonant initial jusqu’à la recherche de leur harmonie.
Point n’est besoin d’être féru de philosophie pour se laisser entraîner, car l’écriture est très maîtrisée et voulue accessible.
Une chose est certaine, nous partons là dans un voyage qui « déménage », ou disons, qui fait le ménage dans nos idées reçues et nos idéaux. L’auteure nous déconfine. Elle nous extrait de notre enfermement dans le trop habituel en ouvrant les portes de nos placards remplis de nos maladresses, de nos petitesses d’esprit, de nos irrévérences, de notre irrespect, de notre étourderie, de notre aveuglement… (tout ce qui compose la bêtise).
Beaucoup de questionnements dans cette œuvre. Preuve d’une intelligence majeure : celle de ne pas imposer des certitudes mais de vouloir accompagner chacun, vers des fenêtres de tolérance qui nous libéreraient de nos maux et nous ouvriraient de nouveaux horizons.
Je pencherais à croire que cette œuvre a été méditée et écrite sur un assez long temps de réflexion. On ne peut donc tout analyser avec une simple lecture. Il est essentiel de lire chaque séquence sans précipitation car pas une ligne ne mérite d’être sautée. Chacune mérite son temps de pensée.
Je ne suis qu’un voyageur néophyte. Ainsi ai-je lu plusieurs fois ces pages. Et chaque fois, j’en suis revenu avec des expressions nouvelles sous le bras.
La bêtise, on nous le démontre ici, n’est pas qu’un tâtonnement. C’est une façon de pouvoir toucher la vie du bout du pied, faute de pouvoir ou savoir prendre celle-ci en mains. Mais il y a, en même temps, cette « piètre compétence à s’estimer nûment, sans tricher ».
Phrase que je lis avec délectation : « La génialité universelle implique et exige que tout détienne sa contrepartie ». Les paragraphes explicatifs qui suivent sont magiques et si aisés à comprendre.
Approche éminemment intéressante encore : « l’imperfection est vitale à l’humanité ». Suit un raisonnement rayonnant à la hauteur de tout le reste.
Et encore un paragraphe à embrasser : « La bêtise opérerait une prédation orchestrant la sélection naturelle… La sapience favoriserait l’hypothèse de la valeur et du mérite des individus... ». La réponse de l’auteure est cinglante. Enfin… disons surtout pertinente.
Je laisse, exprès, planer le suspens, pour inciter à la lire.
Tout est à l’avenant dans cette œuvre.
Ajoutons les passages sur la désespérance, le schisme théologique, l’évocation d’un clone humain… autant de sujets abordés, traités et mis en plis par l’auteure pour nous coiffer d’un peu de cervelle.
« Chacun désire le bonheur ou ce qui le voisine en ce monde Or, le seul ravissement durable est la satisfaction de soi ». Commentaire de l’auteur à suivre.
Cette œuvre n’est pas qu’un essai. C’est un Roman qui nous fait découvrir un à un les mystères de nos crimes contre nous-mêmes. La conclusion est prenante, comme toute fin d’un bon roman.
PS -
Je voudrais juste ajouter à titre personnel que cela a été un plaisir de lire et relire cette œuvre parce qu’elle m’a fait mieux comprendre le cheminement de la pensée globale d’Andrée se cherchant dans tous les méandres de l’existence.
Tant que l’on se cherche, l’on vit… un si beau voyage dans l’écriture.
Alors, ne pas se trouver serait-elle la plus belle récompense, afin de continuer à VIVRE?
La transitoire désespérance serait-elle une espérance déguisée qui n’ose s’avouer ?
PS
PS - Je me demande, Chère Andrée, s’il n’aurait pas été bon de découper cette œuvre en deux ou trois chapitres. Quoique la lecture en suivant, comme tu l’as fait nous tient et nous empêche de « lâcher » le morceau.
Quand on veut relire, néanmoins, on retrouverait plus facilement le paragraphe que l’on recherche.
Et ton œuvre est une œuvre à relire et relire pour y puiser la précision des mots que tu as si adroitement choisis. C’est un puzzle de mots qu’il ne faut surtout pas déplacer.
Si nous sommes captifs des geôles de la bêtise, au moins ce livre nous permettra d’en comprendre les contours et les failles, nous formant à l’évasion intelligente par sa lecture.
L’homo sapiens n’est en réalité qu’un étourdi maladroit, suffisamment idiot pour se croire assez intelligent pour ne plus douter.
Dans ce combat perdu, le savoir n’est pas un allié, seul son usage respectueux du vivant pourrait l’être. Alors en quoi notre bêtise est-elle une vile nécessité ? Je vous laisse cheminer vers une réponse avec ce livre et son auteure.
Certaines formes de bêtise, agissant à l'encontre du meilleur jugement, ne sont pas sans rappeler l’acrasie, incapacité à suivre nos résolutions, selon le philosophe Alexandre Jolien. Face à ce constat accablant, il propose de nous engager résolument dans la voie de la joie, au milieu du chaos. Faisant de toute occasion, un instant de bonheur partagé, en dépit de l’adversité, de nos limites et de nos incapacités.
Pour ma part, je considère aussi l’humour comme un analgésique efficace, à défaut d’un remède. Ainsi Albert Einstein a dit qu’il existait deux infinis, l’univers et la bêtise humaine. «Et pour l’univers je ne suis pas sûr !» se plaisait-il d’ajouter avec son sourire enfantin.
Bien-sûr on pourrait compter sur l’évolution pour espérer échapper à cette viscérale bêtise, si elle n’en faisait pas partie intégrante, comme la corruption qui grandit depuis notre sortie du Jardin originel, rendant indispensable notre état de mortels.
La diversité de la bêtise s’aligne à la diversité du monde, à en donner le vertige. Le rien, la vacuité, le néant pourraient nous paraître préférables, par gain de paix et de silence. Pourtant la non-vie n’est-elle pas une forme aboutie de bêtise insensée ?
Aux yeux d’Andrée la sagesse a peu de place ou d’effet sur l’humain, au mieux nous sommes dans le moins bête, dans le moins souffrant, «incapables de produire ce qui nous échappe». L’état de décrépitude ou d’autodestruction de notre espèce tend à démontrer cette thèse, mettant au défi notre chancelant instinct de survie. De l’inné aux acquis, Andrée vous emmènera vers les plus hauts fonds de l’esprit humain, à l’apogée de sa moindre médiocrité.
Cette recherche philosophique, souvent en désespérance, n’est pas sans rappeler la quête de l’Ecclésiaste, lui pour qui tout est vanité, sauf la crainte de Dieu et le respect de ses commandements. À vues humaines tout est vain, à vues spirituelles la grâce et l'amour ouvrent un chemin d'espérance.
Dédié à tous ceux qui briguent l’idéalité, ce livre dense, créatif et profond vous montrera les rouages et les pièges de la bêtise et les impasses du perfectionnisme.
La perfection ne contient pas de défaut, elle est un défaut, nous privant d’avancer, d’apprendre, de nous ouvrir aux difficultés de nos semblables, si dissemblables. Ainsi une certaine dose de bêtise (de faiblesse) est-elle requise pour faire de nous des humains sensibles et dépendants des autres, accueillant l’insondable différence, échappant ainsi à l’état de robots parfaitement intelligents ? J’ose l’espérer, par la tolérance envers nos semblables, ainsi, envers nous-mêmes.
Andrée ne sous-estime pas la bêtise, ni dans sa diversité, ni dans son ampleur, non plus dans son irrémédiable durabilité incontournable. Ainsi elle use d’un vaste réservoir de connaissances lui permettant de s’extraire brillamment de l’état qu’elle décrit si bien.
L’irrespect et l’incivilité sont deux des caractéristiques de la bêtise contemporaine. L’humain semblant bloqué dans une forme immarcescible d’adolescence, au besoin irrépressible de s’affirmer en piétinant autrui. La bêtise omniprésente, inévitable et incontournable nous invite à une forme de tolérance et suggère le pardon, non comme oubli mais comme renoncement à la haine. Il devient alors possible, que le miracle s’immisce dans nos destinées, faisant obstacle à la fatalité, pour qu’à notre condition faillible se substitue une nature spirituelle, au moyen d’une Grâce surpassant toute intelligence.
Prosatrice d’envergure, Andrée développe ici des qualités confirmées de réflexion, de recherche et de pensée, à même d’élargir significativement les lacunes de notre bêtise.
Si cette bêtise latente persiste à la surface du monde malgré ce livre, au moins contient-il les clés de sa compréhension et les leviers pour en réduire les effets, voire éviter ses pires conséquences. Même si par ce regard, je risque de contredire l’affirmation d’une «bêtise résidant fortement dans la volonté de l’enrayer», ce livre repousse les limites de l’auto-critique humaine.
Une belle lueur paradoxale ou involontaire, rejoignant la constellation des créations, qui à l’instar des chefs d’œuvres de la musique et des arts, brillent ardemment à travers les failles de notre condition humaine.
On ne peut pas rester sourd à la force et à la puissance de la voix d'Andrée Duchesneau.
« Bêtise, vile nécessité » concerne chacun d'entre nous, quand son auteur nous demande de regarder notre propre bêtise avec lucidité, et pas seulement celle de l'espèce humaine, qui la condamne à sa perte et à son extinction inéluctable. Le génie de l'homme, son aspiration à trouver un motif existentiel, à vouloir s'inscrire dans un processus d'évolution est menacé par sa bêtise qui le contamine.
« Bêtise, vile nécessité », servi par une langue de toute beauté, aux sonorités imposantes, analyse avec brio la dualité, la condition de l'homme moderne et la bêtise de notre époque. Il me frappe. Les positions courageuses, l'extrême lucidité de notre philosophe québécoise sur la finitude du genre humain vous bousculeront, assurément.
"Bêtise, vile nécessité" est une vraie découverte qui fait déjà partie de mes meilleures lectures. Je vous le recommande chaudement.