Cette édition abrégée, précédée d’un résumé, est plus particulièrement destinée aux collégiens mais se veut ouverte à tous.

Les Misérables, comment résumer cette cathédrale de la misère, hérissée de démons mais recélant tant de trésors ?

C’est un de ces monuments populaires de la littérature dont on lit des morceaux dès l’école communale, mais qui, pour se dévoiler, peuvent mettre toute une vie. Longtemps certains passages, pour le lecteur jeune ou moins jeune, resteront infranchissables, comme la vie de monseigneur Bienvenu, ou le récit de la bataille de Waterloo, ou une sorte de traité de vie monastique, ou encore un passionnant mais néanmoins indigeste manuel d’argot, car il faudra retrouver, en un saut acrobatique, des dizaines, voire des centaines de pages plus loin, le fil interrompu du récit.

Certaines images restent gravées dans nos mémoires d’enfants, tel le sabre de plomb de Cosette, son seul jouet chez les Thénardier avant que Jean Valjean lui offre une poupée, ou encore cet immense éléphant de plâtre, repaire de Gavroche, grand frère sans le savoir, qui abrite dans le ventre du monument ses deux petits frères abandonnés, au milieu de Paris en insurrection… Et n’oublions pas la scène où Jean Valjean vole la pièce de quarante sous du petit ramoneur savoyard, car elle explique sa vie de fugitif, trame du roman dont cet ancien forçat est le personnage central.

En élaguant les digressions et en mettant en lumière toutes les précieuses pages, j’ai cherché à donner dans mon abrégé une vision cohérente de l’œuvre.

Anne-Marie Désert