Ce volume de Livia Poenaru rassemble vingt-quatre nouvelles, des récits de vie. Des vies intenses ou vacillantes.

Il arrive parfois qu'une ombre, une silhouette de passage, ou des êtres faits seulement de souvenirs nous apparaissent si bien éclairés que leur histoire devient la nôtre. Leur présence est cependant furtive, comme s'ils ne voulaient que passer discrètement, en nous obligeant à nous contenter de quelques évocations de leurs vies passées.

À la lecture, votre regard pénètrera le secret et la sincérité des personnages que vous allez ainsi rencontrer. Comme Jean des Carpates parti à quatorze ans affronter la vie, en ayant comme seul bagage, son intelligence, sa curiosité et son courage. D'autres comme Andrei, qui quitta les collines fleuries de son enfance pour une vie d’errance. Matilda, appréciée et reconnue comme ange nourricier,  tant sa générosité était ineffable, et Tante Hane devenue une fée, dont l'abnégation et le don de soi ne connaissaient pas de limites.

Si, pour certains, la vie ne fut que récompenses, pour d'autres, le poids des vicissitudes avait courbé leur dos. Ainsi, le Libraire accomoda sa vie selon les circonstances en inventant des êtres fictifs pour que sa vie ne soit pas que solitude. Egalement, Valéria qui vécut l'apocalypse post exploitation des richesses des terres de ses ancêtres ou Ynaya, portant sur les épaules frêles de ses dix-sept ans, tout le poids culturel de son pays africain.

On s'émeut de la souffrance de ceux quittés par un être aimé, comme Anton dans son labyrinthe sentimental avec son chat, ami fidèle, qui lui tint compagnie jour et nuit en guettant l'arrivée des anges par des voies intangibles, ou Cosmin le peintre, ou la femme de rouge flamme, ainsi que l’homme qui n'avait pas oublié.

Quand vous allez fermer le livre, du bouquet de vies évoquées ici, certains personnages venus à votre rencontre, partiront pour un temps avec vous.

D'autres, resteront  à l'ombre des pages, heureux ou à la recherche de complicités pour combler leur solitude.