Je viens de lire votre texte dont l'écriture touche tant.
À travers votre ponctuation si particulière c'est le rythme de votre voix que j'entends je crois.
J'entends une musique faite de mélancolie et d'espérance mêlées envers et contre tout.
.
Votre écrit mériterait de devenir une chanson, un chant à voix douce et grave le soir venu.
Cet écrit parle autant de vous que de la terre d'Algérie. Je l'entends ainsi.
Il y a quelques années je vous avais dédié " Une terre au coeur ", un texte fondamental pour moi.
Après bien des échanges je vous avais demandé de simplement toucher pour moi cette terre qui vous entoure.
Avec toute mon amitié ainsi qu'à votre famille et vos proches.
Votre texte est tout à fait remarquable et engage à la réflexion.
En voici quelques-unes qui sont plutôt des questions quant à vos hypothèses fécondes pour l'esprit.
Vous évoquez le néant. En fait le néant ( ou vide ) n'existe pas en physique. C'est l'annihilation constante particules/anti-particules ( pour parler vite ). Dans certains conditions gravitationnelles denses une fraction des particules domine. Néant est une pure catégorie psychologique comme vous le dites.
"Même vivants nous sommes morts". J'entends bien votre raisonnement. Sans doute faites-vous implicitement référence à la superposition d'états des particules que décrit la physique quantique.
Mais ce qui se passe à ce niveau infiniment petit ne se passe pas à notre niveau macroscopique.
Si le chat de Schrödinger est mort/vivant il s'agit d'un calcul statistique qui fait image.
Sur la question de la conscience individuée. Les développements de la physique de l'information semblent pencher pour une information ( toute information ) qui ne se détruit pas ( presque éternelle un peu comme la durée de vie du proton ). Même dans un trou noir. Ça travaille autour du rayonnement de Hawking. Mais cette information n'est pas constituée en conscience en soi et pour soi.
Tout votre travail sur la question de la flèche cosmologique est très intéressant et en décline plusieurs hypothèses. Cependant " la porte quantique du présent " à notre échelle me laisse perplexe. Peut-être développerez-vous un jour cette dimension.
J'ai trouvé très intéressante votre réflexion sur "donneur/receveur" en "cas" de greffe du cerveau.
Depuis un siècle la physique quantique change notre représentation de l'univers des particules et de la cosmologie à très grande échelle. Le jour où la Relativité et la réalité quantique seront unifiées à travers peut-être celle de la matière " invisible " ( 95% du cosmos ) alors notre compréhension de notre univers en sera encore radicalement changée.
Voici quelques réflexions rapides. Bravo pour votre travail !
" Nous avons nagé vers le monde." : c'est dire le drame de manière lumineuse et tragique ici.
" Sans ta vie, j’ai crié la mienne." : c'est dire le manque de ce qui aurait pu être et qui n'est pas.
Il était votre autre. Il n'aurait voulu ni votre tristesse après tant de temps, ni votre oubli.
Votre texte est cet hommage précieux.
Votre culpabilité n'est pas la vôtre. J'entends le drame de votre mère : elle vous regardait parfois peut-être à travers une absence.
Pourtant vous êtes vivant et vous témoignez d'une douleur. Votre devoir de mémoire doit, me semble-t-il, vous lier à la vie qui vous a été donnée.
C'est Denise, avec qui j'écris parfois, et qui est mon amie, qui m'a signalé votre texte et son trouble. Denise est d'une sensibilité si forte qu'elle peut se fermer. Pourtant elle a écrit des textes admirables sur l'hôpital et l'histoire tragique et belle d'un jeune malade.
Elle a sans doute raison sur un point : l'écriture un jour doit sublimer le passé, s'en détacher sans oubli.
Écrire l'amour est difficile. Votre écrit nous entraîne dans une douceur, une tendresse infinie telle " un éternel été ". L'intériorité de vos mots rend présent un passé sans fin, une émotion tranquille qui abolit le temps qui passe.
Un texte est vivant si l'on entend la voix. J'entends la vôtre. Vous nous parlez.
J'aime particulièrement :
" La courbe de tes seins palpite sous la nuit verte
Des voix anciennes vibrent sur le chemin "
L'émotion naît parce que le sens nous accompagne.
Une remarque. Quand je lis :
" S’éternisent dans le vent divin "
j'ai tendance à entendre :
" Elles s'éternisent dans le vent divin "
comme une respiration, une pause musicale.
Votre poème me fait rêver. Dans cette lumière qu'évoque Denise. Ici il n'y a pas d'agonie de la lumière. Le temps n'existe pas, sauf pour nos corps. Nous habitons la demeure des souvenirs qui sont là, au-delà de nous, en nous. C'est si fort et si étrange : vous en êtes ce témoin précieux à travers un texte qui porte loin.
Peut-être nous donnerons des nouvelles dans les temps qui viennent.
Nous avons dialogué au sujet de cet acrostiche que vous trouvez vous-même pas très bon. Nous sommes d'accord. C'est pourquoi je ne donne aucun avis.
Cependant vous m'avez expliqué que ce texte était une réaction aux propos d'un auteur à l'orgueil mal placé, comme l'est tout orgueil, qui sur le Forum s'est permis de vous renvoyer à votre " ignorance " du mot "élégiaque". Avec l'élégance de la suffisance qui lui sied.
Utiliser le terme "d'ignorance" est d'emblée un jugement moral. C'est très différent du non-savoir : ne pas connaître un mot, ne pas savoir quelles sont les frontières du Tchad ou les équations du "mur" de Max Planck en physique quantique.
Peut-être faudrait-il demander à cet auteur comment il entend le mot "architectonique" appliqué à un texte.
Lutécia Cendrelle me fait rire : se vautrer dans "ignorance" est la meilleure chose à faire face à l'ignorance de qui s'en croit indemne.
Chère Denise, nous avons écrit ensemble. Nos différences sont créatrices. Nos parcours sont différents. Nos différences sont un lien.
La création ce n'est pas connaître le dictionnaire par coeur. C'est aimer écrire, avec l'émotion de nos mots, ceux qui nous habitent et où nous demeurons.
Voici un vrai travail d'écriture, de recherche d'alliage des mots, de surprises visuelles. Beaucoup de créativité. Un véritable clip du quotidien qui transcende l'habitude.
Je reste cependant parfois réticent sur la forme qui heurte un peu la fluidité de la lecture.
Vous présentez comme une pensée de Camus une réplique de Caligula dans la pièce du même nom.
Camus y dénonce l'idéalisme de la liberté absolue, la pulsion brute et l'esthétique de la mort.
Mary nous avons travaillé ensemble autrefois et beaucoup échangé, avec gentillesse et loyauté. Aujourd'hui des visions très différentes de la pandémie nous séparent.
Je suis bien d'accord avec N.B.L
Camus est l'auteur qui m'accompagne et a forgé mon esprit depuis ma jeunesse à Alger dans les années 80.
Inverser une pensée contraire à l'essence de la pensée de Camus me pose problème
1 page
Bonjour Fialyne,
Je viens de lire votre texte dont l'écriture touche tant.
À travers votre ponctuation si particulière c'est le rythme de votre voix que j'entends je crois.
J'entends une musique faite de mélancolie et d'espérance mêlées envers et contre tout.
.
Votre écrit mériterait de devenir une chanson, un chant à voix douce et grave le soir venu.
Cet écrit parle autant de vous que de la terre d'Algérie. Je l'entends ainsi.
Il y a quelques années je vous avais dédié " Une terre au coeur ", un texte fondamental pour moi.
Après bien des échanges je vous avais demandé de simplement toucher pour moi cette terre qui vous entoure.
Avec toute mon amitié ainsi qu'à votre famille et vos proches.
Puisse la paix venir
22 pages
Bonjour,
Votre texte est tout à fait remarquable et engage à la réflexion.
En voici quelques-unes qui sont plutôt des questions quant à vos hypothèses fécondes pour l'esprit.
Vous évoquez le néant. En fait le néant ( ou vide ) n'existe pas en physique. C'est l'annihilation constante particules/anti-particules ( pour parler vite ). Dans certains conditions gravitationnelles denses une fraction des particules domine. Néant est une pure catégorie psychologique comme vous le dites.
"Même vivants nous sommes morts". J'entends bien votre raisonnement. Sans doute faites-vous implicitement référence à la superposition d'états des particules que décrit la physique quantique.
Mais ce qui se passe à ce niveau infiniment petit ne se passe pas à notre niveau macroscopique.
Si le chat de Schrödinger est mort/vivant il s'agit d'un calcul statistique qui fait image.
Sur la question de la conscience individuée. Les développements de la physique de l'information semblent pencher pour une information ( toute information ) qui ne se détruit pas ( presque éternelle un peu comme la durée de vie du proton ). Même dans un trou noir. Ça travaille autour du rayonnement de Hawking. Mais cette information n'est pas constituée en conscience en soi et pour soi.
Tout votre travail sur la question de la flèche cosmologique est très intéressant et en décline plusieurs hypothèses. Cependant " la porte quantique du présent " à notre échelle me laisse perplexe. Peut-être développerez-vous un jour cette dimension.
J'ai trouvé très intéressante votre réflexion sur "donneur/receveur" en "cas" de greffe du cerveau.
Depuis un siècle la physique quantique change notre représentation de l'univers des particules et de la cosmologie à très grande échelle. Le jour où la Relativité et la réalité quantique seront unifiées à travers peut-être celle de la matière " invisible " ( 95% du cosmos ) alors notre compréhension de notre univers en sera encore radicalement changée.
Voici quelques réflexions rapides. Bravo pour votre travail !
Cordialement
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Aimer un texte c'est d'abord un saisissement puis un recueillement quand viennent des mots si sensibles.
Vous allez au-delà de votre écriture, texte après texte. C'est mon ressenti. Juste une sensation qui va plus loin que la pensée des jours et du temps.
J'aurais coupé la première partie en deux : juste pour la lecture, et non la qualité du sens.
Je ne peux citer tout ce qui me touche ici car votre écriture est d'abord rivière puis fleuve où le ciel vient. C'est juste l'image qui surgit.
Écrire est cette demeure qui nous habite.
Bien à vous chère Denise
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Texte tout à fait bouleversant.
" Nous avons nagé vers le monde." : c'est dire le drame de manière lumineuse et tragique ici.
" Sans ta vie, j’ai crié la mienne." : c'est dire le manque de ce qui aurait pu être et qui n'est pas.
Il était votre autre. Il n'aurait voulu ni votre tristesse après tant de temps, ni votre oubli.
Votre texte est cet hommage précieux.
Votre culpabilité n'est pas la vôtre. J'entends le drame de votre mère : elle vous regardait parfois peut-être à travers une absence.
Pourtant vous êtes vivant et vous témoignez d'une douleur. Votre devoir de mémoire doit, me semble-t-il, vous lier à la vie qui vous a été donnée.
C'est Denise, avec qui j'écris parfois, et qui est mon amie, qui m'a signalé votre texte et son trouble. Denise est d'une sensibilité si forte qu'elle peut se fermer. Pourtant elle a écrit des textes admirables sur l'hôpital et l'histoire tragique et belle d'un jeune malade.
Elle a sans doute raison sur un point : l'écriture un jour doit sublimer le passé, s'en détacher sans oubli.
Bien à vous
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Une écriture sereine, profonde. Un élan tranquille, vaste.
Beaucoup de trouvailles, de créations fortes en quelques mots. Celle-ci me plaît particulièrement, comme un éclat à la fois charnel et métaphysique :
" Une voilure d’amour partagé
Libre de liens serrés "
Ça c'est très fort. Cela donne à penser, à s'abandonner à vos mots.
Je suis touché par la référence à un de mes textes.
Amitiés
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Voici un texte dont l'intimité nous touche toutes et tous.
Une écriture si apaisée, à la fois tranquille et meurtrie, qu'elle dit un essentiel proche et lointain.
Les images viennent de vers en vers, elles habitent le passé et le présent.
Sachez que pour moi lire c'est aussi apprendre à écrire et tout autant à penser à nos vies.
Amitiés
Ulys
1 page
Bonjour très cher Guy,
Denise m'a signalé votre poème.
Écrire l'amour est difficile. Votre écrit nous entraîne dans une douceur, une tendresse infinie telle " un éternel été ". L'intériorité de vos mots rend présent un passé sans fin, une émotion tranquille qui abolit le temps qui passe.
Un texte est vivant si l'on entend la voix. J'entends la vôtre. Vous nous parlez.
J'aime particulièrement :
" La courbe de tes seins palpite sous la nuit verte
Des voix anciennes vibrent sur le chemin "
L'émotion naît parce que le sens nous accompagne.
Une remarque. Quand je lis :
" S’éternisent dans le vent divin "
j'ai tendance à entendre :
" Elles s'éternisent dans le vent divin "
comme une respiration, une pause musicale.
Votre poème me fait rêver. Dans cette lumière qu'évoque Denise. Ici il n'y a pas d'agonie de la lumière. Le temps n'existe pas, sauf pour nos corps. Nous habitons la demeure des souvenirs qui sont là, au-delà de nous, en nous. C'est si fort et si étrange : vous en êtes ce témoin précieux à travers un texte qui porte loin.
Peut-être nous donnerons des nouvelles dans les temps qui viennent.
Amitiés
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Bonjour Denise,
Nous avons dialogué au sujet de cet acrostiche que vous trouvez vous-même pas très bon. Nous sommes d'accord. C'est pourquoi je ne donne aucun avis.
Cependant vous m'avez expliqué que ce texte était une réaction aux propos d'un auteur à l'orgueil mal placé, comme l'est tout orgueil, qui sur le Forum s'est permis de vous renvoyer à votre " ignorance " du mot "élégiaque". Avec l'élégance de la suffisance qui lui sied.
Utiliser le terme "d'ignorance" est d'emblée un jugement moral. C'est très différent du non-savoir : ne pas connaître un mot, ne pas savoir quelles sont les frontières du Tchad ou les équations du "mur" de Max Planck en physique quantique.
Peut-être faudrait-il demander à cet auteur comment il entend le mot "architectonique" appliqué à un texte.
Lutécia Cendrelle me fait rire : se vautrer dans "ignorance" est la meilleure chose à faire face à l'ignorance de qui s'en croit indemne.
Chère Denise, nous avons écrit ensemble. Nos différences sont créatrices. Nos parcours sont différents. Nos différences sont un lien.
La création ce n'est pas connaître le dictionnaire par coeur. C'est aimer écrire, avec l'émotion de nos mots, ceux qui nous habitent et où nous demeurons.
Amitiés sincères
1 page
Voici un vrai travail d'écriture, de recherche d'alliage des mots, de surprises visuelles. Beaucoup de créativité. Un véritable clip du quotidien qui transcende l'habitude.
Je reste cependant parfois réticent sur la forme qui heurte un peu la fluidité de la lecture.
Très amicalement
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Bonjour Mary,
Vous présentez comme une pensée de Camus une réplique de Caligula dans la pièce du même nom.
Camus y dénonce l'idéalisme de la liberté absolue, la pulsion brute et l'esthétique de la mort.
Mary nous avons travaillé ensemble autrefois et beaucoup échangé, avec gentillesse et loyauté. Aujourd'hui des visions très différentes de la pandémie nous séparent.
Je suis bien d'accord avec N.B.L
Camus est l'auteur qui m'accompagne et a forgé mon esprit depuis ma jeunesse à Alger dans les années 80.
Inverser une pensée contraire à l'essence de la pensée de Camus me pose problème
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