SUR LA POINTE DU CLOU

Lèvres gercées hier dans la froideur intacte

Sans toi je me défais de ces arbres touffus

Que forgent les blancheurs d’une forêt compacte

Épuisant le gémir des douleurs à l’affût

J’aime blancs les cheveux du vent qui me soupçonne

J’aime tous les écueils que trament les hivers

J’aime l’extrême écho des syllabes qui sonnent

Cette phrase où le temps s’insinue à l’envers

Par un mot que j’infiltre aurai-je la morsure

Dans l’angle du regard par les arches comblé

Ils passent des chevaux vers une écurie sûre

Le galop de leurs jours à les herbes troublé

Couché sur le linceul du pouvoir des cohortes

Vers l’allégresse enfin j’extrapole l’élan

Frémissements où rôde un battant de ma porte

Le scrupule alourdi d’une strophe bêlant

Stylo dans une main j’entérine mes forces

Dévisageant hagard le silence qui boit

Les brumes du matin sur la fragile écorce

Je me goûte aujourd’hui mais demain je reçois

Sous l’aile d’un feu neuf une flamme charnelle

Le rapace se voit dans la femme et le loup

Aussi chacal que porc aussi laid que fidèle

Je proclame l’éclair sur la pointe du clou