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Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter
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- Catégorie : Littérature générale > Nouvelles
- Date de publication sur Atramenta : 15 mars 2013 à 18h48
- Dernière modification : 15 mars 2013 à 18h54
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- Longueur : Environ 373 pages / 93 272 mots
- Lecteurs : 405 lectures
Cette oeuvre est complète, mais a besoin de relecteurs.
Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter (Oeuvre réservée à un public averti)
Libres et Insoumis
Pilote d’un projet type « Prison Break » revisité.
Premiers débordements
Ce n’était pas sa première manif, mais pourtant, quelques instants avant, il avait toujours ce sentiment de peur mêlée d’excitation qui lui asséchait la bouche et lui tordait l’estomac.
Dans son sac à dos, il avait un millier de tracts, qu’il devait distribuer à quarante personnes, avec pour mission d’en distribuer vingt-cinq avant de disparaître.
Lui, pendant ce temps, occupait le carrefour avec une vingtaine d’illuminés, sans autre barricade que leurs corps derrière un drap-banderole portant le désormais bien connu slogan "Y’en a marre".
Cinq derrière chaque drap, cagoulés, en carré, un "vidéaste" et quelques "recruteurs" pour trouver les distributeurs, aux conducteurs des voitures immobilisées comme aux passants dans la foule curieuse.
C’étaient les jeunes qui acceptaient, tandis que les vieux, déjà levés, assistaient incrédules à cette rébellion d’un nouveau genre.
Tout le monde savait que c’était illégal, mais que ce blocage n’allait pas durer plus de cinq minutes, qu’il n’y aurait pas de dégâts, ni de violence, et que sur le net, des sites "Y’en a marre" collectaient les revendications citoyennes.
Le mouvement existait depuis trois mois sur le net, mais le coup d’envoi sur la voie publique ne datait que d’un mois. Il avait été déclenché à l’occasion de la mise en place du salaire minimum des jeunes dans leur première année professionnelle qui devait être égal à 80% du SMEG (Salaire Minimum Européen Garanti) correspondant en France à 70% du Smic.
Les politiciens français, paraît-il sous la contrainte de la Cour Européenne de Justice après plainte du Royaume Uni et de la Roumanie, avaient donc modifié le code du travail en conséquence.
La majorité de la population n’étant pas concernée par cette mesure n’avait pas bronché.
Les jeunes, déjà spoliés durant leurs études avec de faibles rémunérations durant de longs stages, depuis 2008, ne voulurent pas de cette nouvelle ponction sur leur revenu, et donc sur leur indépendance financière, leur liberté, et leurs loisirs. Mais les mouvements purement étudiants étaient par expérience voués à l’échec. Il fallait donc mobiliser plus large, et donc capter la colère du reste de la population contre ces démocraties libérales qui maintenaient plus de la moitié de la population dans une précarité permanente au nom d’une terrible compétitivité internationale qui les condamneraient à la misère la plus noire s’ils baissaient les bras sur leurs lieux de travail ou demandaient plus de confort financier.
Le mouvement sur le net semblait populaire, mais les sites faisaient l’objet de nombreuses attaques judiciaires dès qu’un internaute trop revendicatif se laissait aller à des propos excessifs. Malgré la promptitude des modos, des captures d’écran fournies par les services d’ordre de la brigade numérique entraînaient de jeunes webmasters devant les tribunaux. Tout le monde savait que l’internaute "fautif" était un "collabo", mais les dispositions de la Loi sur l’Économie et la Confiance Numérique (datant de 2002) prises à l’encontre des libertés de paroles accordées à des sites internet assimilés à des "organes de diffusion" s’appliquèrent avec toute la sévérité et la mauvaise foi prévue : fermeture du site, poursuite au pénal et au civil, fortes amendes et emprisonnements...
Il alluma une cigarette, attendant le signal.
Les premières bouffées le rassérénèrent un peu. Ses deux camarades ne disaient rien, eux non plus.
Comme lui, ils attendaient le signal, qui vint enfin.
Deux voitures restaient sur le carrefour, bloquant la circulation dans les deux sens, klaxons bloqués. Quelques silhouettes accoururent alors pour les rejoindre et occuper le centre du carrefour en toute sécurité. Ils déplièrent alors leurs banderoles et les voitures quittèrent la scène.
Loïc passait les paquets de vingt-cinq tracts avec un minimum d’explications aux volontaires tout d’abord, puis à ceux plus passifs, qui ne se résolvaient pas à quitter les lieux mais n’osaient se mêler à la "vidéo" qui serait diffusée sur internet.
Déjà des sirènes se faisaient entendre. En un mois, les bleus avaient compris et empruntaient les trottoirs...
Il était temps de filer. En courant. Quelques centaines de mètres plus loin, ils riaient tous les trois de ce "nouveau succès".
Radicalisation et répression
Le gouvernement s’attaquait maintenant de front au mouvement "Y’en a marre". L’ultimatum d’une semaine pour fermer les sites "Y’en a marre" sans poursuite judiciaire expirait ce soir à minuit.
Sur les forums, les jeunes discutaient de la conduite à tenir. Il était vain de vouloir encore longtemps tromper la vigilance des forces de l’ordre. L’électrochoc escompté dans la population n’avait pas eu lieu.
Des "manifestations"avaient tourné "bizarrement", avec des coups de masse sur les capots des automobilistes et des incendies de devanture de magasins. Le mouvement "Y’en a marre" désavouait ces actes, mais les médias sans discontinuer l’accusaient de ces "désordres irresponsables, violents, inacceptables".
Loïc quant à lui savait aussi qu’il était depuis deux semaines interdit de vendre plus d’un kilo de clous tapissiers sans prendre l’identité de l’acheteur... et qu’être pris en possession de ces clous sur la voie publique entraînait une arrestation immédiate.
Au début répandus sur les trottoirs à l’attention des fourgons de police ou de gendarmerie, les clous avaient aussi servi à bloquer plusieurs heures des carrefours ou des rues à forte circulation. Les médias insistèrent alors sur les nombreux embouteillages, cause ensuite de faillites et de lourdes pertes pour les entreprises, et pour l’état, qui risquaient compromettre gravement l’économie nationale.
L’image des "y’en a marre" en pris donc un coup. Les "rebelles" furent taxés de terrorisme et les méthodes de traque adaptées en conséquence.
Espionnage des réseaux GSM, d’internet et utilisation des bandes vidéos, de la voie publique, comme celles des milk-bar, des facs et des lycées...
Les internautes identifiés par leur adresse IP lors de leur connexion aux sites "Y’en a marre" illégaux furent espionnés afin de déterminer leur réseau de connaissances.
Il n’avait que cinq-cent grammes de clous en plus des tracts dans son sac.
Et quand il accourut pour rejoindre les voitures au centre de la chaussée, il se fit prendre avec ses compagnons, par des policiers en civil arrivant dans des voitures banalisées des quatre directions à la fois. Le lieu de manif avait été éventé Ils étaient presque une centaine pour les faire monter dans leur véhicule et les emmener au poste.
L’antichambre aux barreaux
Loïc fut conduit dans une petite pièce sans fenêtre. Un fonctionnaire derrière son bureau et son ordinateur lui intima l’ordre de s’asseoir et de se taire pendant qu’il en terminait avec le précédent prévenu.
L’atmosphère puante de ce réduit le mit encore plus mal à l’aise. Il n’avait pas été molesté, mais toutes ses certitudes optimistes à chaque minute se racornissaient tandis que le spectre de la peur s’insinuait sournoisement dans son esprit.
L’homme ne le regardait même pas, absorbé par son sinistre ouvrage. Il interrompait parfois sa frappe bruyante sur son clavier bon marché pour fixer un point au delà de l’écran, vers le mur jaunasse, comme pour y retrouver l’inspiration. Puis il reprenait son tac-tac obsédant, abusant manifestement de la touche espace, certainement par méconnaissance de la tabulation.
Loïc ne pouvait se résoudre à penser que l’homme utilisait un système d’exploitation libre de type Linux, et open office en traitement de textes, pour faire ses procès verbaux de m... La communauté linuxienne n’avait pas dû prévoir ce cas de figure quand ils avaient développé leurs produits en "open source" et "free use".
— À nous deux !
Sa voix fit sursauter Loïc.
Son sursis s’achevait. Le supplice commençait.
— Nom, prénom, profession !
Loïc eut envie de répondre par une insanité. Après tout, il n’en était pas à un "outrage à agent" près. Mais il n’osa pas. Il préféra se taire.
— Alors, on fait moins le malin, hein, le môme ?
Silence.
— Nom, prénom, profession. La garde à vue dure 48 heures, elle est reconductible. J’ai le temps. À toi de savoir si tu veux rester le cul sur cette chaise jusqu’à ce que tu sois écroué, où si tu préfères qu’on aille plus vite et que tu puisses prévenir quelqu’un de ta présence ici ?
Silence.
— Je vais t’aider. Loïc Girard, étudiant en arts appliqués. Tu vois, c’est écrit là, sur ta carte d’identité. Tu ne devais pas rigoler ce jour-là pour la photo, mais je t’assure que tu as bien plus triste mine maintenant.
— On a trouvé dans ton sac plus de huit-cents tracts diffamatoires appelant au désordre, à la destruction de biens, aux violences sur les personnes et au terrorisme. Ainsi que deux kilos de clous. Avec ça, c’est la taule assurée. Six mois, un an ? Hier, un collègue a été blessé lors d’une interpellation. Ce n’est pas bon pour vous.
— Il n’y avait pas deux kilos de clous. Cinq-cents grammes tout au plus.
tac tac tac
—Le prévenu déclare avoir eu en sa possession lors de son interpellation huit cents tracts du mouvement "Y’en a marre" et cinq- cent grammes de clous à large tête et de un centimètre de long.
Silence.
— Et que comptais-tu faire avec ces clous ?
— Traverser.
— Oui, les pneus.
— C’est vous qui le dites.
— Mon garçon, tu es déjà mal parti. Il vaudrait mieux que tu coopères. Qui t’as fixé ce rendez-vous ?
— Vous ! Vous sembliez m’attendre.
— Ton ordinateur va être saisi dans la journée. Nous le saurons grâce à ton historique, ou les fichiers de travail de Vista voire en consultant ton fournisseur d’accès le cas échéant.
— J’ai moi-aussi une distrib Ubuntu.
Pas de spy sur mon système.
— Ah ? J’ai un problème avec mon appareil photo...
— Quelle marque ?
— Kocassonifusung
— Leurs pilotes Linux tentent d’infiltrer votre rép bin avec un spy. Vous devez avoir le firewall qui bloque sans pour autant vous l’indiquer avec un message. Mais heureusement, car sinon GB pourrait lire mon dossier cinq minutes après vous.
— Sans blague.
— Oui, ils sont propriétaires de deux majors du disque et de studios à Hollywood. La loi autorise les ayants-droits à utiliser ce genre de programmes pour se protéger des copies pirates répandues sur le net qui leur font perdre beaucoup d’argent. Seulement, leur système ne fait pas trop la différence entre un ordi de particulier, et un ordi d’entreprise ou de ...police. D’où votre système de sécurité qui élimine les spy automatiquement. Mais l’installation n’est alors pas menée à terme.
— Ah zut alors. Comment faire avec les photos qu’on a prises ce matin avec notre nouvel appareil ?
— Vous êtes le seul à en avoir eu un ?
— Non, chaque brigade en a eu cinq à prix "préférentiel".
— Vos informaticiens vont peut-être trouver la solution, bien que légalement, ils n’ont pas le droit, eux non plus, de s’opposer à l’exécution d’un programme de ce type. Cela s’appelle "contourner une protection" et depuis DADvSI...
— Tu sembles bien au courant. Tu sais donc que tu as enfreint la loi sciemment.
Silence.
— Lekudjatt, ça te dit quelque chose ?
Du béton le plus dur
Bois d’Arcy … Cette « charmante » banlieue a sa maison d’arrêts.
On vous y met à l’ombre à défaut de vous mettre au vert. Loïc a testé la justice automatique. Une peine prévue pour « manifestation illégale ayant entraîné un trouble à l’ordre public, avec tentative de déstabilisation des institutions. Il n’y a heureusement pas rajouté la violence ou l’insulte à agent de la force publique. On prend cette peine, on retranche vingt-cinq pour cent si on reconnaît sa culpabilité, encore dix pour cent si on dédommage les victimes (dans le cas présent, c’est une amende de 30.000 euros), et avec les remises de peine automatiques pour bonne conduite, cela fera un an, six mois et quinze jours.
Aucune oreille attentive pour les « circonstances atténuantes », elles n’existent plus. Tout le monde est responsable de ses actes, ou est en centre fermé (si on est reconnu fou ou faible d’esprit, afin d’être protégé contre soi-même).
Plus d’injustice donc, le « tarif » est connu à l’avance, et plus d’obligation d’avocat, mais ceux-ci peuvent être engagés aux frais du prévenu qui le souhaite pour contester le motif d’inculpation. Seulement, ils sont très chers et les procès verbaux sont très bien ficelés, à part que les photos, dans le cas de Loïc n’ont pas été intégrées dans le dossier, pour cause d’incompatibilité technique due à la société Kocassonifusung qui promet un driver spécifique qu’il va vendre en sus aux forces de l’ordre désirant obtenir leurs photos sur leur OS libre (Mais dans le cadre du marché public, il faudra deux ans pour obtenir les crédits nécessaires). Le juge a quand même pu voir ces « preuves » sur l’écran trois pouces à l’arrière de l’appareil.
Loïc est terrorisé, et dans sa cellule, ses trois colocataires semblent le regarder d’un sale œil.
La perspective de sa première nuit ici l’effraye.
Il a passé quarante-huit heures de garde à vue, puis s’est tenu son procès et l’incarcération a été immédiate.
Ce n’est pas de la justice expéditive, mais de la justice efficace.
L’Assemblée Nationale a voté cette « organisation » dans la sérénité, et libéré la Justice des remords dues à des erreurs judiciaires. En cas d’erreur, les prévenus seront indemnisés sur la valeur de une fois et demi le smeg durant leur incarcération. Bref, les innocents auront un pécule en sortant…
Plus grave, Loïc ne pourra pas se connecter sur Internet durant cinq ans. Son nom a rejoint la black-list créée à l’origine contre les téléchargeurs illégaux à l’issue d’un projet élaboré dans le cadre de la Mission Olivennes, du nom du PDG de la FNAC mandaté par le Ministère de la Culture Officielle de l’époque, liste sur laquelle pédophiles et terroristes ont été inscrits d’office "sur titres", et aujourd’hui utilisée contre ceux qui « pervertissent » ce merveilleux outil de communication si utile au tissu économique et aux médias d’information aujourd’hui. On ne peut pas y laisser des saboteurs et des terroristes l’utiliser.
Loïc arrive à s’adapter à l’odeur pestilentielle de la cellule. Il devine que c’est parce que les autres occupants n’ont pas pris de douche depuis longtemps. Trop risqué ou accessibilité limitée ? il le saura vite.
Après un timide bonjour auquel personne n’a répondu, Loïc s’est installé sur sa paillasse et lit le règlement intérieur. Une longue liste d’interdiction avec les « jours en plus » en face. Sans compter qu’il y a le « service obligatoire de corvées »...
L’heure de son premier repas au réfectoire sonne. Les taulards s’alignent derrière une chaîne de distribution.
Les couverts sont en plastique, le plateau « en creux » est en polystyrène, ces deux produits étant issus de la bio-industrie et se dégradent en trois mois à l’air libre.
En bout de chaîne, il est invité par le taulard de service à prendre le dessert optionnel, offert la première semaine, puis payant, via un abonnement payé par les précédentes économies du condamné, ou sa famille…Loïc le prend.
Il va pour poser son plateau sur une petite table individuelle (on mange debout dans le réfectoire) quand un individu patibulaire et chauve lui prend d’autorité le dessert. Loïc préfère s’écraser et baisse les yeux. Cinq minutes plus tard, un « nouveau semble t-il subit de la part du même amateur de Paris-Brest le même sort.
C’est un homme de taille moyenne, la cinquantaine, les cheveux courts et blancs…
— Tiens, prends donc le plateau, je n’ai pas faim.
« Chéri Bibi » se saisit de l’aubaine. Le visage du vieux se durcit à l’extrême. Alors que son vis-à-vis a les mains occupées, il lui envoie une droite au niveau de la trachée, puis un coup de pied rotatif dans le genou. L’homme chancelle. Le vieux le frappe alors aux yeux, le frappe dans les côtes avec les coudes, écrase le pied, brise une cheville, racle un tibia, explose le nez, qui après un craquement sinistre pisse le sang.
L’autre finit par lâcher le plateau. Trop tard, un coup de genou lui fait remonter les testicules à la place des amygdales, laissée libre il y a une vingtaine d’années. Il tombe à terre, en hurlant.
Le vieux entre alors dans de frénétiques convulsions et tombe à terre. Dans son dos, il y a deux aiguilles. Les matons sont intervenus avec leurs tasers. Les deux hommes sont traînés par les bras vers les locaux d’isolement.
Ce sera six mois de plus, songe Loïc, se remémorant le « Règlement Intérieur ».
Une semaine plus tard, Loïc pue autant que ses camarades de chambrée, avec lesquels il n’a pas vraiment sympathisé. Au réfectoire, le vieux est de retour et Loïc qui vient de se faire prendre son dernier dessert gratuit remarque le dessert du vieux, bien en vue, que personne ne va chercher.
Il décide d’aller manger avec lui.
— Bonjour, je peux poser mon plateau là ?
— Je t’en prie mon garçon, fais donc.
— Je m’appelle Loïc
— Moi pas.
— Je vous ai vu la semaine dernière…
— Je n’ai pas besoin de protection.
— Ce n’est pas ça. Je suis assez baraqué et j’ai fait du judo, mais jamais je n’aurais osé faire ce que vous avez fait.
— C’est là toute la différence. Il faut savoir être capable de tout. Sinon, on passe sa vie à se faire plumer.
— Je ne paierai pas de dessert pendant ma peine, c’est tout.
— Que crois-tu ? Comment tu crois qu’on en arrive là.
Au début, on devait être protégé contre le vol, les exactions, le pillage… c’est pour cela qu’on a choisi un chef, qu’on a nourri des guerriers. Et aujourd’hui, le peuple protégé par « ses lois » est mis en prison pour un oui ou un non. Mais tout se fait progressivement…Aujourd’hui, on te prend un peu de luxe, un avantage qui ne doit pas durer, que tu n’as pas vraiment gagné, et demain, c’est ton cul qu’ils prendront sous la douche et tu te laisseras faire pour éviter de te battre.
— C’est pour ça que je ne prends pas de douche.
— Moi, j’en ai pris pour quinze ans. Je veux mourir propre.
— Quinze ans ? Mais vous ne ressemblez pas à un criminel.
— Et si. Mais au juste, c’est quoi un crime ? Moi, j’ai commis celui de lèse-majesté.
— Moi aussi. J’ai été pris lors d’un mouvement « Y’en a marre »
— Tiens donc ! Allez, fais-moi plaisir, mange ce gâteau.
— On peut partager avec le même plaisir non ?
— On peut.
Les deux hommes finissent leur purée, leur fromage blanc plutôt « vache » que « quirit », puis le vieux coupe l’éclair au chocolat en deux avec le couteau en plastique.
— Dis, fait Loïc tentant la familiarité, je ne sais même pas comment t’appeler.
— Je suis peut-être le seul à qui ils n’ont pas confisqué de téléphone portable, ce qui leur a donné quelques difficultés pour me localiser. Mais je pense que tu n’as plus le tien non plus.
— Ce n’est pas ce que je veux dire…
— Alfred, avec tous ses petits malheurs.
— Merci pour ton amitié Alfred.
— Il ne me reste plus que ça à offrir…
— Et la vérité aussi. Pourquoi as-tu pris quinze ans ?
— Tu vas comprendre. Tu dois mieux me connaître sous le pseudo « Lekudjatt ».
Table des matières
- Préface Env. 3 pages / 708 mots
- ... Env. / 0 mots
- Un Monde Pourri Env. / 0 mots
- Les routiers sont sympas Env. 5 pages / 1437 mots
- Le cœur d’Hélène Env. 9 pages / 2917 mots
- Impitoyable sélection Env. 11 pages / 3259 mots
- Pause café Env. 5 pages / 1630 mots
- Concurrence déloyale Env. 12 pages / 2501 mots
- Mensonges : Entrée en matière Env. 11 pages / 2733 mots
- Mensonges : Le tableau de sévices Env. 14 pages / 3537 mots
- Mensonges : Point de rupture Env. 15 pages / 3637 mots
- Actualités du repas de dimanche Env. 23 pages / 4988 mots
- Bleu comme un horizon bouché Env. 9 pages / 1806 mots
- Clochemerle en campagne Env. 8 pages / 1782 mots
- Un homme en colère Env. 7 pages / 1631 mots
- Les autres raisons de se lamenter Env. / 0 mots
- Représentation publique Env. 6 pages / 1322 mots
- Fuck Env. 8 pages / 1653 mots
- Jusqu’aux limites Env. 7 pages / 1570 mots
- Explosion Env. 5 pages / 1201 mots
- Contrôle permanent Env. 32 pages / 7336 mots
- Les vautours Env. 12 pages / 2687 mots
- Les trains de l’aube Env. 5 pages / 1034 mots
- La Lumière Env. 7 pages / 1597 mots
- Révisons nos classiques Env. 1 page / 11 mots
- L’auberge montagnarde entre la station de skis et Lyon Env. 3 pages / 523 mots
- Vivre ou laisser mourir Env. 3 pages / 673 mots
- Le multiplexe à Lyon Env. 4 pages / 778 mots
- Mauvais sang à se faire Env. 3 pages / 655 mots
- L’invention de la mort qui tue Env. 4 pages / 901 mots
- Encore un accroc Env. 3 pages / 770 mots
- De pire en vamp pire Env. 4 pages / 751 mots
- Adieu pyro-vamp Env. 3 pages / 808 mots
- À feu et à sang Env. 3 pages / 569 mots
- Sangtiments Env. 3 pages / 555 mots
- Un père attendrissang Env. 4 pages / 853 mots
- Bleu noir rouge Env. 3 pages / 783 mots
- Sang arrêt en gare Env. 5 pages / 1067 mots
- Un jour sang Env. 2 pages / 514 mots
- Sang pitié Env. 4 pages / 878 mots
- Décryptage et exorcisme. Env. 5 pages / 1075 mots
- Les cahiers du Pitbull Env. / 0 mots
- Prologue Env. 2 pages / 286 mots
- Mélodie en sous-sol Env. 14 pages / 3618 mots
- Emma et moi émois Env. 14 pages / 3416 mots
- Nuit d ’Aurore Env. 9 pages / 2162 mots
- Prudence sur la route Env. 18 pages / 4602 mots
- Dans le mille d’Émilie Env. 14 pages / 3216 mots
- Le mariage de Marie-Ange Env. 22 pages / 5243 mots
- Les bonus Env. 1 page / 0 mots
- L’ordre en Dorémi Env. 3 pages / 432 mots
- Le pendu Env. 1 page / 171 mots
- A.A.A.A.: Administration Automatisée Autoritarisée d’Autocrates Env. 10 pages / 2181 mots
- Portefeuilles froids, campagnes chaudes Env. 7 pages / 1518 mots
- Libres et Insoumis Env. 15 pages / 3297 mots
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