Navigation : Lecture libre > Littérature générale > Nouvelles > Un monde pourri... et autres raisons ...
Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter
-
- Catégorie : Littérature générale > Nouvelles
- Date de publication sur Atramenta : 15 mars 2013 à 18h48
- Dernière modification : 15 mars 2013 à 18h54
-
- Longueur : Environ 373 pages / 93 272 mots
- Lecteurs : 444 lectures
Cette oeuvre est complète, mais a besoin de relecteurs.
Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter (Oeuvre réservée à un public averti)
Nuit d ’Aurore
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne sais pas ce qu’est un jour de congé. Je dors et c’est le soir que le mot congé prend tout son sens.
C’est bien le samedi soir, mais je travaille souvent les samedi. Les nuit du lundi, mardi et mercredi sont bien mornes. Bien que le mercredi, il y a les sorties cinéma…et les sorties de cinéma.
Bon, ce soir, c’est mercredi. Une certaine bourgeoisie sort, et les nuits du mercredi leur appartiennent. Le jeudi, ce sont les soirées étudiantes, et pour les vieilles, c’est le vendredi.
Dans ma petite ville, il y a un pub qui se remplit à l’heure où les deux cinémas de centre-ville se vident. Vers deux heures du matin, il n’est pas rare que des femmes s’offrent aux hommes présents.
En gigolo, je n’ai aucune chance, vu la tronche de métèque moustakien puissance dix que je trimbale depuis mon adolescence boutonneuse. Seule l’armée un temps a voulu de moi, mais même-là, je n’avais pas la gueule de l’emploi. Je suis vraiment fait pour travailler de nuit.
Après la diffusion de « Shreck le troisième », je me dis que je peux trouver moi-aussi ma princesse, bien que je la voudrais bien moins verte que moi et je vais donc prendre quelques verres à ce fameux pub.
L’atmosphère enfumée ne déclenche aucune descente de police, ni de contrôles de l’inspection du travail ou d’une quelconque ligue moralisatrice. Pourtant il y aurait de quoi verbaliser. Même bénévoles, ces dames qui allument déjà des calumets au fond de la salle sont passibles d’amendes mais ne récoltent que des noix.
C’est la première fois que je vais pratiquer ce genre de chose. Suis-je aussi affamé pour ? Je décide de prendre un verre d’abord. Un demi, ou plutôt une pression. La bière me permet un moment d’échapper au sordide qui m’entoure. Malgré le fond de musique celte, je peux entendre les soupirs des uns, les cris vite étouffés ou les jurons des autres. Au moins, malgré ma tête, je ne suis pas gros, petit, bancal, loucheur, malingre, rougeaud, borgne ou tout simplement minable.
Car ce pub, cette nuit, c’est la cour des miracles.
Des files d’enfileurs se forment devant des banquettes occupées par des bouddhas femelles à quatre bras, quatre jambes. Elles utilisent leur bouche, leurs mains pour satisfaire les plus proches alignés au plus près en se tortillant sur un chanceux assis qui les malaxe.
Je me sens gêné alors que la tête ne suit pas. Je commande un nouveau verre et je quitte le bar pour aller m’asseoir à une banquette au milieu de la rangée de droite.
Je ne suis qu’à quelques mètres de l’orgie. Les femmes ne sont pas terribles. Ce qu’elles offrent, c’est plus leur désespoir qu’un corps à aimer. Les orgasmes sont brefs et le plaisir ordurier. Mais je ne peux plus quitter mon box, alors que je sais qu’il est hors de question que je prenne mon ticket pour cette file.
C’est alors que je les vois entrer. Lui, un vieux pas beau. Elle, une femme de trente, trente cinq ans environ, assez jolie. Les deux n’ont pas l’air en bons termes. Ils s’arrêtent au bar. Puis elle repart seule, les yeux baissés, vers le fond de la salle. Son visage est sur-maquillé. Elle serre contre elle sa veste mais je peux voir qu’elle est habillée court et qu’elle porte des bas noirs sur des talons aiguilles rose bonbon fluo.
Un mauvais genre qui ne cadre pas avec sa démarche flageolante. Elle me voit. Nos yeux se croisent et elle plonge sur la banquette en face de moi.
— Bonsoir, fais je avec mon sourire néandertalien qui a fait fureur il y a quelques millénaires.
— Baisez-moi, répond-elle, autant que vous voulez, mais évitez-moi les autres.
Je lui prends sa main, tremblante, qu’elle a posé à côté de l’autre sur la table. Ses yeux sont implorants et tout l’intérêt de son visage s’estompe derrière le voile d’une infinie tristesse. Quelle est son histoire ? Est-ce lui qui l’oblige ? Comment peut-elle se jeter ainsi sur le premier venu, moche de surcroît ? Et quelle va être sa réaction, elle l’ingénue, devant mon encombrant organe ?
Elle place d’ailleurs sa petite main sur l’énorme bosse de mon pantalon et sa bouche dans un petit cri de moineau s’arrondit de surprise. Elle tâte mon biceps, ma cuisse, dont la fermeté et la taille semblent lui convenir et à l’avenant du reste. Elle détache ma ceinture, défait le bouton du pantalon, baisse la braguette et extrait l’imposant impatient de sa prison mi-synthétique, mi-coton. Elle en prend toute la mesure et bien qu’il soit bien visible s’en rapproche jusqu’à le toucher des yeux. Me voici donc affublé d’une belle chevelure brune entre les jambes. Je finis mon verre avant que la bière ne devienne trop chaude, préférant cumuler les plaisirs plutôt que les alterner. Agenouillée maintenant sous la table, elle disparaît aux vues sauf à celle de son compagnon qui reprend un verre d’alcool fort.
Derrière, une femme chevauche une sorte d’ours fringué en biker allongé sur une table. Il pourrait faire du rugby s’il n’avait pas ce bide démesuré. Elle reçoit aussi tout azimut la visite d’autres prétendants à l’orgasme. Les râles et les cris se mêlent dans un rythme endiablé, chute sans fin dans un abyme sans nom.
Pendant ce temps, miss Térieuse me prodigue de langoureuses attentions. Vous ai-je dit qu’elle portait aussi un foulard rose autour du cou ? C’est de la soie, mais si elle est douce, elle ne vaut pas le contact de la peau chaude de ses épaules. Ma main passe entre son chemisier et son dos et par je ne sais quelque réflexe masculin, mes gros doigts parviennent avec la légèreté du toile d’araignée à dégrafer son soutien gorge.
D’ailleurs, j’ai l’impression qu’elle en respire mieux ainsi.
Elle se redresse, les yeux plein plus brillants et avec un petit sourire que je ne lui connaissais pas et pourtant peu révélateur de sa capacité buccale.
— Comment.. ?
— Aurore.
Ce n’était pas la question, mais de toute façon, elle m’embrasse ce qui coupe court à toute conversation possible. Sans quitter mes yeux, elle se juche sur mes jambes et sa mini jupe dissimule de mieux en mieux mon entrejambe. Sa poitrine se plaque contre la mienne et m’émoustille tandis que je constate que…
Stop. Je la soulève et la repousse sur mes genoux. Je fouille dans mon blouson et en retire ma boîte de première urgence. Je tire le modèle rose, à la fraise et sans sucre ajouté. Je serai ainsi dans le ton. Elle me le prend des mains, déchire son enveloppe, l’extrait, le porte à sa bouche…Le ressort, de la longueur d’une langue.
Elle me fixe dans les yeux avec un sourire coquin tout en me l’enfilant en douceur. C’est pas vrai, elle a pensé a en lubrifier un peu l’intérieur. Ça ne me serait jamais venu à l’idée. Et si cette ingénue n’en était pas une ?
Des flammes brillantes dansent au fond de ses yeux noisettes grillées.
Nous en revenons à la précédente interruption et nous poussons plus loin le mouvement, nullement arrêtés par un quelconque sous-vêtement qui pourrait justifier son audace. Mes mains se plaquent sur sa jupe afin de limiter ses déhanchements qui m’entraînent jusqu’aux limites assez éloignées des possibilités physiques d’Aurore.
Elle rit maintenant, en lisant dans mes yeux mon incrédulité et m’embrasse pour mieux exprimer sa fougue. J’ai l’impression de m’être fait attaqué par deux aspirateurs simultanément. Alors que nos lèvres se séparent à nouveau pour que nous puissions respirer, je vois l’homme s’installer à une table directement avec la bouteille carrée, une place où il ne perd pas une miette des performances de sa compagne.
À mon avis, je me suis bien fait possédé par ce démon femelle.
Je sens un violent spasme puis des soubresauts la parcourir en tous sens. Ses yeux chavirent et elle pose sa tête sur mon épaule en étouffant son plaisir. Ses jambes tremblent, ses genoux frappent mes flancs. Une petite minute plus tard, elle reprend sa danse contre moi.
— Tu es résistant, fait-elle, j’aime ça.
Derrière nous, les deux femmes sont passées au stade industriel. C’est la chaîne sans fin puisque elles sont au centre d’un cercle dont elles sont l’axe et les aiguilles qui égrènent les minutes.
Les exclus du second rang prennent conscience de la présence d’Aurore et se rapprochent de nous. Des têtes apparaissent au sommet de la banquette sur laquelle je suis assis, puis sur celle en face. À ma droite, un déslipé se pointe et trouve la menotte d’Aurore. Il s’éloigne pourtant sans demander son reste avec un rictus dans une incompréhension générale, sauf la mienne, car ma main lui a attrapé le bas de sa cuisse et je lui ai violemment enfoncé mes doigts dans la viande de son quadriceps de poulet d’élevage.
Aurore se lève au dessus de moi et je sens se poser sur mon crâne deux petites choses chaudes et tremblotantes. J’ai moins de cheveux qu’avant bien que je ne sois pas encore chauve à mon sommet. Mais je n’ai pas l’intention de me laisser mettre des poux dans la tête tandis qu’Aurore lui joue de l’ocarina.
Je resserre ma ceinture sans bien sûr fermer boutique..Puis je la repousse en arrière et elle le mord accidentellement en ne voulant pas lâcher le morceau. Je la soulève avec moi, je m’extrais de la banquette et je l’allonge sur la table. Une dizaine de regards s’écarquillent d’envie à la vue intégrale de mon machin.
Aurore gémit, à la perpendiculaire. Les plus téméraires passent par les banquettes tandis que les moins malins prennent à ma droite comme à ma gauche des coups au foie. Mais rien ne sert de lutter. Le visage d’Aurore disparaît derrière une paire de fesses velues qui écrasent ses seins. Ses mains sporadiquement trouvent des chevillettes en monsieur véritable qu’elle étire pour faire cherrer les bobinettes.
Je n’ai plus que ses jambes en V de victoire improbable pour moi. Des dents, je lui déchire les bas au niveau des mollets et je donne mes derniers coups de reins.
Ensuite, je me retire, expédiant le préservatif et la première salve dans l’œil de la deuxième tête de la banquette, puis j’atteins la troisième et la quatrième tête qui n’en demandaient pas tant. Ceux d’en face rigolent tandis que les dépités disparaissent comme des cibles de fête foraine. Je termine sur la jupe rabattue sur le chemisier d’Aurore, atteignant aussi la paire de fesses qui en frémit de surprise.
Mais quand le Pitbull commence, personne l’interrompt et on le laisse terminer.
Bien campé, je fais face à la dizaine d’olibrius qui seraient tentés d’avoir à redire, en reculant d’un pas et en faisant mine de ranger l’inrangeable d’ailleurs, car s’il ne pointe plus vers le ciel, il oscille de part et d’autre d’une horizontale encore exploitable.
C’est d’ailleurs l’avis d’une des deux excitées de toute à l’heure qui profite de l’inattention des messieurs pour elle pour se choisir un autre avenir. Elle se colle à moi et me pousse en arrière tandis que la meute se referme sur une Aurore déployée.
Ma nouvelle conquête n’est pas au mieux de son élégance et a physiquement connu des jours meilleurs. Ses cheveux roux collés par endroits, son odeur de sueurs multiples achèvent de me démoraliser. Elle n’a d’ailleurs pas essayé de me motiver.
— Viens, fait-elle. Après une petite toilette et un bon somme, je te promets un petit déjeuner dont tu te souviendras longtemps.
— Disons que je..
— J’ai bien vu. Tu n’aimes pas avoir un public. Et en plus, tu ne peux pas passer inaperçu. Tu sais, moi, ils ne me voient même pas.
Pour des voyeurs, c’est un comble. Et je sais qu’elle a raison. Je la regarde, mieux. Ce petit accent britannique, ces tâches de rousseur, ces cheveux…une irlandaise. Pourquoi pas ? je sens déjà que je saurai combler au matin l’appétit de l’adepte du breakfast, qui n’est pas du genre à se contenter d’un petit croissant au réveil.
En sortant, je croise l’homme qui a amené Aurore. Sa bouteille est encore à moitié pleine. Il la boira jusqu’à la lie.
Table des matières
- Préface Env. 3 pages / 708 mots
- ... Env. / 0 mots
- Un Monde Pourri Env. / 0 mots
- Les routiers sont sympas Env. 5 pages / 1437 mots
- Le cœur d’Hélène Env. 9 pages / 2917 mots
- Impitoyable sélection Env. 11 pages / 3259 mots
- Pause café Env. 5 pages / 1630 mots
- Concurrence déloyale Env. 12 pages / 2501 mots
- Mensonges : Entrée en matière Env. 11 pages / 2733 mots
- Mensonges : Le tableau de sévices Env. 14 pages / 3537 mots
- Mensonges : Point de rupture Env. 15 pages / 3637 mots
- Actualités du repas de dimanche Env. 23 pages / 4988 mots
- Bleu comme un horizon bouché Env. 9 pages / 1806 mots
- Clochemerle en campagne Env. 8 pages / 1782 mots
- Un homme en colère Env. 7 pages / 1631 mots
- Les autres raisons de se lamenter Env. / 0 mots
- Représentation publique Env. 6 pages / 1322 mots
- Fuck Env. 8 pages / 1653 mots
- Jusqu’aux limites Env. 7 pages / 1570 mots
- Explosion Env. 5 pages / 1201 mots
- Contrôle permanent Env. 32 pages / 7336 mots
- Les vautours Env. 12 pages / 2687 mots
- Les trains de l’aube Env. 5 pages / 1034 mots
- La Lumière Env. 7 pages / 1597 mots
- Révisons nos classiques Env. 1 page / 11 mots
- L’auberge montagnarde entre la station de skis et Lyon Env. 3 pages / 523 mots
- Vivre ou laisser mourir Env. 3 pages / 673 mots
- Le multiplexe à Lyon Env. 4 pages / 778 mots
- Mauvais sang à se faire Env. 3 pages / 655 mots
- L’invention de la mort qui tue Env. 4 pages / 901 mots
- Encore un accroc Env. 3 pages / 770 mots
- De pire en vamp pire Env. 4 pages / 751 mots
- Adieu pyro-vamp Env. 3 pages / 808 mots
- À feu et à sang Env. 3 pages / 569 mots
- Sangtiments Env. 3 pages / 555 mots
- Un père attendrissang Env. 4 pages / 853 mots
- Bleu noir rouge Env. 3 pages / 783 mots
- Sang arrêt en gare Env. 5 pages / 1067 mots
- Un jour sang Env. 2 pages / 514 mots
- Sang pitié Env. 4 pages / 878 mots
- Décryptage et exorcisme. Env. 5 pages / 1075 mots
- Les cahiers du Pitbull Env. / 0 mots
- Prologue Env. 2 pages / 286 mots
- Mélodie en sous-sol Env. 14 pages / 3618 mots
- Emma et moi émois Env. 14 pages / 3416 mots
- Nuit d ’Aurore Env. 9 pages / 2162 mots
- Prudence sur la route Env. 18 pages / 4602 mots
- Dans le mille d’Émilie Env. 14 pages / 3216 mots
- Le mariage de Marie-Ange Env. 22 pages / 5243 mots
- Les bonus Env. 1 page / 0 mots
- L’ordre en Dorémi Env. 3 pages / 432 mots
- Le pendu Env. 1 page / 171 mots
- A.A.A.A.: Administration Automatisée Autoritarisée d’Autocrates Env. 10 pages / 2181 mots
- Portefeuilles froids, campagnes chaudes Env. 7 pages / 1518 mots
- Libres et Insoumis Env. 15 pages / 3297 mots
Rejoignez nos plus de 44 000 membres amoureux de lecture et d'écriture ! Inscrivez-vous gratuitement pour reprendre la lecture de cette œuvre au bon endroit à votre prochaine visite et pouvoir la commenter.
- Que pensez vous de cette oeuvre ?
- Annonces à propos de cette oeuvre Flux RSS
-
- Aucune annonce à propos de cette oeuvre
- L'avis des lecteurs
- 2 aiment
- 1 n'aime pas
- Fond : 4 coeurs sur 5
- Très bon : 1 lecteur
- Forme : 4 plumes sur 5
- Fluide, agréable, sans fautes... : 1 lecteur
- Télécharger cette oeuvre
- Partager cette oeuvre
- Raccourcis clavier :
-
- ← page précédente
- → page suivante
- L Lumière (fond noir)
- +/- taille du texte
- M Mise en forme
- P Police
- Lecture libre
-
- Littérature générale
- Fictions historiques
- Contes, légendes et fables
- Érotisme
- Action, aventure, polars
- SF et fantastique
- Littérature humoristique
- Littérature sentimentale
- Poésie
- Paroles de chansons
- Scénarios
- Théâtre
- B.D, Manga, Comics
- Jeunesse
- Jeu de rôle
- Savoir, culture et société
- Défis et jeux d'écriture
- Inclassables
- Librairie Atramenta
- Livres audios
- Atramenta Mobile
- Coup de coeur ?
-
- Poésie
2 pages -
- Lire
- Telecharger l'ebook
- Oeuvre complète, des fautes peuvent subsister.
- Mais de quel genre est-elle ?
- Damy
- Poésie