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Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter
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- Catégorie : Littérature générale > Nouvelles
- Date de publication sur Atramenta : 15 mars 2013 à 18h48
- Dernière modification : 15 mars 2013 à 18h54
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- Longueur : Environ 373 pages / 93 272 mots
- Lecteurs : 448 lectures
Cette oeuvre est complète, mais a besoin de relecteurs.
Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter (Oeuvre réservée à un public averti)
Jusqu’aux limites
Écrite en août 2007, cette nouvelle voulait protester dans un premier temps contre les hausses de prix annoncées pour le mois suivant concernant le secteur alimentaire. Parallèlement, je dénonce la Loi du Marché qui prétend imposer au consommateur le produit à vendre au prix souhaité par le producteur. Normal, il n’y a plus concurrence mais connivence.
Néanmoins, (ajout 2013) dans mon ignorance, ma description de « la viande pour animaux » correspond au « Minerai », produit issu des carcasses animales et utilisé pour les plats cuisinés en guise de « viande hachée », paraît-il seulement pour les « produits bas de gamme ».
Âmes sensibles s’abstenir
Septembre 2007. Comme annoncé le mois de juillet précédent, les prix des produits alimentaires augmentent. Mais bien au-delà des cinq pour cent annoncés. De toutes façons, avant les vacances d’été, on ne pouvait pas dire plus sans risquer de compromettre la saison touristique. Pour ne pas que l’indice des prix prennent trop en compte les chiffres réels, les packagings changent. Les plaquettes de beurre ne font plus que 200 g, les fromages deviennent plus petits, les boîtes de conserve ont plus d’eau à l’intérieur quand il s’agit de légumes (qui vérifie le poids net égoutté à l’achat ?), la baguette de pain ne fait plus que 180 g et le tout à l’avenant.
La boulimie des pays émergents se tasse un peu puis repart. Dans les pays agricoles, il est hors de question d’augmenter les productions. Les leçons tirées de l’Europe avec des excédents alimentaires coûteux à stocker et de celle des produits pétroliers, dont les prix de vente augmentent grâce à leur rareté alors que les coûts de production et d’extraction stagnent (d’où de faramineux bénéfices), ont port leurs fruits.
Il s’agit donc pour le paysan industriel, puisque les autres ont quasi-disparu de faire « son beurre » après de nombreuses années de vaches maigres. Le reste de la filière, lui-même à bénéfice constant en pourcentage compte aussi profiter de la situation. Si le paysan encaisse dix pour cent de plus, eux aussi. Avec le nombre d’intermédiaires, la part du paysan ne représente en fait que vingt pour cent du prix de vente du produit. Si on ne devait prendre en compte que le paysan, l’augmentation serait donc de deux pour cent sur le prix final. Et pourtant, avec la spéculation des coopératives et des circuits de la grande distribution, l’augmentation pour la ménagère se situe entre douze et vingt pour cent.
Les produits de la pêche, entre la raréfaction de la ressource et le prix du pétrole, flambent eux aussi
Des chiffres de l’INSEE affirment pourtant que la hausse des prix moyenne n’est que de 6%. En effet, le prix des téléviseurs LCD grand format et de l’électroménager a baissé entre deux et dix pour cent malgré les nouvelles taxes au nom de la copie privée sensées sauver l’exception culturelle française.
Les industriels analysent de près le marché afin de repérer les niches les plus profitables, voire d’anticiper ou d’orienter les achats des consommateurs. Les gens achètent moins de voitures, achètent beaucoup moins de disques et de films. Les ventes d’alcool stagnent, s’orientent vers les alcools forts. Les ventes de tabac s’effondrent, tandis que les buralistes se rattrapent sur les jeux à gratter et le loto, toujours très sollicités. Dans les supermarchés, on constate qu’il se vend beaucoup plus de pâtée pour animaux. Or, dans le même temps, les ventes du marché animalier en terme d’accessoires, de litière, de dépenses vétérinaires, d’assurances baissent en volume.
Il faut se rendre à l’évidence : les gens mangent des produits prévus pour la nourriture de nos amis à quatre pattes.
La première réaction est de consulter les spécialistes. Risque-t’on avec ces produits, des intoxications alimentaires ? Les spécialistes les rassurent : non. L’origine de la viande est de moins bonne qualité que celle des raviolis et autres boulettes industrielles, et équivalente à celle des saucisses dites de « Strasbourg » ou des merguez. Il s’agit des bas morceaux que les gens ne veulent pas consommer et qui surtout ne sont pas rentables à la vente, car ils gênent les ventes de morceaux plus classiques type steaks. Il n’y a plus assez de personnes qui mangent des daubes, des rouelles, des rognons, déjà parce que c’est long et difficile à préparer. Cette viande pour animaux est en fait bien mieux suivie, parce qu’il s’agit d’une viande hachée très sensible aux contaminations lors de la préparation, et qu’elle est censée se conserver longtemps, que les beefsteak remballés parfois trois fois avant de terminer en "offre spéciale" ou dans les frigos des cuisines de collectivité.
La ménagère ne s’embarrasse plus, et puis, elle ne sait même plus faire, alors…Ces bas morceaux sont ensuite mélangés aux miettes de viande extraites entre les vertèbres ou arrachées aux os courts, aux bouts de gras etc. etc. Par contre, cervelles et moelle sont toujours jetées, à cause des lois issues des précautions prises pour éviter une nouvelle épidémie de vache folle.
Décision est prise alors d’augmenter les prix de la nourriture pour animaux. Ce sera autant de bénéfices en plus. Un accord est passé aussi avec les vendeurs de « viandes reconstituées » pour que celles-ci soient toujours plus chères que les produits pour chiens et chats. Il s’agit bien sûr d’ententes illicites entre les principaux acteurs du secteur mais les organismes chargés de contrôler ce genre de manœuvres surveillent plus les fournisseurs de télécommunications portable que le reste du marché. Et puis, ils ne disposent pas d’effectifs suffisants pour s’en apercevoir au travers d’enquêtes.
Deux mois plus tard, après les fêtes de fin d’année, on s’aperçoit que le chiffre d’affaire du cadeau pour chien et chat a encore diminué... ainsi que le nombre de tatouages. Mais plus horrible encore. Les animaux se font moins piquer par les vétérinaires. Les maîtres laisseraient leurs animaux à l’agonie pour ne pas payer la piqûre et la taxe à l’équarrissage ?
Des animaux morts sont retrouvés sur la voie publique. Tout maître n’ayant pas signalé la disparition de son chien et dont le cadavre est retrouvé paie une amende en plus de la taxe d’équarrissage. En février, un animal sur dix est retrouvé la tête tranchée, Celle-ci, avec son tatouage étant plus facile à faire disparaître que l’animal tout entier.
Partout en France, on accuse aussi les gens du voyage d’être des voleurs d’animaux. Des perquisitions dans leurs aires réservées ont lieu et on ne trouve aucune preuve de ces allégations. Pourtant, les disparitions augmentent, ainsi que la consommation de boîtes et de croquettes.
Il n’y a plus d’abandon de chien et chat. Par contre, les adoptants sont de moins en moins nombreux et les marchands d’animaux font faillite, comme les refuges qui donnent leurs animaux avant de mettre la clé sous la porte. De vieilles dames bénévoles qui s’en occupaient avec cœur partent ruinées à l’hospice le plus proche. Il est normal que beaucoup de gens n’aient plus les moyens pour chauffer l’aquarium de Némo, payer les graines de Coco et les cages de Nestor le hamster ou de Kouriki la souris. Mais, un chat, un chien, c’est presque un enfant dans une maison. Les maîtres sont censés se serrer la ceinture et faire des sacrifices pour eux...
Au printemps, pas de portée amenée aux vétérinaires pour les euthanasier. Plus de chiot ou de chaton à tatouer, vacciner, opérer, assurer.
On sait aussi pourquoi maintenant.
Un chasseur s’est fait prendre en mars avec trois chiens dépecés dans son congélateur. Il en avait deux à lui bien vivants qui servaient de « rabatteurs » et qui sauvaient ainsi leur peau jusqu’alors. Mais la plupart des animaux disparus avaient été mangés ou vendus par leurs maîtres. Il expliqua son geste par la raréfaction du gibier classique et bien sûr l’augmentation des prix de la viande.
Sous la pression des industriels, les médias se déchaînent pour promouvoir à nouveau l’animal de compagnie. Bernard Barbichon succède à une autre vedette en B.B. du monde animalier.
L’émission « Trente millions d’amis » change de nom, fortement orienté à la baisse. Le président, poussé par son parti, prend des chiens avec lesquels il s’exhibe durant ses footings. Ses collaborateurs font de même et participent aux émissions de Bernard Barbichon à la télé, posent avec leur famille et leur petit animal. L’opposition proche du pouvoir fait de même pour ne pas se laisser distancer dans la popularité. L’effet est désastreux pour les deux partis aux municipales suivantes. Les français frustrés pour raisons économiques en sont venus à détester toute exhibition du luxe dont ils ont pu apprendre à se passer mais sans rien dire. Mais ils réagissent violemment à ce rappel insolent du luxe d’un simple compagnon, auquel ils ont dû renoncer dans de sinistres circonstances.
Par mesure de rétorsion, les industriels stoppent la fabrication de nourritures pour animaux l’été suivant, quitte à jeter les bas morceaux pour ne pas déséquilibrer le marché.
De toutes façons, les gens riches ont encore des animaux et leur achètent la même viande que pour eux.
Les politiques ne purent rien cette fois pour empêcher la révolution d’éclater au mois d’octobre suivant…
Table des matières
- Préface Env. 3 pages / 708 mots
- ... Env. / 0 mots
- Un Monde Pourri Env. / 0 mots
- Les routiers sont sympas Env. 5 pages / 1437 mots
- Le cœur d’Hélène Env. 9 pages / 2917 mots
- Impitoyable sélection Env. 11 pages / 3259 mots
- Pause café Env. 5 pages / 1630 mots
- Concurrence déloyale Env. 12 pages / 2501 mots
- Mensonges : Entrée en matière Env. 11 pages / 2733 mots
- Mensonges : Le tableau de sévices Env. 14 pages / 3537 mots
- Mensonges : Point de rupture Env. 15 pages / 3637 mots
- Actualités du repas de dimanche Env. 23 pages / 4988 mots
- Bleu comme un horizon bouché Env. 9 pages / 1806 mots
- Clochemerle en campagne Env. 8 pages / 1782 mots
- Un homme en colère Env. 7 pages / 1631 mots
- Les autres raisons de se lamenter Env. / 0 mots
- Représentation publique Env. 6 pages / 1322 mots
- Fuck Env. 8 pages / 1653 mots
- Jusqu’aux limites Env. 7 pages / 1570 mots
- Explosion Env. 5 pages / 1201 mots
- Contrôle permanent Env. 32 pages / 7336 mots
- Les vautours Env. 12 pages / 2687 mots
- Les trains de l’aube Env. 5 pages / 1034 mots
- La Lumière Env. 7 pages / 1597 mots
- Révisons nos classiques Env. 1 page / 11 mots
- L’auberge montagnarde entre la station de skis et Lyon Env. 3 pages / 523 mots
- Vivre ou laisser mourir Env. 3 pages / 673 mots
- Le multiplexe à Lyon Env. 4 pages / 778 mots
- Mauvais sang à se faire Env. 3 pages / 655 mots
- L’invention de la mort qui tue Env. 4 pages / 901 mots
- Encore un accroc Env. 3 pages / 770 mots
- De pire en vamp pire Env. 4 pages / 751 mots
- Adieu pyro-vamp Env. 3 pages / 808 mots
- À feu et à sang Env. 3 pages / 569 mots
- Sangtiments Env. 3 pages / 555 mots
- Un père attendrissang Env. 4 pages / 853 mots
- Bleu noir rouge Env. 3 pages / 783 mots
- Sang arrêt en gare Env. 5 pages / 1067 mots
- Un jour sang Env. 2 pages / 514 mots
- Sang pitié Env. 4 pages / 878 mots
- Décryptage et exorcisme. Env. 5 pages / 1075 mots
- Les cahiers du Pitbull Env. / 0 mots
- Prologue Env. 2 pages / 286 mots
- Mélodie en sous-sol Env. 14 pages / 3618 mots
- Emma et moi émois Env. 14 pages / 3416 mots
- Nuit d ’Aurore Env. 9 pages / 2162 mots
- Prudence sur la route Env. 18 pages / 4602 mots
- Dans le mille d’Émilie Env. 14 pages / 3216 mots
- Le mariage de Marie-Ange Env. 22 pages / 5243 mots
- Les bonus Env. 1 page / 0 mots
- L’ordre en Dorémi Env. 3 pages / 432 mots
- Le pendu Env. 1 page / 171 mots
- A.A.A.A.: Administration Automatisée Autoritarisée d’Autocrates Env. 10 pages / 2181 mots
- Portefeuilles froids, campagnes chaudes Env. 7 pages / 1518 mots
- Libres et Insoumis Env. 15 pages / 3297 mots
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