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Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter
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- Catégorie : Littérature générale > Nouvelles
- Date de publication sur Atramenta : 15 mars 2013 à 18h48
- Dernière modification : 15 mars 2013 à 18h54
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- Longueur : Environ 373 pages / 93 272 mots
- Lecteurs : 445 lectures
Cette oeuvre est complète, mais a besoin de relecteurs.
Un monde pourri... et autres raisons de se lamenter (Oeuvre réservée à un public averti)
Fuck
Il y a urgence. En juillet, puis en septembre 2007, les anglo-saxons ont réussi à imposer l’anglais comme langue unique pour le dépôt de brevet. Ça s’est passé à Londres. L’Europe n’a pas bougé... La France non plus. Face à l’américanisation de notre culture, comme de notre mode de vie, de notre industrie, il faut réagir, car notre statut futur n’est pas celui d’allié mais de colonie, et leur système nous sera imposé.
”Susan was in the kitchen. Peter entered. « What the matter with you » she said. « I’m angry. Fucking frenches » …”
— Dis Fred, je ne voudrais pas te vexer. Mais ça ne vaut rien ça. Qu’est ce qui te prend ? On dirait du « Albin Goladin » traduit par un logiciel macro chiotte.
— T’as pas écouté les infos ce matin ?
— Ben non, moi tu sais, depuis que je suis un éditeur au chômage, je me lève un peu tard…
— Notre cher président qui en est à son deuxième sixennat, et qui va rétablir le septennat pour pouvoir encore faire deux mandats de suite ... a décidé de ratifier le « Protocole de Londres Version trois ». Celui-ci prévoit que toute œuvre de l’esprit doit être en anglais dans sa version originale si elle veut bénéficier d’un copyright international.
— C’est dégueulasse. La version 1 en juillet 2007 avait été prévue pour les brevets internationaux. Il en était advenu que les petites entreprises sans traducteur se sont faites piquer leurs découvertes . Sans compter celles qui ont redécouvert des roues qui tournaient en anglais avec un minimum d’explications, voire sans preuve de faisabilité et de réalisation de prototype, et qui n’ont pu valider leurs travaux à cause de ces brevêtisations fantaisistes.
— On ne peut pas faire ça avec la culture nationale…
— Oh que si. Les chanteurs depuis au moins dix ans et depuis peu les acteurs dits français sont passés à l’anglais. La moitié des films sont en anglais sous-titrés, et bientôt ce sera la totalité. À l’école primaire, les cours sont en anglais dès le cours préparatoire, depuis cette année et cette génération fera sa scolarité entièrement en anglais. Jules Ferry, le héros de notre cher président, a fait de même pour éliminer tous les patois et les langues régionales à la fin du dix-neuvième siècle.
— Avec la messe en latin, le français risque même de devenir une langue complètement morte en moins d’un siècle.
— Il est question aussi de changer notre devise.
— Ils vont la traduire en anglais ?
— Non. « Liberté, égalité et fraternité » ne sont pas des valeurs internationalement reconnues. Le parlement à majorité « Popular Moving Union » va voter dans les jours prochains « Labor, ecology and fidelity »
— Que vient foutre l’écologie dans la devise nationale ?
— Elle marque le respect de l’environnement, donc celui des citoyens français comme de nos amis de par le monde. Et puis, c’est un combat de tous les jours.
— Je sais. Elle justifie taxes, limitation de la vitesse et des déplacements, augmentation des prix de l’énergie et de tous les produits manufacturés et agricoles directement, sur tous les services indirectement. Mais ça n’empêche pas la vente des climatiseurs aux vieux, l’intensification des liaisons aériennes et la fabrication de yachts privés de plus de soixante mètres. Bref on paie tout le temps, et on peut même faire des dons aux chanteurs qui défendent la cause des morues à Terre-neuve.
— Elles ont été sur-pêchées et …
— Alors, il suffit que les industriels pillent et ensuite c’est à la collectivité de payer ?
— Écoute, il fallait voter à gauche la dernière fois si tu n’étais pas d’accord.
— Quelle gauche ? Celle qui est responsable des goulags ou celle qui prétend qu’on ne peut pas augmenter le minimum moyen de survie solidaire sans risquer de faire une génération de fainéants ?
— Tu vois, on n’a pas le choix de toutes façons.
— C’est comme pour mon prunier. Il n’était pas homologué, j’ai dû payer pour le faire arracher et avoir le certificat d’arrachage.
— On t’en a quand même fourni un autre homologué en échange.
— D’origine et de brevet américain. Les prunes seront grosses comme des pêches, mais il lui faudra cinq ans avant ma première récolte. À nos âges, on risque de sucrer les fraises avant de pouvoir faire des confitures.
— Et on a dû payer à cause de cette loi cinq pour cent de plus au niveau des impôts locaux.
— Normal, ce ne sont pas les citadins qui allaient payer pour les campagnes.
— Au fait t’as signé la pétition ?
— Laquelle ?
— Celle pour que la finale du worldmegaball se déroule à Paris en 2032.
— Être le pays organisateur. C’est notre seule chance d’être sélectionné ?
— Oh non. Nous avons Roderick, le petit-fils de Pannick Roah, qui peut emmener son équipe au moins en demi-finale.
— Je me demande comment tu peux supporter de suivre ces matches à la télé, avec toutes les coupures pub.
— Comme tout le monde. Bière, pop-corn et charentaises. C’est le seul moment dans la semaine où tous les magasins sont fermés et où même les flics nous foutent la paix.
— À part qu’à cause des retransmissions sous dix angles différents, tout ce qui n’est pas vidéo à la demande ou services d’urgence est désactivé sur le Net.
— C’est la dure loi du sport.
— Les plus forts gagnent. D’ailleurs, la loi antidopage européenne a été déclarée inéquitable et doit être abrogée. L’Union Européenne va devoir payer cinq milliards de dollars. Un pour les ligues sportives et quatre pour les télévisions américaines pour avoir empêché durant deux ans aux athlètes américains de participer aux épreuves européennes sous prétexte que la Tri Nitosine Toluminique était interdite en Europe et autorisée aux USA et en Chine.
— Ouais Et puis la semaine prochaine, c’est le grand lancement de la nouvelle boisson aux extraits garantis de coca.
— On ne sait même pas ce qu’il y a dedans.
— Oh que si. C’est un mélange de whisky, d’eau gazeuse, de coca et bien sûr de petites choses qu’on ne peut pas dire puisque c’est breveté. En tout cas c’est prouvé. Cette boisson tonifiante qui ne fera pas plus de 4 degrés volumiques d’alcool donne de l’énergie, combat le taux d’alcoolémie dans le sang en transformant l’alcool en sucre au-delà de la concentration de 0.25 g/litre, sert de coupe-faim, et c’est un anti-douleur efficace. Elle va être retenue pour être le médicaliment de l’année.
— Je te la laisse.
— Tu t’y mettras aussi. Tu sais bien que les boissons alcoolisées vont être interdites à partir du deux janvier prochain. C’est la fin des vignobles français.
— Je me bourrerai la gueule au réveillon et j’en profiterai pour me tirer une balle dans la tête.
— Alors, il faudra que tu attendes le trois. Les armes légères ne seront pas légalisées à la vente avant.
— J’espère bien que cette loi pourrie ne passera pas.
— C’est une promesse électorale. Il est obligé de tenir ses engagements. « Familles Françaises » a donné son accord depuis qu’il a accepté que les armes ne soient pas accessibles aux enfants de moins de huit ans.
— Normal, c’est l’âge où on peut aujourd’hui les mettre en prison. Imagine un meurtrier de sept ans et demi qu’on soit obligé de relâcher. Ce serait le chaos.
— Aujourd’hui, c’est la cata. J’ai tout oublié de mon anglais scolaire. Et comment veux-tu traduire « Les carottes sont cuites » ? Je vais perdre mon boulot de feuilletoniste de l’été avant l’automne.
- It’s fuck » bien sûr.
— Tu crois.
— Oui, on est foutus cette fois.
— Et si on prenait le maquis ?
— Ici, en pleine Beauce ?
— Mon vieux, on ne peut même pas consommer le blé ou le maïs transgéniques directement sans connaître la même fin horrible que les cafards et autres insectes. Maintenant, sans le « lavage » de la récolte, le blé et le maïs sont toxiques. Il n’y a même plus besoin d’épouvantails, ils ont eu les plumes des corbeaux. Les campagnes sont bien calmes depuis, et la Poste les déserte. Et dès la récolte, il n’y a nulle part où se cacher.
— Je n’ai plus qu’à adhérer à la SALEM (NDLA Société des Auteurs Littéraires et des Éditeurs de Manuscrits : ne dites pas qu’il n’y a plus de manuscrits, il y a des sociétés qui doivent utiliser encore des phonogrammes et qui font payer des droits de reproduction mécanique). En faisant don de mes œuvres précédentes qu’ils pourront exploiter durant cent quarante ans après ma mort, avant qu’elles soient rendues au domaine public) je peux obtenir une petite retraite.
— Tu ne peux pas. Tu as fait des licences d’art libre dans ta jeunesse.
— Il n’y a pas prescription ?
— Il fallait t’inscrire avant mai 2023 pour être considéré comme un repenti. C’était je te rappelle une garantie que notre cher président avait obtenue pour sauver les auteurs français de la pauvreté. Tu aurais ainsi bénéficié d’une infime partie des royalties que verse Google pour exploiter les œuvres du domaine public. Mais toi, tu n’as pas voulu, prétextant que les internautes voulaient une culture libre. Et ils sont où aujourd’hui, les internautes ? Ils sont abonnés à la Vod, ils consomment du sexe, des gags, des fakes politiques et des accidents et il y en a de moins en moins qui lisent tes billets de « mauvaise » humeur.
— Tu dis ça pour me faire de la peine ?
— Non, si je voulais vraiment t’en faire, je t’apprendrais qu’Albin Goladin sera fait chevalier des Lettres et des Arts le mois prochain. Et on parle de lui pour la rosette.
— Fuck, fuck fuck et fuck…
— Tu vois, même toi tu t’y mets.
— On y est dedans pour longtemps.
Table des matières
- Préface Env. 3 pages / 708 mots
- ... Env. / 0 mots
- Un Monde Pourri Env. / 0 mots
- Les routiers sont sympas Env. 5 pages / 1437 mots
- Le cœur d’Hélène Env. 9 pages / 2917 mots
- Impitoyable sélection Env. 11 pages / 3259 mots
- Pause café Env. 5 pages / 1630 mots
- Concurrence déloyale Env. 12 pages / 2501 mots
- Mensonges : Entrée en matière Env. 11 pages / 2733 mots
- Mensonges : Le tableau de sévices Env. 14 pages / 3537 mots
- Mensonges : Point de rupture Env. 15 pages / 3637 mots
- Actualités du repas de dimanche Env. 23 pages / 4988 mots
- Bleu comme un horizon bouché Env. 9 pages / 1806 mots
- Clochemerle en campagne Env. 8 pages / 1782 mots
- Un homme en colère Env. 7 pages / 1631 mots
- Les autres raisons de se lamenter Env. / 0 mots
- Représentation publique Env. 6 pages / 1322 mots
- Fuck Env. 8 pages / 1653 mots
- Jusqu’aux limites Env. 7 pages / 1570 mots
- Explosion Env. 5 pages / 1201 mots
- Contrôle permanent Env. 32 pages / 7336 mots
- Les vautours Env. 12 pages / 2687 mots
- Les trains de l’aube Env. 5 pages / 1034 mots
- La Lumière Env. 7 pages / 1597 mots
- Révisons nos classiques Env. 1 page / 11 mots
- L’auberge montagnarde entre la station de skis et Lyon Env. 3 pages / 523 mots
- Vivre ou laisser mourir Env. 3 pages / 673 mots
- Le multiplexe à Lyon Env. 4 pages / 778 mots
- Mauvais sang à se faire Env. 3 pages / 655 mots
- L’invention de la mort qui tue Env. 4 pages / 901 mots
- Encore un accroc Env. 3 pages / 770 mots
- De pire en vamp pire Env. 4 pages / 751 mots
- Adieu pyro-vamp Env. 3 pages / 808 mots
- À feu et à sang Env. 3 pages / 569 mots
- Sangtiments Env. 3 pages / 555 mots
- Un père attendrissang Env. 4 pages / 853 mots
- Bleu noir rouge Env. 3 pages / 783 mots
- Sang arrêt en gare Env. 5 pages / 1067 mots
- Un jour sang Env. 2 pages / 514 mots
- Sang pitié Env. 4 pages / 878 mots
- Décryptage et exorcisme. Env. 5 pages / 1075 mots
- Les cahiers du Pitbull Env. / 0 mots
- Prologue Env. 2 pages / 286 mots
- Mélodie en sous-sol Env. 14 pages / 3618 mots
- Emma et moi émois Env. 14 pages / 3416 mots
- Nuit d ’Aurore Env. 9 pages / 2162 mots
- Prudence sur la route Env. 18 pages / 4602 mots
- Dans le mille d’Émilie Env. 14 pages / 3216 mots
- Le mariage de Marie-Ange Env. 22 pages / 5243 mots
- Les bonus Env. 1 page / 0 mots
- L’ordre en Dorémi Env. 3 pages / 432 mots
- Le pendu Env. 1 page / 171 mots
- A.A.A.A.: Administration Automatisée Autoritarisée d’Autocrates Env. 10 pages / 2181 mots
- Portefeuilles froids, campagnes chaudes Env. 7 pages / 1518 mots
- Libres et Insoumis Env. 15 pages / 3297 mots
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