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Trois femmes - "Marie"
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- Catégorie : Littérature générale > Romans
- Date de publication sur Atramenta : 18 novembre 2016 à 19h22
- Dernière modification : 20 février 2019 à 11h34
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- Longueur : Environ 89 pages / 29 990 mots
- Lecteurs : 166 lectures + 112 téléchargements
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Trois femmes - "Marie"
Chapitre 23
Les giboulées de mars faisaient honneur à leur réputation. Marie avait réussi à survivre aux examens partiels du mois de février. Elle ignorait comment elle s’en était sorti, mais elle n’avait plus qu’un but en vue pour ses études. Le mois de juin et les examens de fin d’année. Des rumeurs courraient sur le nombre d’étudiants que la faculté voulait conserver en deuxième année, et ce n’était pas très réjouissant.
Les places assises dans les amphithéâtres de cours n’étaient plus aussi chères qu’au début de l’année universitaire. Les maîtres de conférences se succédaient et certains avaient du mal à cacher le sourire en coin en voyant la masse estudiantine fondre à vue d’œil au fil des semaines. Marie se rassurait en se disant que les disparitions seraient une concurrence de moins à supporter pour les examens de juin. Avec un peu de chance, ce serait des places supplémentaires pour les survivants et accéder au sésame d’une place en deuxième année.
Gérard ne faisait malheureusement pas partie des disparus. Marie faisait tout pour éviter qu’il ne se ventouse à elle. Les places libres l’y aidaient fortement. Même si l’étudiant continuait son approche toujours aussi lourde, Marie ne s’en formalisait plus trop.
Bientôt Jean-Luc aurait fini ses études et il devrait faire le zouave durant seize mois. Sauf si la chance était avec lui et qu’il soit réformé pour une raison quelconque durant les « trois jours » qui avaient pris la place des conseils de révision.
Même si elle n’avait pas encore sauté le pas avec Jean-Luc, ce qu’elle savait de l’anatomie de son petit-ami lui laissait peu d’espoir. Elle préférait éviter d’aborder le sujet avec lui. Jean-Luc était mal à l’aise sur ce point.
Marie enfila son imperméable. Elle avait deux heures de cours l’après-midi même. Elle sentait la bague de Jean-Luc à sa main. Le cadeau de la Saint-Valentin avec un peu d’avance l’accompagnait partout où elle allait. Cependant, elle préférait la glisser à son collier en or avant de partir en cours, pour éviter de la perdre accidentellement.
Personne n’en connaissait l’existence, spécialement personne de sa famille. Elle n’aurait pas réussi à en expliquer la présence. Officiellement, Marie était un cœur à prendre. Tout comme sa sœur aînée qui se remettait lentement de sa déception sentimentale.
Marie craignait cependant le pire pour sa sœur aînée. Elle était capable de se retrouver dans une nouvelle catastrophe amoureuse assez rapidement. Au moins, son frère cadet lui laisserait des années de répit avant qu’une fille ne s’intéresse à lui. Avec un peu de chance, elle serait mariée avec Jean-Luc et déjà maman d’ici là.
Pour elle, la bague de Jean-Luc était une forme de fiançailles non officielle. En tout cas, Marie ne s’imaginait pas épouser un autre homme que celui qui avait traversé les effluves lacrymogènes de mai 1968 avec elle.
« Bientôt deux ans ! » Marie soupira en insérant sa bague sur le collier. Elle vérifia qu’elle avait tout ce qu’il lui fallait dans sa sacoche, glissa le collier sous son col roulé, tira la capuche de son imperméable au-dessus de sa tête puis poussa une grande expiration avant de se jeter sous la pluie. Elle n’avait pas un grand chemin à faire, mais l’averse était suffisamment puissante pour transpercer n’importe quoi. Elle aurait bien rajouté un parapluie, mais elle n’aurait pas su où le ranger à son arrivée dans l’amphithéâtre.
Elle n’avait pris que le strict nécessaire. Elle pouvait tout juste espérer que la pluie se calme un peu. Une marche rapide serait de toute manière obligatoire pour limiter les dégâts. Après une dizaine de minutes, elle arriva à la porte d’entrée de l’amphithéâtre. Le cours devait commencer peu après. Elle resta quelques secondes sur le pas de la porte.
Son imperméable laissait tomber l’humidité accumulée sous la forme de grosses flaques. Marie voyait autour d’elle d’autres étudiants qui se secouaient pour évacuer l’eau de l’averse qui les avait transformés en éponges humaines.
Marie scruta rapidement les autres étudiants présents à la recherche de Gérard. Par chance, il n’était pas présent. Victime d’un rhume ou déjà assis dans l’amphithéâtre en train de se préparer à prendre des notes ? Marie espérait secrètement que sa première hypothèse soit la bonne. Elle le saurait rapidement.
Elle jeta un œil à sa montre et se décida à entrer. L’amphithéâtre n’était plein qu’au deux tiers. Elle se chercha une place suffisamment proche de la sortie. Elle descendit deux ou trois marches puis se faufila vers une place au milieu du rang. Elle sortit son imperméable, et le déposa sur un siège libre à sa droite. Elle prit ses cahiers et se frotta énergiquement les mains pour y faire circuler le sang. Elle se fit craquer rapidement les articulations tout en scrutant les étudiants déjà assis. Elle reconnut quelques rangs plus bas Gérard qui se soufflaient dans les mains.
Avec un peu de chance, celui-ci ne tournerait pas la tête et ne viendrait pas donc lui dire bonjour tout en essayant de se vendre lourdement auprès d’elle. Marie n’avait pas envie d’être importunée aujourd’hui. Elle voulait juste prendre des notes durant le cours et rentrer chez elle pour passer une soirée tranquille.
Elle baissa la tête au moment où elle vit que Gérard se tournait pour observer le reste de l’amphithéâtre. Marie pesta à voix basse, promettant les pires atrocités à Gérard et à sa descendance sur une dizaine de générations.
Jean-Luc n’aurait sûrement pas apprécié une telle remarque, mais comme il n’était pas là pour lui faire des leçons de morale… Elle fut sauvée par l’arrivée sur l’estrade du maître de conférences qui salua les personnes présentes dans l’amphithéâtre avant de commencer la lecture de son cours polycopié.
Marie soupira de soulagement et remercia silencieusement le professeur. Elle ouvrit son cahier et entama ses deux heures de prise de notes. On entendait comme seul bruit de fond celui des stylos billes qui grattaient les feuilles de papier.
Table des matières
- Prologue Env. 1 page / 176 mots
- Chapitre Premier Env. 4 pages / 1066 mots
- Chapitre 2 Env. 4 pages / 1037 mots
- Chapitre 3 Env. 4 pages / 1029 mots
- Chapitre 4 Env. 3 pages / 1005 mots
- Chapitre 5 Env. 3 pages / 995 mots
- Chapitre 6 Env. 4 pages / 1026 mots
- Chapitre 7 Env. 3 pages / 971 mots
- Chapitre 8 Env. 4 pages / 1006 mots
- Chapitre 9 Env. 4 pages / 1086 mots
- Chapitre 10 Env. 3 pages / 996 mots
- Chapitre 11 Env. 4 pages / 1052 mots
- Chapitre 12 Env. 4 pages / 1048 mots
- Chapitre 13 Env. 3 pages / 1016 mots
- Chapitre 14 Env. 3 pages / 964 mots
- Chapitre 15 Env. 3 pages / 1018 mots
- Chapitre 16 Env. 4 pages / 1034 mots
- Chapitre 17 Env. 3 pages / 921 mots
- Chapitre 18 Env. 3 pages / 980 mots
- Chapitre 19 Env. 3 pages / 957 mots
- Chapitre 20 Env. 4 pages / 1122 mots
- Chapitre 21 Env. 4 pages / 1058 mots
- Chapitre 22 Env. 3 pages / 1009 mots
- Chapitre 23 Env. 4 pages / 1045 mots
- Chapitre 24 Env. 3 pages / 1010 mots
- Chapitre 25 Env. 3 pages / 1022 mots
- Chapitre 26 Env. 4 pages / 1071 mots
- Chapitre 27 Env. 4 pages / 1097 mots
- Chapitre 28 Env. 3 pages / 1013 mots
- Chapitre 29 Env. 3 pages / 833 mots
- Épilogue Env. 1 page / 240 mots
- Postface Env. 1 page / 87 mots
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