Triptyque d’un soir – Chapitre 5 : Sautée et après… les lignes blanches

Les clébards enchaînés ne gueulaient pas au réveil. Pour une fois. Ils étaient loin d’ici. J’étais toujours trempée par la moiteur de l’été quand j’ai ouvert les yeux. Trempée et souillée. Des traces de sperme séché partout sur le corps et dans les cheveux. Un goût d’amour dans la bouche.

J’avais une envie de pisser à vous éclater le bide. La bière. Trop de bières.

Une main posée sur les fesses, un corps chaud contre moi, et le visage de Luc dans mes cheveux. J’étais entourée. Prisonnière.

La mémoire revint un peu. Ils étaient deux à m’avoir baisée, j’avais fait mon caprice. Ça parcourait mon cerveau qui se reconnectait peu à peu. Les flots de tristesse ressurgirent aussi.

Fallait que je me bouge où j’allais uriner là, contre eux.

La tranche de peau de leur sandwich-porno se leva et ils ouvrirent les yeux. Je les laissai, leur exposant mon cul et mes tatouages, jusqu’à la porte.

J’avais la gueule d’une pute avec qui on avait joué un long moment. Dans la glace de la salle de bain, je vis une morte.

 Je me suis recouchée après m’être soulagée et j’ai posé la main sur le corps de Luc qui s’étirait. Je repensais à leurs giclées et à leurs glands qui se frottaient sur ma bouche, qui glissaient sur mes joues couvertes de leur semence tiède. Je ressentais les frissons de la nuit chaude.

Je revivais les moments intimes et intenses, et même si je n’étais pas fière, l’excitation m’envahit. La queue de Dominique était en l’air et je me suis lovée contre lui en le branlant un peu.

Luc se leva, semblant gêné, hésitant à fuir. Je le voyais.

Je commençai à sucer Dominique et ordonnai à Luc de nous rejoindre. Je crois qu’il l’avait déjà décidé en fermant un peu le store.

Le reste vint tout seul, mes caresses sur le cul de Luc, ma langue, mes doigts qui le faisait rougir et sa main qui m’aidait à branler son ami.

 Je doutais de son envie d’aller plus loin, même si sur le ventre, il jouit rapidement sur les draps en me léchant. Je ne fus pas sûre que Dominique avait pris garde d’écouter ses messages. Tout ça me sembla si rapide, pulsionnel.

Je fantasmais depuis toujours de contempler deux hommes baiser et là je regardai le braquemart de Dominique coulisser sur les fesses de Luc. J’étais voyeuse et excitée de le regarder s’y enfoncer. Dominique tenait son copain par les hanches et la langue de Luc continuait en moi.

Il y eut leurs jouissances. Puis un grand silence. Une gêne immense.

Il y eut d’autres jets blancs, de l’indécence. Nos corps mêlés.

Quand midi sonna sur le clocher voisin, j’étais seule dans le lit, allongée sur le dos, les draps au sol. Je m’étais endormie. Je les entendais parler à côté dans le salon. Mon corps était couvert de sperme, j’avais le cul en fleur et je puais la débauche. Les images pornographiques défilaient dans ma tête. Mes malaises de la veille chez moi reprenaient, et en ouvrant le store et la fenêtre pour aérer, je regardai le parking et les toutes petites voitures bien rangées entre leurs lignes blanches.

J’allais sauter, ça je le savais. Mais quand ?

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