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Retrouvailles
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- Catégorie : Inclassables
- Date de publication sur Atramenta : 30 septembre 2020 à 10h17
- Dernière modification : 1 novembre 2020 à 10h10
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- Longueur : Environ 3 pages / 787 mots
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- Mots clés : j'ai revu ma petite soeur!!!
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Retrouvailles
Retrouvailles
Hier 29 septembre : un mois juste qu’Enrica est morte.
Depuis trois jours je me paye l’influenza, la vraie, nez=robinet, catarrhe et toux. Je me soigne à la tisane de thym au miel, efferalgan et beaucoup d’oranges. Hier soir dès 21 heures, après un grog d’orange, eau chaude et (beaucoup) d’Armagnac, je me couche dans des draps tout propres (la nuit d’avant j’avais beaucoup transpiré).
Malgré l’oreiller détrempé de larmes et de morve, je m’endors de suite. Et ELLE est là, exactement telle que sur la photo que je vous ai offerte dans "L’Inconnue", dans sa petite Opel dont elle m’ouvre la porte et m’invite, je monte joyeusement, Enrica dit que nous allons d’abord passer aux Moulins (la banlieue territoire perdu de la République juste en bas de la colline) pour chercher Nella (morte le 29 Juillet, voir "Nella"). Nous voici toutes les trois, en route mauvaise troupe !
Dans la voiture, le silence se fait : mais il est plein de sérénité et apaisant.
Quittant la ville, nos arrivons à un vieux, vieux village, dont toutes les ruelles en pente rappellent le Vieux-Nice : on s’arrête sur une placette, la fontaine glougloute dans le silence, il n’y a personne.
Les rues tortueuses montent à l’assaut de la montagne qui surplombe le village. En parcourant les ruelles qu’Enrica et Nella ont l’air de connaître on s’arrête au pied d’un immeuble tout en hauteur, poussant la porte massive qui donne sur la rue j’entrevois un escalier en bois très étroit et très branlant, qu’elles empruntent allègrement. Avec un temps de retard, j’essaie de les suivre, mais des gens qui descendent me contraignent à faire demi-tour, il n’y a pas assez de place dans l’escalier. Je renouvelle ma tentative plusieurs fois, sans succès, décidément on ne veut pas que je monte.
Je dois renoncer à retrouver mes deux commères disparues. Fatiguée, je retourne à la placette en espérant en griller une : las, mon sac et les cigarettes sont restés dans la voiture. J’écoute le bruit de la fontaine, les oiseaux dans le tilleul, mais le temps s’étire, et il n’y a personne avec qui causer. Pas de bar non plus et d’ailleurs l’argent est dans le sac.
Je retourne dans la ruelle, et avec épouvante je réalise que j’ai oublié dans quelle maison mes deux compagnes se sont engouffrées : elles se ressemblent toutes. J’ouvre les portes qui donnent sur la rue, les escaliers sont tous identiques, il n’y a pas de sonnettes ni de noms ni de boîtes aux lettres.
Finalement, au hasard de ma recherche, sur l’une des portes je vois deux noms : "Verbicaro", "Assicurazioni La Provvidenza" : j’appuie à tout hasard sur la sonnette, il y a un tintement grêle et une voix me crie de monter.
À mi-chemin de l’escalier abrupt, voici Enrica et Nella qui descendent en riant, chahutant et me chambrant, alors combien en as-tu fumées, alors on n’a pas été trop longues, alors viens on va boire un bianchino sur la place…
Je ne réponds pas, je les regarde, éberluée, sans rien comprendre. Finalement, sur la placette il y a bien un bar, Enrica commande d’emblée (elle qui ne boit jamais !) du Prosecco pour tout le monde. Et toujours en riant elles me racontent qu’elles sont allées à La Providence pour regrouper tous les crédits en un seul. Quels crédits, je demande ? Eh bien les crédits de toute la famille, maintenant nous gérons au mieux, vous n’aurez plus de souci, tout est assuré et pour toujours.
Abasourdie, je sirote mon vin blanc, ne songeant même pas à les remercier. Et les voilà qui se lèvent, me tapent sur l’épaule, me font la bise et s’en vont vers l’Opel : Ne bouge pas, nous on est pressées, l’autocar pour Nice arrive dans une heure, et tiens voici ton sac, à bientôt. Et, en plus, elles m’abandonnent l’addition, que je règle en les regardant s’éloigner, hilares.
… je me réveille, il est comme TOUTES les nuits trois heures trente quatre (ne me demandez pas pourquoi, c’est ainsi chaque nuit, avec l’heure d’hiver, je me réveille à 2 heures 34) seulement cette nuit c’est dans un état de jubilation que j’ai ouvert les yeux. Le rêve dans tous ses détails était comme imprimé derrière mes yeux, je me suis levée, j’ai préparé une tisane et j’ai essayé de tout mon cœur de ne plus me rendormir, afin de goûter pleinement la grande paix dont j’étais envahie.
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