Chapitre 7
Les deux hommes arrivèrent devant les locaux de la société de communication de Franck Artois. Roussel qui était au volant de la voiture ne trouva pas de places pour se garer. Il décida de laisser la voiture sur le trottoir en empiétant sur la chaussée.
— On peut jamais se garer dans cette foutue ville, lança-t-il, grognon.
Klein fut amusé par l’attitude de son collègue.
Ils poussèrent la porte du bâtiment, la fraîcheur, due à la climatisation ressentie à l’intérieur par les policiers contrasta avec la chaleur à l’extérieur. L’espace de travail était assez petit, trois bureaux en enfilade et une mini salle de réunion de l’autre côté du couloir.
Les policiers annoncèrent leur présence et deux hommes apparurent comme par magie.
— Bonjour Messieurs, lieutenants Roussel et Klein, police de Bordeaux, nous avons quelques questions à vous poser pour une enquête.
— Bonjour, Richard Desforges et Adrien Parizeau.
— Monsieur Desforges vous allez suivre le lieutenant Klein dans votre bureau et Monsieur Desforges vous venez avec moi, annonça Roussel.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? Demanda Parizeau.
— Nous allons vous expliquer ne vous inquiétez pas, nous préférons le faire de manière séparée, répondit Roussel.
Klein demanda à Desforges de le suivre, ce qu’il fit.
— Monsieur Desforges, pouvez-vous me décrire vos relations avec votre patron, monsieur Artois ?
— Pourquoi voulez-vous savoir ça ? Que se passe-t-il ? Il ne répond pas au téléphone, ça ne lui ressemble pas, il lui est arrivé quelque chose ?
— Il est mort.
Desforges sentit ses jambes faiblir, il s’assit dans son fauteuil.
— Qu’est-ce que vous dites ? Balbutia-t-il.
— Votre patron est décédé hier, répondit calmement Klein.
— Que s’est il passé ? Vous me suspectez ? s’emballa Desforges.
— Nous devons enquêter, rencontrer les personnes étant en contact avec la victime pour en apprendre plus sur elle. Je vous répète ma question, Quelles étaient vos relations avec la victime ?
— Je pense qu’elles étaient bonnes, nous n’avions pas de problèmes, enfin je ne pense pas. L’entreprise va bien, il y a quelques semaines nous avons décroché un contrat qui va assurer notre avenir pour au moins deux ans. J’ai gagné ce contrat. Franck m’a félicité pour avoir remporté ce marché.
— Justement ce contrat a dû rendre vos concurrents plutôt mécontents, vous pensez qu’un d’entre eux ait pu vouloir faire du mal à votre patron ?
— C’est possible, mais Franck était apprécié même par nos concurrents. Je sais que c’est difficile à croire mais c’est la vérité.
— Et les relations entre votre patron et votre collègue, étaient-elles également bonnes ?
— Dans l’ensemble oui, répondit Desforges.
— Pouvez-vous être plus précis ?
— Il y a quelques jours, j’ai surpris une dispute entre eux.
— Vous savez quel était le sujet de cette dispute ?
— Non, je ne suis pas resté pour écouter, j’avais oublié mon téléphone dans mon bureau, je suis revenu le chercher. Je suis vite reparti, je ne voulais pas être surpris à écouter aux portes.
— Est-ce que c’était déjà arrivé ?
— Non je ne crois pas, où je n’étais pas là, quand c’est arrivé.
— Pouvez-vous me dire ce que vous faisiez hier entre 15 h et 18 h ? demanda Klein.
— J’étais avec un client dans les bureaux de sa société toute l’après-midi, on avait un gros dossier à gérer. Je vais vous donner leurs coordonnées.
Il écrivit le nom, l’adresse et le numéro de téléphone du client sur un post-it qu’il tendit au lieutenant.
— C’était habituel que monsieur Artois ne soit pas au bureau pendant l’après-midi ?
— Vous savez c’était le patron, il venait quand il avait envie et il partait à l’heure qu’il souhaitait. Donc oui c’était assez curant qu’il ne soit pas là.
— Merci pour ces informations, termina Klein en saluant Desforges.
Klein sortit du bureau pour rejoindre son collègue qui interrogeait toujours l’autre employé.
Roussel expliqua les raisons de cet entretien à Parizeau, qui tomba des nues à l’annonce du décès de son patron.
— Comment étaient vos relations avec votre patron ?
— Comme entre un patron et son employé, mais globalement bonnes.
— Vous lui connaissiez des ennemis ?
— Non, pas que je sache, il est… était apprécié.
— Vous savez, s’il a eu des problèmes récemment ?
— Pas à ma connaissance.
Roussel fut irrité par les réponses brèves et sans détail de Parizeau. C’est à ce moment-là que Klein entra dans la pièce, Roussel poursuivit.
— Vous avez eu des problèmes avec votre patron ?
— Non, je vous répète que c’était une relation classique entre un patron et son employé.
Klein entra dans la discussion à cet instant.
— Et votre engueulade dernièrement ?
— Ce n’est rien, juste une incompréhension dans un dossier, j’ai agi comme je le pensais et ça n’a pas plu au patron. Rien qui me pousserait à vouloir le tuer.
— Est-ce que c’était déjà arrivé par le passé ?
— Non c’était la première fois, répondit Parizeau.
— Où étiez vous hier entre 15 h et 18 h ?
— Ici, j’ai passé ma journée au téléphone avec plusieurs clients, je suis parti à 19 h quand j’avais tout terminé, précisa-t-il.
— D’accord, merci de votre temps, conclut Roussel, en saluant Parizeau.
Les lieutenants quittèrent les bureaux de la société de la victime, avec le nom de Parizeau en tête. Ils allaient devoir vérifier leurs alibis au plus vite.
Roussel donna ses instructions à Klein pour la suite de la journée.
— On rentre au poste, je te dépose, tu vas interroger la femme de ménage pour voir ce qu’elle sait et je vais à la morgue pour l’autopsie d’Artois.
— Je suis content que tu prennes l’autopsie, en adressant u petit sourire à son collègue.
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