Les toisons d’or

Rentré dans son appartement, Chris fut perturbé. La toison de Caroline lui avait semblé beaucoup plus fournie que le sexe de la danseuse du club la veille au soir. Peut-être les jeux de lumière, ou la tenue ? Étrange. Tout ceci le rendait fou. Encore. Il était gêné d’avoir fait ça aux deux jumelles. Il n’aime pas quand la trahison se mêle aux relations. Mais tout ceci l’excitait quand même. Elles jouissaient si différemment, si facilement, elles étaient si attirantes, si gentilles, si peu sauvages.

Quelques heures plus tard, les deux sœurs sortirent des vestiaires de la piscine. Elles portaient le même maillot de bain. Bikini blanc où les deux paires de seins et de fesses étaient si serrées. L’étoffe était tendue… comme le maillot de Chris dès qu’il les vit sortir et s’approcher.

— Maintenant on va faire un jeu annonça l’une d’elle. Qui est qui ?

Chris rit en disant qu’il sait comment les reconnaître. Il suffirait à Caroline de se retourner pour qu’il voie le tatouage. Leur sourire étant différent, il avait déjà repéré l’infirmière.

— Si tu trouves qui on est, on t’offre un repas chez nous ce soir… un peu spécial… si tu perds, c’est toi qui nous invite chez toi !

— Ok, dit Chris. Je sais qui est qui. Mélangez-vous je ferme les yeux. Tournez-vous contre le mur.

Les deux filles s’exécutèrent. Chris retira les mains de ses yeux et se sentit subitement mal à l’aise. Pas de tatouage, pour les identifier. Plus de sourire pour les reconnaître. Pourquoi Caroline n’avait pas cette belle orchidée dans le dos. Ces filles étaient identiques, mission impossible ! Alors Chris commença à faire celui qui savait en prétextant voir un grain de beauté que l’autre n’a pas sur la cuisse. En fait, il dit n’importe quoi et décida au hasard que Caroline était à droite.

— Gagné !

Elles se retournèrent en riant et plongent dans l’eau. Chris aurait donc droit à un repas spécial chez elles le soir même. Elles avaient menti, le jeu était truqué.

Toute la soirée, elles passèrent leur temps à se mettre dans la peau de l’autre. Habillées de la même manière, elles jouèrent avec lui, complices, excitées, et secrètement jalouses. Il ne savait pas qui lui avait fait une fellation dans la cuisine, qui s’était laissé embrasser dans le salon, ni qui l’avait laissé entrer dans le trou serré de ses fesses alors que sa sœur était partie à la cave chercher du champagne. Elles avaient joué à s’imiter l’une et l’autre et l’alcool aidant, il n’avait plus reconnu leurs sourires.

Chris ouvrit un œil. Il avait mal à la tête. Il était chez lui, nu sur le lit. Il y avait une culotte au sol et deux paires de bas noirs. Étrange. Il entendit la douche couler et s’approcha de la salle de bain. Il ne savait pas avec qui il venait de passer une nuit visiblement torride. Il se souvint du repas chez les deux sœurs et d’avoir eu des relations avec l’une d’elle. Il ne se remémora pas être rentré chez lui et encore moins d’avoir déshabillé des filles. Sous la douche, il y avait quelqu’un qui se lavait. C’était Caroline, l’infirmière. Il le vit à son sourire en ouvrant la porte de la douche. Il la reconnut aussi au cri qu’elle venait de laisser sortir en jouissant. Des cris beaucoup plus retenus que sa sœur.

 Il la rejoignit sous l’eau chaude et elle l’embrassa aussitôt.

— À qui sont ces bas ?

— À moi.

— Il y en a quatre. Tu n’es pas une pieuvre à ce que je sache…

— Tu ne te souviens pas de mon striptease et d’avoir été attaché ? Même pas ? Deux bras, deux jambes, il faut quatre bas pour te lier au lit !

Caroline mentait. Sa sœur était partie à l’aube car elle travaillait dans un restaurant à deux heures d’ici. Elles avaient couché toutes les deux avec Chris et joué toute la soirée. Plaisir malsain. Tabou. Mais les deux sœurs ne savaient pas tout car elles avaient gardé quelques secrets. Comme la sodomie assez bestiale de Caroline devant le miroir de l’entrée.

Chris reprit un peu de sa conscience après une bonne aspirine et la douche chaude qui finit par une fellation délicieuse. Il regarda les fesses et le buisson blond de l’infirmière et se demanda où était l’orchidée. La réponse ne tomba pas du ciel. Cela le perturba vraiment. Il fallait qu’il retourne au club parler à la stripteaseuse qui se faisait appeler Carole. Il réfléchit un moment. Cette fleur dans le dos… où était-elle ? Un tatouage de scène éphémère ? Une peinture ? Possible.