Au coin des lèvres

Deux jours après son emménagement dans son nouvel appartement, Chris croisa sa voisine pour la première fois. Elle sortit de chez elle alors qu’il cherchait ses clés dans ses poches encombrées. La rencontre ne fut qu’éphémère. Juste un petit bonjour au coin des lèvres. C’était la fille la plus attirante qu’il ait rencontré depuis un long moment. Si blonde et si féminine. Perchée sur ses talons aiguilles, il la regarda fermer sa porte, sans rien dire, un peu voyeur, complètement séduit, sans avoir vu les traits de son visage.

Les blondes aux cheveux d’or étant un des fétiches les plus forts de Chris, il fut paralysé à l’idée qu’elle se retourne et le regarde dans les yeux. Elle passa devant lui sans entamer la conversation, laissant échapper ce petit bonjour. Les talons pointus claquèrent sur le bois verni des escaliers et Chris resta sur le seuil de la porte, dans son entrée. Il écouta cette musique sensuelle et ne rêvait que d’une chose : la revoir. Tout l’après-midi de ce jour férié, il ne pensa qu’à elle. Il attendit son retour, espéra la mélodie de l’escalier, pour sortir sur le palier et provoquer une nouvelle rencontre.

Le soir arriva et Chris prit sa douche. Il eut une pensée pour elle et rit en voyant son érection. Elle lui faisait de l’effet, comme jamais aucune femme ne l’avait troublé. Il s’allongea sur son lit en se caressant. Il l’imagina, nue. Ses yeux fermés glissèrent sur la peau claire de sa voisine et sur son pubis si blond. Son plaisir était intense.

Après quelques minutes, alors que son corps était parcouru par les premiers frissons, il s’arrêta et écouta. Il entendit du bruit derrière la cloison de sa chambre. Était-ce l’appartement de la belle aux cheveux d’or ? Il réfléchit à l’implantation des logements et des couloirs. Oui, c’était probablement son appartement. Il finit par le penser… Il posa l’oreille contre le mur et après un silence de quelques secondes, il entendit de petits gémissements semblant venir d’à côté. La respiration fut de plus en plus forte. Aussi forte que son érection, que son désir. Visiblement, la voisine prenait son pied. Ses gémissements furent de plus en plus intenses et se transformèrent en cris parfaitement audibles et soutenus. Il était jaloux, déçu de savoir qu’elle ne vivait pas seule. À moins que ces vocalises ne soient masturbatoires ? Il décida alors de l’accompagner dans son plaisir et écouta attentivement les bruits de la belle blonde. Son orgasme était très progressif, ses gémissements de plus en plus forts.

Chris aime les femmes bruyantes et sa voisine semblait savoir se lâcher. La jouissance de la belle inconnue le fit exploser lui aussi. Chacun d’un côté du mur, ils s’effondrèrent sur leur lit aux draps froissés. Il l’imagina éteindre la lumière et se glisser sous les draps. Elle devait être seule, il n’entendit personne d’autre.

Au petit matin, il ne pensa qu’à elle. Il se prépara pour son footing en espérant qu’elle sorte quand il partirait. Mais cette fois-ci, elle n’ouvrit pas sa porte…

Il descendit deux étages et la croisa sur le palier du deuxième.

— Bonjour, dit-il

— Bonjour, répondit-elle, très souriante.

— Je me présente, je suis Chris, je viens d’emménager.

— Enchantée ! rétorqua-t-elle, un peu surprise.

Elle ne lui annonça pas son prénom, ce qui le déçut fortement. Elle monta les marches avec une sensualité et une allure terriblement érotique, il resta à l’observer encore. Elle se retourna en riant, puis continua à dévorer les escaliers en dévoilant ses belles cuisses à chaque pas. Une peau douce que Chris aurait tant voulu caresser. Un entre cuisse qu’il aurait tant souhaité explorer. Avec sa bouche, avec sa langue…

Il entendit un trousseau de clés, ne bougea toujours pas et il se remémora leur orgasme de la veille au soir, séparés par la cloison de plâtre.

 — Moi c’est Coralie, cria-t-elle devant sa porte, en tournant sa clé.

Pendant son jogging, il repensa à cette fille. En beaucoup plus vieille, elle lui rappelait la première femme au buisson d’or qu’il avait pu voir, effleurer. Une stripteaseuse d’un club qu’il avait fréquenté pour une soirée entre copains. Il y a déjà quinze ans ! Cette fille avait la classe ! Cette oiselle qui lui avait offert un striptease intégral, dans un salon privé après l’avoir excité de ses danses sensuelles. C’est vrai, même regard, même corps, mêmes jambes. Il se souvint de deux ou trois détails. Un grain de beauté sur ses seins, et un tatouage sur le haut de sa fesse gauche, visible même en sous-vêtements. Elle avait les cheveux beaucoup plus courts, mais aussi blonds. Il se dit que ça pouvait être elle. Il fantasmait ! Quel âge avait sa voisine ? Vingt-cinq, trente ans ?