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Lettre à Javeau
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- Catégorie : Savoir, culture et société > Vie pratique
- Date de publication sur Atramenta : 3 juillet 2017 à 10h49
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- Longueur : Environ 13 pages / 4 044 mots
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Lettre à Javeau
Lettre à Javeau
Cher Javeau, vous êtes mon lecteur le plus assidu et le plus magnanime. Parfois même, mon seul lecteur. Je prends donc un énorme risque à vous interpeller ainsi sur des sujets qui, à l’évidence, vous font bouillir de rage. Je ne sais pas pourquoi j’ai tenu à répondre à IRRITE ENERVE EXASPERE, moi qui n’ai jamais le courage de mes opinions… Je crois que j’ai eu envie de discuter avec vous, très simplement, comme nous pourrions le faire dans un salon de thé ? Vous constaterez que ma vision des choses est souvent diamétralement opposée à la vôtre. J’espère cependant ne vous heurter en aucune manière. Si je le faisais, ce serait par pure maladresse (ce dont je me sais fort capable), je vous prierais alors de m’en excuser.
Je me suis permis de copier-coller des pans de votre texte, de façon que vous n’ayez pas à tout relire, mais aussi pour éviter de simplifier, et donc d’altérer vos propos.
« Lire et voir tant d’ânerie me tue et, je n’ai pas honte de le dire, j’en arrive à détester les intellectuels qui envahissent l’espace de notre pays. Ces soi-disant grosses têtes bardées de diplômes, qui ont appris, appris, utilisant leurs mémoires pour obtenir la sécurité de ce qu’ils représenteront, mais qui n’ont rien compris et ont perdu ainsi toutes opinions personnelles et surtout tout bon sens, m’exaspère. Incapables de faire la synthèse de différentes thèses, ils s’appuient sur celle mémorisée ou sur l’idée du plus grand nombre et se heurtent obstinément à tout autre point de vue. »
Tout d’abord, je rejoins Anne-Marie pour constater que votre argumentaire s’appuie sur un certain nombre de généralisations. Vous parlez des « intellectuels », des « médecins », des « avocats » comme si vous aviez discuté avec un pourcentage significatif d’entre eux, ce qui me semble assez difficile. En revanche, je ne me sens pas capable de vous jeter la pierre, car dans une telle discussion, il me semble difficile d’éviter ce genre d’écueil. Généraliser est ce que nous faisons tous (ou presque tous), sans même y penser, ne serait-ce que par souci d’allègement du discours. Je promets cependant de mettre autant de « certains font ceci », de « beaucoup se comportent comme cela » , de « Il me semble que » et de « probablement » que possible. Notez bien qu’à l’instant, j’ai nuancé grâce à un « presque ». ;)
De part ma profession que je ne dévoilerai pas ici, je suis amenée, pour peu que je m’en donne la peine, à entrer dans la tête de toutes sortes de personnes, dans leurs vies, dans leur intimité. Disons que je suis une sorte d’hybride entre prêtre, assistante sociale, vieux sage et nounou. Malgré cela, il est évident que je ne peux m’appuyer que sur ma minuscule expérience, menée depuis le minuscule coin de Terre où je vis et officie.
Personnellement, j’ai rencontré des « intellectuels » (selon votre définition, des gens dotés d’une forte capacité mnésique), sinon intelligents (l’intelligence étant une aptitude trop floue et difficile à évaluer pour que je me permette de l’attribuer à quiconque, en dehors des corbeaux, des poulpes et des dauphins) du moins un peu ouverts d’esprit. Je crois que l’ouverture d’esprit (ou ce que j’appelle le véritable esprit scientifique, c’est-à-dire l’aptitude à observer sans a priori et à tirer des conclusions temporaires) existe dans toutes les catégories sociales et professionnelles. De même que l’esprit obtus, « buté » comme vous dites, se trouve chez les « intellectuels » comme chez les « non intellectuels ». Ainsi, un médecin vous dira « il est impossible que vous ayez mal à la fois ici et là, cela ne correspond à aucun support anatomique, à aucune description syndromique.», alors que, tout de même vous savez bien où vous avez mal, non ? Et une femme au foyer ayant élevé neuf enfants (sur les millions que compte la planète) vous certifiera que tous les enfants disent « maman » avant « papa » (vécu !).
Par ailleurs, et pour finir de défendre les « intellectuels » je voudrais dire que ce n’est pas une faute que d’avoir une bonne aptitude à la mémorisation, et qu’il me semblerait au contraire bien stupide de ne pas en profiter. Nous avons tous des forces et des faiblesses, et il faut utiliser les cartes qui nous sont données. Enfin, en ce qui concerne les médecins et les avocats, en dehors de cas exceptionnels, ce que l’on appelle « bonne mémoire » n’est souvent ni plus ni moins que des heures de loisirs et une vie de famille sacrifiées pour, oui, obtenir une sécurité matérielle sur laquelle peu de gens cracheraient.
« Le pire de ce renoncement à l’intelligence est la soumission d’un grand nombre de bénis oui oui qui s’imagine ainsi entrer dans la cour des grands qu’ils ont raté plus jeune. En adulant ceux qui se présentent comme des diplômés, ils n’éprouvent aucune honte à renier leurs convictions. Cela permet aux intellectuels d’être persuadés de posséder une grande intelligence et aux non-intellectuels, terriblement complexés, de béer d’admirations sous le discours des premiers. Absurdité cet état de fait. Le problème vient de l’amalgame qui s’est bâti insidieusement entre ces deux qualités l’intelligence et l’instruction. Heureux celui qui a la chance de débattre d’un sujet avec une personne non seulement instruite du sujet débattu, mais aussi intelligente donc ouverte à d’autres points de vue. Hélas, l’intelligence pure semble avoir disparu derrière l’appris et l’on admire l’esprit buté, qui ne cèdera pour rien au monde, qui inlassablement reviendra pour exprimer toujours la même chose, persuadé de détenir l’absolue vérité et qui considérera comme des benêts ceux qui se refusent à l’admirer ou simplement à l’approuver. Celui qui s’obstine sans aucune ouverture d’esprit devrait apparaitre comme une personne butée, mais non, nous sommes tellement conditionnés à nous soumettre à des diplômes qui ne servent plus à rien qu’il est devenu inconcevable de le traiter d’âne bâté. Il fut un temps où l’on donnait son estime aux personnes ayant prouvé dans la vie courante leurs qualités, leurs connaissances, et que l’on pouvait admirer leurs travaux ou leurs réussites. »
Concernant la « soumission » aux diplômes, il me semble que si l’on discute avec un intellectuel sur son terrain, c’est-à-dire dans les limites de son champ d’expertise, il est normal, au moins naturel, de se fier à son jugement ; après tout, il est censé s’y connaître mieux que nous, et il faut reconnaître qu’il est quand même plus facile d’emmener son ordonnance à la pharmacie que d’étudier un tome de médecine interne, un autre de thérapeutique et un dernier de pharmaceutique pour savoir quoi prendre pour le lupus que l’on vient de nous diagnostiquer.
Mais ceci est valable pour tous les cors de métier. Si mon plombier me dit qu’il faut changer le chauffe-eau qui ne fonctionne plus, je vais avoir tendance à le croire… De toute façon, et en dépit de la réputation d’arnaqueur de ceux-ci, si j’ai fait appel à ses services, c’est que je suis incapable de m’en sortir seule…
Sauf qu’il n’y a plus tant de bénis oui oui que cela. Beaucoup de gens se méfient, parfois à juste titre, parfois par principe, pour être sûrs qu’ils ne sont pas des bénis oui oui, justement. Et puis Internet a changé la donne. Je pose une question sur un forum, (d’ailleurs, je ne la pose pas, en général, quelqu’un l’a posée avant moi) et il se trouve tout un tas d’« experts », Wikipedia le premier, pour me répondre. Avec cette « prothèse mentale » tout le monde est juriste, pharmacien, astrophysicien, et j’en passe. Mais ne vous y trompez pas, il s’agit d’une illusion de connaissance. Je m’explique. Je crée un sujet de forum « SOS, j’ai mal au mollet. » Il y en aura pour répondre, « Pas de panique, c’est un froissement musculaire, j’ai eu ça aussi. Masse avec un peu de Voltarène » ou bien « Ce n’est rien, de l’insuffisance veineuse, achète des bas de contention. », pendant que je suis en train de faire une phlébite et que je serai peut-être morte d’embolie pulmonaire avant d’avoir lu la totalité des réponses.
Le savoir est de nos jours trop vaste. Il faut bien que des gens étudient certains sujets à fond pour nous venir en aide de façon appropriée dans de telles situations. Alors bien sûr, ce n’est pas parce que ces gens ont un vaste savoir dans un domaine qu’ils savent tout sur tout. (Ce serait même, logiquement, le contraire). Ce n’est pas non plus parce qu’ils ont étudié le sujet qu’ils sont à l’abri d’une erreur, et là où je vous rejoins, c’est lorsque ces personnes se permettent de rejeter tout ce qui va à l’encontre de ce qu’elles ont appris, a priori, sans jamais se remettre en question. Ceux qui ne sont pas d’accord ont tort. Ce sont des ignorants, des bouffons, des imbéciles heureux. Fin de la discussion, qui d’ailleurs n’a pas commencé…
Là aussi, cependant, les choses ont l’air de changer. Dans les documentaires sur l’univers ou les origines de l’Homme, on entendait jadis les scientifiques assener « telle planète est constituée de Mercure solide et de polystyrène. » ou marteler « l’ancêtre direct d’Homo sapiens était Homo machin et se tapait sur le crâne avec un gourdin.» et l’abruti qui trouvait un fossile qui ne collait pas avec ces théories l’avait tout simplement fabriqué ou mal rangé sur l’arbre immuable des ancêtres de l’homme moderne. Les grossières et célèbres erreurs d’interprétation qui ont émaillé l’histoire de ces sciences ont cependant conduit les chercheurs à utiliser plus souvent le conditionnel et l’expression « Actuellement, on pense que ». En effet, toute vérité ne l’est que jusqu’à preuve du contraire.
« Des entreprises préfèrent embaucher un technicien qu’un ingénieur, car ils ont constaté qu’un technicien acceptera d’être flexible à l’entreprise, à ses collègues, et qu’il acquerra vite, sur le tas, les qualités espérées d’un ingénieur. L’ingénieur, lui, voudra que l’entreprise s’adapte à lui et perturbera ainsi toute la production. Les caissières de supermarché sont bardées de diplômes inutiles et cela ne semble pas leur procurer une bien grande satisfaction ni une meilleure adaptation à leurs postes »
Des ingénieurs, je ne sais que peu de choses et ne me hasarderai guère sur ce sujet. Il me semble cependant que si les patrons engagent plus de techniciens, c’est aussi parce qu’ils ont un salaire inférieur et qu’ils sont plus faciles à « jeter » puis à remplacer en fonction des besoins de l’entreprise. C’est du moins ce que me disent ceux que je connais.
Pour ce qui est des caissières, oui, nombre d’entre elles sont bardées de diplômes inutiles (il m’arrive de discuter avec elles), mais souvent n’ont pas vocation à être caissières. Il s’agit parfois d’étudiant(e)s qui cherchent un moyen de subsister (parce qu’en effet, leurs diplômes ne leurs ouvrent pas les portes de l’emploi correspondant) ou de payer leurs frais scolaires. Mais peut-être faut-il des diplômes pour être caissière ? J’avoue ne m’être jamais posé la question.
« . Les grosses têtes bien faites fuient notre pays pour éviter de ne pas se scléroser, pour éviter la jalousie de salaires largement mérités, ou pour simplement montrer leurs reniements à un pays qui refuse la réussite. »
Là, je suis entièrement d’accord avec vous, pour ce qui est de la jalousie envers des salaires mérités, mais si je comprends bien, vous dites que les « vrais intelligents » méritent leur salaire alors que les « mnésiques » non ? Pourtant, si un avocat parvient à faire justice, ce pour quoi il est payé, peut-on dire qu’il ne mérite pas son salaire ? Et que dire des « artistes» ? Des chefs cuisiniers, des stylistes, des peintres, des acteurs, qui ne sont pas forcément « intelligents », mais qui ont su profiter d’un talent, tout en travaillant dur (Si, si !) pour se forger un bon compte en banque et qui, régulièrement, nous apportent un peu de magie ? Et puis s’ils sont payés gros, c’est parce que quelqu’un veut bien les payer pour ce qu’ils font ! Je crois que mérite son salaire quiconque se décolle le cul de son canapé pour faire quelque chose d’utile à quelqu’un.
« Certainement, mais ou ont-elles appris ces femmes qu’égal était le synonyme de semblable ? De vraies femmes ont prouvé à toutes époques qu’elles étaient libres, indépendantes et l’égal des hommes sans sentir le besoin de le demander ou de l’exiger par des lois ou la parité. »
Exactement, mais les femmes partent quand même avec une sacré pénalité. Combien plus qu’un homme une femme doit-elle fournir pour être considérée comme égale au travail? Sans compter que, dans la vie de tous les jours, une femme en fait autant sinon plus qu’un homme, mais dans des domaines non reconnus par la société ? Qui élève vraiment les enfants ? Qui fait la majeure partie du ménage ? De la cuisine ? Des courses ? Qui s’occupe des paperasses ? Voilà, je généralise aussi. Désolée pour ce cri du cœur… Voilà, je reprends mes esprits.
« Lorsque avec ces féministes convaincues vous insinuez : oui… mais… dans les combats ? Il y en a toujours une pour vous affirmer : je pratique la lutte, comme si pour étayer une théorie sur la puissance physique des femmes on citait la championne du monde de lancée de marteau en oubliant toutes les autres qui sont majoritaires. Et ces mêmes féministes n’éprouvent aucune honte à faire porter le lourd par leurs compagnons jugeant qu’ils peinent moins qu’elle a le faire. Comment arrivent-elles à renier les compétitions sportives où les performances des femmes sont très éloignées des performances masculines »
Je n’ai pas honte de faire porter mes paquets, ou de me laisser tenir la porte, parce que je donne en échange. Ce n’est d’ailleurs pas dans toutes les civilisations que les femmes se font porter les sacs. Il y a beaucoup de pays où elles fournissent plus d’efforts physiques que les hommes. Comment je sais cela ? J’ai regardé sur Arte un documentaire que j’ai trouvé édifiant. (Bon, ce n’est pas la Bible, mais ça avait l’air sérieux…) Il apparaît aussi que dans de nombreuses sociétés, y compris la nôtre, la force des hommes leur vient peut-être moins de leur chromosome Y que d’une injustice alimentaire endurée dès l’enfance ( j’ai dit peut-être, vous avez remarqué ?). Il est des cultures où cette pratique est même officielle. La viande est pour les hommes seuls, et les femmes qui popuratnt sont celles qui ont besoin de fer pour enfanter et allaiter, se nourrissent de bouillon, ou de reliefs. Il semblerait que même ici, en France, les garçons soient mieux nourris que les filles (en quantité et en qualité) car considérés, plus ou moins consciemment, comme ayant davantage de besoins énergétiques. Dans ma famille, qui est la seule dont je puisse dire quelque chose avec certitude, cela se vérifiait, les garçons avaient la plus grosse part, et se faisaient resservir. Même dans ces conditions de malnutrition, voire de sous-alimentation, on peut voir dans certains pays des femmes travailler telles des bêtes de somme du matin au soir, et porter des charges qui fileraient aux hommes des hernies rien qu’à les regarder !
Longtemps, les femmes ont été lésées, piétinées, je n’ai quand même pas rêvé l’interdiction de voter ? S’il faut des quotas et de la discrimination positive comme avec les minorités ethniques pour obtenir d’être mieux traitées, et bien qu’il en soit ainsi ! Na ! (Et je tape du pied, non mais !)
« Battre le pavé en hurlant des slogans pour le mariage pour tous et en même temps applaudir la simplification du divorce en étatisant le divorce à l’amiable pour ne pas engorger les tribunaux surchargés par un nombre croissant de ces demandes là, provoque chez une personne logique un sourire d’incompréhension. Nous sommes devenus fous. »
Personnellement, je ne vois pas de contradiction entre le « mariage pour tous » et la simplification du divorce. Mais je parle du point de vue humain, non administratif. Un divorce est en général une chose douloureuse, rendue plus pénible encore par la lourdeur des démarches, chacune d’entre elles retournant davantage la lame dans le cœur. Je compare le divorce à un deuil, le deuil d’un avenir à deux auquel on croyait. Et bien le deuil, pour ceux qui ont connu, se passerait bien de toute la paperasse qui l’accompagne…
« Mais que dire de ces nouvelles mères qui délèguent à d’autres les plus élémentaires règles de précautions et de sexualités ? Elles trouvent plus simple, ou confondent — éducation sexuelle et biologie — considérant ainsi que l’école doit se charger d’orienter leurs enfants sur ce sujet. L’homme serait-il plus stupide que l’animal ? Ceux-ci ne rencontrent aucun problème d’éducation sexuelle pour leurs progénitures lorsque le temps est venu de procréer. Mais, peut- être les enfants d’aujourd’hui sont-ils si abâtardis qu’ils ne se posent aucune question sur les castrations des chats et même des chiens ? Qu’ils n’ont jamais couru dans la campagne pour assister involontairement à un taureau soucieux de perpétuer sa lignée auprès d’une vache consentante ? Pauvres petits Français et Françaises soumis à la dictature d’intellectuels déconnectés. Pauvres mères qui délèguent à d’autres ce qui leur revient de droit. »
Je ne sais que dire à propos de l’éducation sexuelle. Il me semble que ni les mères ni les profs ne sont plus concernés et depuis longtemps. Internet fait le boulot, non ? (sarcastique.) Et puis l’école, qu’est-ce qu’on y apprends, de nos jours ? Les parents ont renoncé, les élèves ne se sentent pas concernés, les enseignants sont en arrêt ou se nourrissent au Lexomil. (à nuancer et dégénéraliser, bien sûr…) Nous vivons tout de même une époque où le niveau scolaire est tel que les enfants passent en classe supérieure sans la moyenne, et où l’on phonétise le Français au lieu de se battre pour préserver l’orthographe !
« Simone Veil doit se maudire. (Bon, plus maintenant, disons qu’elle doit plutôt se retourner dans sa tombe…) D’une loi intelligente pour protéger les femmes en souffrance, les féministes intellectuelles en ont fait un moyen de contraception. Les pilules, stérilets, capotes, pilules du lendemain sont des palliatifs que l’on peut oublier puisque l’IVG sera remboursée et ne prendra que quelques heures vite passées. Certaines femmes se vantent allègrement d’avoir eu recours de nombreuses fois, si ce n’est plus, à ce procédé. Pourquoi trouveraient-elles cette pratique différente de la contraception puisqu’elle est remboursée par la sécurité sociale et qu’on leur enseigne dès leurs plus jeunes âges que leurs corps leur appartiennent et qu’elles ont le droit d’en faire ce qu’elles veulent. Décadence suprême de la femme qui déplace ses responsabilités derrière ses plaisirs et ses passades. La femme est l’égale de l’homme. »
Alors en ce qui concerne l’avortement remboursé à cent pour cent, je suis outrée. Je n’ai jamais entendu une femme « se vanter » d’en avoir fait plusieurs, mais j’ai connu des femmes qui avaient l’air de ne pas comprendre le concept de contraception ou peut-être de reproduction sexuée, puisqu’elles pratiquaient l’IVG régulièrement. Comment déresponsabiliser les gens ? Et bien je vais vous en sortir une autre. Tenez-vous bien, Javeau. Savez-vous qu’il existe un « médicament », cela s’appelle la PrEP, qui protège contre la transmission sexuelle du virus du Sida ? La protection est proche de cent pour cent et remboursée également à cent pour cent par la sécurité sociale c’est-à-dire par nous ! Mais attention, ce médicament n’est pas prescrit, par exemple aux couples de sérologies différentes, non, il est prescrit en majeure partie pour des week-end de « drogue-baise-à-volonté » (cela porte aussi un nom, mais il ne me revient pas…) qui font actuellement fureur dans la communauté homosexuelle. Le message est le suivant. Faites ce qui vous plaît, la société paye pour vos plaisirs.
Entendez-moi bien, chacun fait ce qu’il veut, en effet de sa vie et de son corps, mais je pense qu’il faut que ce chacun en supporte seul les conséquences. Et à ceux qui seraient tentés de m’accuser d’homophobe, je dis, lisez mes histoires. Sans être homosexuelle moi-même, je respecte l’autre. D’ailleurs je suis auteur d’une histoire de « spirk » (fiction homosexuelle mettant en scène les personnages principaux de la série Star Trek ) publiée officiellement et avec mon véritable nom dans un magasine vendu dans les conventions américaines. Je suis enfin pour le « mariage pour tous », c’est-à-dire pour qui le souhaite, tout simplement, certains homosexuels trouvant en effet, qu’ils n’ont pas besoin de ces « simagrées d’hétéros » pour être bien ensemble.
Enfin, le problème de la PrEP resterait entier s’il concernait les hétérosexuels, ce qui, à mon humble avis, ne vas guère tarder, car cela coûte moins cher de soigner les gens du sida que de leur prescrire ce médicament…
Ici, je dirai juste un petit mot à celle qui clament « c’est mon corps, j’en fais ce que je veux. » Je ne m’adressse pas à celles qui, la mort dans l’âme ou contraintes par une situation compliquée, ont dû avoir recours à l’avortement, et je conseille même à celles-ci de ne pas lire plus avant, car ma vision des choses pourrait les perturber dans la paix relative qu’elles ont peut-être difficilement retrouvée.
Je reconnais qu’il s’agit d’une injustice de plus, celle de devoir prendre mille précautions (dont aucune n’est fiable à cent pour cent- beaucoup de cent pour cent, dites donc !) pour éviter de tomber en cloque, alors que les hommes peuvent s’adonner à toutes les pratiques imaginables, sans avoir à se poser de questions. Non, il n’y a pas de honte à vouloir du plaisir. Mais concernant l’avortement… (C’est là qu’il faut arrêter de lire) Qu’en penseriez-vous si, de deux frères siamois partageant le même système circulatoire, l’un des deux souhaitait se suicider et disait « c’est mon corps, j’en fais ce que je veux. » ?
Ici, je ne porte pas de jugement, je ne me permettrai pas, sur un sujet aussi délicat. J’ai vu de mes yeux le délabrement émotionnel de certaines femmes après l’acte. Je donne juste un autre éclairage à une situation plus complexe qu’il n’y parait. Et si vous me dites que ce n’est pas comparable parce que le fœtus n’est pas conscient, je répondrai qu’en savez-vous ? Les scientifiques le disent ? Et bien les scientifiques ont aussi longtemps pensé que les prématurés ne ressentaient pas la douleur du fait que les fibres nerveuses concernées étaient immatures chez ces enfants. Aujourd’hui, on sait que non seulement ces pauvres petits éprouvent de la douleur, mais qu’ils y sont en réalité plus sensibles que les autres ! Cela fait froid dans le dos quand on pense que des interventions chirurgicales ont été pratiqués sur eux sans anesthésie !
Voilà, la boucle est bouclée. Cela nous arrange bien, finalement, qu’il y ait des dogmes soutenus par des scientifiques butés, pour que nous puissions y fourrer la tête et jouer les autruches. (Oui, généralisation en masse, mais ça sonnait bien, pour terminer…)
Merci, Javeau, si vous avez eu le courage d’avaler mon vomi verbal, inepties, incohérences (et généralisations, hélas) en tout genre. C’est bien la toute première fois que j’ose exposer mes opinions, j’espère que vous serez indulgent, comme vous l’avez si souvent été…
Amitiés ?
Socrata.
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