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Le point G d'Aglaé (Oeuvre réservée à un public adulte)
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- Catégorie : Érotisme
- Date de publication sur Atramenta : 1 janvier 2016 à 17h53
- Dernière modification : 24 octobre 2016 à 11h47
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- Longueur : Environ 5 pages / 1 490 mots
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Le point G d'Aglaé (Oeuvre réservée à un public adulte)
Le point G d’Aglaé
Aglaé Sangez est une jeune et jolie personne, haute et mince, longs cheveux sombres, peau claire, regard azur. Féminité, grâce et harmonie. Voix douce et sourire timide.
Voilà qu’elle penche un peu la tête et vous écoute fort.
Voici qu’elle rit doucement, de légers grelots, de vos réjouissantes anecdotes.
Charmante charmeuse. Coquine ! Vous l’aimez déjà. Vous l’emmenez voir un café. Vous l’emmenez boire du théâtre. Cette fragilité, cette simplicité. Cette élégance, cette nonchalance. Cette sincérité, cette spontanéité. Vous craquez.
D’ailleurs vous le savez : Aglaé Sangez, c’est pour vous qu’on l’a créée ! Elle est à vous. C’est votre Aglaé. Chérie.
Sauf que…
— Aïe, tu me fais mal ! Pfff, t’es vraiment délicat, hein ! Soulève-toi, j’ai le bras coincé. T’aurais pu prendre une douche quand même. J’te dis pas l’odeur de vieux caleçon. C’est d’un romantique.
— C’est bon ? C’est fini là ? Ah, non ? Ah bon… je croyais, pardon. Non, vas-y alors, continue. Nan, je te jure, ça me dérange pas.
— Hé, tu m’arraches un poil ! Tu me fais mal, merde. Tu t’es lavé les mains au moins ?
— Ben t’es fou, où tu vas, avec ta tête ? Hiiiiiiiiiiii, tu me chatouilles ! Arrêêête, j’te dis. Ben non que je mouille pas, c’est ta salive, c’est parce que tu baves, qu’est-ce que tu t’imagines, gros naïf, va !
— Dis, s’te plaît, tu pourrais pas laisser cinq petites minutes mes seins tranquilles, ça m’énerve quand tu les tripotes ainsi ! Non, t’inquiète, c’est pas ta faute, c’est qu’ils sont tout durs pour le moment, sans doute que je vais avoir mes règles plus tôt que prévu.
Avouez, là, vous êtes un peu agacé. Elle commence doucement à vous gonfler les coucouilles, la belle Aglaé !
Mais c’est trop tard. Hélas. Rien ne sert plus de courir, vous êtes parti bien à temps, mauvais temps. Vous avez gagné. Malheureux ! Vous êtes désormais marié avec la merveilleuse Aglaé, qui au lit vous fait chier.
Pour le meilleur et pour le pire. Devant Dieu et les hommes.
Comment ??!? Vous vous en foutez !!? Peut-être…
Mais elle pas !
Enfin peut-être pas.
Au fil des jours, l’évidence avance et chuchote régulièrement sa terrible vérité à votre sourde oreille : les frigides vous emmerdent ! Et pas qu’un peu ! Ces nanas, ça vous gicle du reproche dessus, avec leur gros nœud d’aigreur, et ça vous le tartine droit dans le cœur. Leur navrante froideur vous asperge d’un parfum de malheur. Leur insatisfaction exhale une âcre puanteur et pollue votre légitime droit au bonheur. Beurk ! Et vous, avec tout ça, vous avez tendance à vous sentir coupable. Pauvre chéri. Ben non, évidemment que vous n’appréciez pas ça. On vous comprend, tiens.
Elle vous aimait, qu’elle disait. Vous l’aimiez, que vous disiez. Vous découvrez ainsi la relative instantanéité de toute vérité. M’enfin, heureusement pour vous, Aglaé, votre chère Aglaé, n’est pas exactement insensible. C’est seulement depuis quelque temps. Oui, ça ne fait pas longtemps que vos doux moments sont un peu moins charmants, un peu moins excitants.
Oui, mais depuis quand exactement ?… Allez, franchement !
OK, ce n’est pas le moment de se prendre la tête, alors vous pensez à autre chose, au boulot par exemple.
Puis, un matin, vous cherchez une agrafeuse sur son bureau, vous apercevez un post-it, vous lisez sa grande écriture ronde de femelle égotique « Point de Grafenberg ». Intrigué, vous retournez le papier et déchiffrez un graphisme plus brouillon : « Même seule, jamais ! ».
Vous savez qu’elle a toujours adoré voyager. Il n’y a même pas dix jours que vous l’avez emmenée passer le week-end à la Pointe de Corsen dans le Finistère. Elle a semblé apprécier la surprise. Vous connaissez ses envies d’aventures vers des destinations plus extrêmes. Foutue dépensière ! Vous êtes récemment allé vous enquiquiner au ciné-club avec « Zabriskie Point ». Peut-être rêve-t-elle d’un lieu aussi dément que la Vallée de la Mort.
Allez, vous êtes un brave type, un mari prévenant, vous avez les moyens, vous allez lui faire la surprise. Pour Noël, si le climat le permet, vous l’emmènerez à ce fameux Point de Grafenberg qu’elle désire découvrir. Vous allez même contacter votre agence de voyage dès aujourd’hui.
Mais d’abord, vous consulter Internet. Wikipédia.
Oui, vous le faites, allez-y.
Vous encaissez le choc, un uppercut, puis lisez tout l’article, avec l’application concentrée d’un ex-premier de classe, les sourcils froncés, la langue sur le bord de la lèvre supérieure, la tête dodelinant doucement d’avant en arrière. Vous avez terminé, vous respirez profondément.
— Bordel de con, le point de Grafenberg, le point G, oh my god, Aglaéééé !!!
Vous pétez une durite. Vous n’y croyez pas. Vous pouffez et gloussez.
« En 2012, le gynécologue américain Adam Ostrzenski prétend avoir trouvé la première preuve de l’existence de structures anatomiques du point G au cours de la dissection de la paroi intérieure du vagin d’un cadavre lors d’une autopsie. »
Vous mimez le dialogue, avec les intonations, la voix aiguë, puis grave.
— Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
— Je suis gynécologue légiste ! Je cherche les traces du point G sur des cadavres de femmes.
— Oh cool ! Enfin, non. Enfin, oui. Enfin euh… C’est pas très chaud ça. Même que ça refroidit. Je veux dire, tu, enfin vous n’avez pas envie d’essayer avec une vivante ?
Oh que vous riez, haut et fort. Un rire viril, puissant, rassurant.
Vous continuez :
« Une étude menée en France sur dix femmes a conclu que l’amplification du point G par injection d’acide hyaluronique chez des femmes se plaignant de dysfonction sexuelle féminine (DSF) augmentait leur nombre d’orgasmes de 40 à 50 %, avec une satisfaction de 70 % des patientes. »
— Ben voilà, chérie, où a filé ton tube de sérum antirides à cinquante euros, mais andouille !, Aglaé !, fallait le vider, qu’est-ce que tu fais maintenant avec du plastique coincé entre les jambes ?
Vraiment, bravo, vous êtes hilarant. Vous vous marrez. Vous pleurez. Faudrait peut-être penser à vous calmer.
Ben, tiens, vous riez tellement vous êtes vexé.
— Putain de conne de frigide ! Fait chier. Pourquoi ne m’a-t-elle jamais rien dit ?
Vous vous levez et vous vous branlez. Sauvagement. Rapidement. Rageusement. Vous éjaculez sur son bureau. Puis vous partez au boulot.
Vous vous appelez Romain Sangez et vous êtes un designer reconnu. Votre spécialité : la conception graphique de panneaux d’isolation acoustique destinés à séparer les zones d’habitats des autoroutes.
C’est à vous que l’on doit les imposants panneaux de l’E145, à hauteur de la ville de Leandres, appréciés tant pour leur subtil dégradé orange, brun clair et marron foncé que pour leurs motifs géométriques alliant de manière aléatoire ovales géants et rond minimaux.
Évidemment que petit, vous rêviez plutôt d’être pompier ou astronaute. Mais voilà aujourd’hui vous dessinez des panneaux autoroutiers qui concurrencent efficacement le virus de la gastro dans leur aptitude à donner envie de dégueuler.
C’est la vie. Ce destin-là, ce boulot de naze, vous l’acceptez, sans rechigner. D’autant plus que c’est bien payé.
Mais putain, Aglaé !!!! Aglaé qui ne prend pas son pied. Franchement, là vous dites non, si elle ne dit pas oui. En même temps, avouez, vous vous en doutiez, faut pas déconner. N’empêche, de l’avoir lu comme ça, vous vous sentez vraiment humilié. Vous êtes marié depuis si peu, vous êtes jeune, vous êtes beau. Vous avez le droit de jouir. Vous avez le devoir de faire jouir.
Dites un peu, juste entre nous, que connaissez-vous des trois uniques tragédiens de l’Antiquité grecque ? Rien ? Oh, pauvre, naïf et mignon pantin !
Indicible destin, malin et vilain.
Et bien, tendez l’oreille, la sourde, et écoutez bien, ou plutôt n’écoutez pas, cela reviendra au même, car c’est trop tard. Oui, c’est cela, « C’est trop tard ! » chantonnent sans fin les voix du chœur de la tragédie qui se joue, avec comme seul public votre libido furieuse qui hue et siffle ce spectacle trop injuste.
Alors, comme prévu, vous vous rebellez, vous vous appropriez votre réplique, l’unique possible, et assis dans votre grosse et longue Audi poilue, vous criez haut et fort : « Il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des hommes incapables ! » Ça, vous l’avez déjà lu et entendu, quelque part et ailleurs aussi.
Puis parce que vous êtes un créatif, vous ajoutez : « Nom de dieu, Aglaé, je vais te défoncer ! »
Vous arrêtez votre bolide, faites demi-tour et rentrez chez vous. Vous attrapez un torchon à la cuisine et nettoyez le sperme étalé sur le bureau de votre épouse. Vous jetez le torchon dans l’évier. Sans le rincer. Vous remontez dans votre voiture de con et repartez au boulot.
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