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Le commissaire Tars et le Tueur de merde
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- Catégorie : Action, aventure, polars > Policier et Roman noir
- Date de publication sur Atramenta : 3 septembre 2018 à 19h18
- Dernière modification : 9 octobre 2018 à 9h11
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- Longueur : Environ 5 pages / 1 634 mots
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Le commissaire Tars et le Tueur de merde (Oeuvre réservée à un public averti)
Le commissaire Tars et le Tueur de merde
Nous retrouvons Guy Tars en charmante compagnie. En effet, il s’est récemment mis en ménage avec une veuve, comme lui, et coule des jours heureux proche d’une retraite merdique de flic sous-payé. Mais pour ce dernier point, lui et nous n’en avons rien à péter.
C’est sur les coups de huit heures qu’il se présente, nu, dans la cuisine.
– Ah, me voilà dans une nouvelle jeunesse !
– Tout est dans la tête ! sourit Géraldine, la meuf au suicidé de l’épisode précédent.
– Tu veux dire que le corps ne suit pas ?
– Un peu.
– Alors va te faire voir chez les putes, tu pourrais à peine faire le tapin pour les désespérés.
– Moi aussi, je t’aime.
– C’est à ton tour de m’attacher au lit, ce soir.
– N’oublie pas encore tes menottes, lui dit-elle en montrant sa main cadenassée à un des barreaux, dévissé du lit.
– Ah, oui. Où sont les clés ?
– Tu les as bouffées hier…
– Ah, donc c’est ça que je sens pousser ? J’arrive, je vais aux waters.
Guy Tars ayant récupéré ses clés et ses menottes, embrasse sa nouvelle gonzesse hors mariage et s’en va, sautillant, jusqu’au commissariat à côté de chez lui.
Arrivé dans la grande salle d’examens, Ventier saute sur lui.
– Commissaire, commissaire ! Une boucherie, un carnage, un apocalypse… Une apocalypse ? Un ? Un sacré bordel de pute de sa mère, quoi !
– Du calme, mon petit. Expliquez-moi.
– Ben, dans un bordel…
– Parlez poliment.
– Non, c’est vrai. Dans un bordel, on a fait une descente. Pendant que Matalou interrogeait les incriminées, une par une ou deux par deux, j’inspectais les chambres.
– Et ?
– Ben y’avait des capotes usagées partout… Au goût, je pense que la moitié des gars avait la syphilis, la chtouille, la chaude-pisse… Y’avait même encore un mec en train de se finir dans les cheveux de la mère-maquerelle !
– Et alors ?
– Ben, dans une des chambres, snif… gémit-elle, toute émue.
– Dans une des chambres, quoi ?
– Une chambre, une chambre ! Dit-elle en tenant l’entre-jambes du commissaire.
– Cachez ce dessein que je ne saurais voir !
– Hum. Une conna… jeune femme, morte, la gueule en charpie et de la merde partout.
– C’est la merde.
– Clairement. C’est ce que je me suis dit. Le problème, c’est la merde.
– Non, je veux dire que c’est ennuyant, ce décès lugubre. C’était où ?
– Au 14 du faubourg des colombes.
– Des colombes !? Putain !
– Oui, y’avait des putains… C’est le principe d’un bordel.
– Mais non, bordel. Je connais celui-là… Décrivez-moi la victime !
– Ben grande, fine, un peu bronzée, les cheveux châtains clairs baignés de sang et d’excréments, le nez enfoncé, plusieurs trous dans le crâne et…
– Un canari sur la cuisse gauche avec le bec au niveau d’un grain de beauté ?
– Oui ! Vous la connaissez ?
– Euh… Non. Enfin, j’ai dû l’interroger, une ou deux fois, il y a longtemps, vous savez, bien, bien… Euh… Comment dire ? Vous avez dit que Susie Gambette avait la gueule enfoncée ?
– Susie qui ?
– La victime.
– On ne l’a même pas encore identifiée.
– Elle est à la morgue ?
– Oui, pourquoi ? L’autopsie doit être terminée, maintenant.
– L’autopsie ? Vous voyez une femme à la gueule refaite au marteau-piqueur, vous regardez ses organes pour voir si elle n’a pas été empoisonnée ?
– Protocole, commissaire !
– Bon, allons-y.
Les deux vont à la morgue, pendant que Matalou est encore en plein interrogatoire (c’est qu’il y a du monde à satisfaire dans un bordel, et de l’exigeant !).
Guy Tars la reconnaît vaguement. Selon lui, c’est bien Susie.
– Mais ça doit être un pseudonyme, je ne connais pas son vrai nom… Vous savez, le temps d’une passe…
– D’une ?
– Je dis, vous savez, quand le temps passe ! Je n’ai pas eu l’occasion de connaître son vrai nom. Elle est fichée dans nos dossiers ?
– D’après le dossier, ses empreintes nous ramènent dans les années 90, une affaire de caisse volée par une bande de gamins, dont celle-ci, Annabelle de Passereau.
– Quel si joli nom pour une pauvre gueule cassée… Chopons le fils de pute qui a fait ça. La petite brute qui a fait ça, pardon. Le sadique, le satyre, le sagouin, que dis-je le sagouin, celui qu’on enc…
L’Inspecteur Ventier accompagne son commissaire, qui connaît visiblement bien le chemin, et tous deux rejoignent l’Inspecteur Matalou.
– Bowdel de mewde… J’ai les pwuneaux à sec, complet… Je, je…
Matalou tombe dans les pommes, cul nu. Ventier la tire par les épaules jusqu’à la voiture de service.
– Salut Gladys ! s’exclame le vieux connaisseur… le vieux commissaire.
– Bonjour mon gros loup ! Smouak smouak ! dit-elle en claquant deux grosses bises glossées sur les joues de Guy.
– Dis-moi, tu sais des choses sur ce qu’il s’est passé avec Susie ?
– Bah, des passes, des passes, elle a payé son loyer, je la croyais partie et ces connards de flics nous ont sauté dessus et l’ont trouvée raide…
– Qui est son dernier client ?
– Tu crois que je tiens un registre ?
– Je sais pas, une description, au moins.
– Un petit vieux, chauve, avec une seule grosse dent à gauche, une verrue sur le nez… Michel, Mickaël, un truc comme ça. C’est un habitué, gros vicelard mais pas méchant. Un rendez-vous de dernière minute.
– Ventier ! Ventier !
– Oui, Commissaire ?
– Cherchez tous les Michel ou autre Mickaël, au physique dégueulasse, du coin. C’est notre client.
– Cinq sur cinq, chef.
Nous nous retrouvons quelques heures plus tard, au commissariat, avec les plus gros laiderons de la zone dans la salle où le témoin balance le suspect. Gladys est là, derrière la vitre teintée.
– C’est le cinquième !
– Vous êtes sûre ? demande Ventier.
– Non…
– Ah, oui, je me disais bien que Jackie des stups trempait pas dans ce genre d’histoire ! Hi ! Hi !
– Vous voulez dire que ce thon est de chez nous ? Marmonne Guy Tars à l’oreille de sa collègue.
– Hum… Je pense que c’est le sept, mais il n’avait pas ces écorchures aux phalanges, hier.
– On l’a gaulé ! On l’a gaulé ! hurle, satisfait, le commissaire.
Ils l’interrogent alors. Timidement, il explique ses complexes avec les femmes à cause de son physique ingrat, et affirme être bien venu voir Susie-Annabelle dans la soirée d’hier.
– Sauf qu’elle était déjà morte… ajoute-t-il.
Guy Tars lui colle une beigne à décrocher la mâchoire d’un ours.
– Te fous pas de ma gueule ! T’as buté ma Susie vieux connard de bâtard de tes morts !
– Commissaire ! Du calme… Regardez, sa dent est tombée et son nez doit être cassé.
– Aïe… J’vous jure, chef, colonnel, général, elle était morte, la tête enfoncée… Ça m’a filé une gaule de dingue… J’en ai profité. J’lui ai fourré, sans capuchon en plastique, vous voyez ?
– Et la gueule enfoncée ? Et la merde partout ?
– J’en sais bigrement rien, moi !
– Et les écorchures sur vos phalanges ?
– C’est que ma gaule a duré, duré, ça faisait mal, alors j’y suis allé à coup de poing sur la commode, pour faire passer l’envie.
– Pff… Foutez-moi cette merde en garde-à-vue.
– Bien, commissaire, s’exécute un gardien de la paix quelconque qui traînait là.
– Qu’est-ce qu’on fait, chef ? Je prends la batte ? demande Ventier.
– Non, pas encore. D’abord, on va se renseigner sur les autres clients de Susie.
– L’avant-dernier ?
– Oui, si l’autre dit vrai, ce serait celui-là qui a fait le coup. Ou plutôt, vu la gueule de la victime, les coups…
Un silence se fait… Visiblement, les « Yeaaaaah ! » de Bo Masetulbaresfarah leur manque.
Le lendemain, la garde-à-vue du vieux nécrophile arrive à son terme. C’est maintenant ou jamais de le coincer, ou le libérer si ce n’est pas lui. Pendant que Ventier l’interroge à coups de batte dans la salle d’interrogatoire n°1, Guy Tars occupe la n°2 avec un homme d’âge incertain, de belle allure, avec son avocat.
– Nom, prénom, commence le commissaire.
– Charles-Henry Edouard Louis de Beaune de Valandière de Thanis de Laude.
– Avez-vous tué Mademoiselle Annabelle de Passereau ?
– Mon client n’est pas obligé de répondre.
– Laissez. Non, je n’ai en rien fait cela.
– Avez-vous au moins eu une relation tarifiée avec la demoiselle ?
– Vous savez…
– Oui, on y est tous trempés plus ou moins. Surtout dans celle-là !
L’accusé et le commissaire se tape dans la main amicalement.
– Donc c’est oui ?
– C’est oui.
– Avez-vous eu cette relation alors que la demoiselle était morte ?
– Euh… Je… je…
– Vous n’êtes pas obligé de répondre, cher client ! s’insurge l’avocat.
Guy Tars prend la tête du « maître casse-couilles » et la fracasse contre la table en acier.
– Un emmerdeur de moins. On dira qu’il a fait une violente syncope.
– Je m’insurge ! s’insurge donc l’accusé. Vous avez frappé mon avocat ! Qui va me défendre ? Je ne réponds plus à vos questions !
Guy Tars prend la tête de l’accusé et rebelote. Une perquisition quelques jours plus tard dévoilera un marteau électrique souillé par la merde et le sang. Charles-Henry Edouard Louis de Beaune de Valandière de Thanis de Laude avouera pendant son procès qui hait la merde, et qu’un client scatophile en avait étalé partout dans la chambre d’Annabelle de Passereau et sur elle-même. Guy Tars niera, bien que difficilement, que ce client, c’était lui. Au contraire, il sera déclaré que le second client, l’accusé, est totalement scatophobe.
Fou de rage, Charles-Truc a frappé au marteau avec rage partout où les matières fécales régnaient… Sur les murs, les meubles, mais surtout sur la gueule de Susie. Trente ans de taule pour celui que les journaux ont surnommé : « Le Tueur de merde » !
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