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Le commissaire Tars enquête à la ferme
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- Catégorie : Action, aventure, polars > Policier et Roman noir
- Date de publication sur Atramenta : 12 mars 2017 à 20h53
- Dernière modification : 9 octobre 2018 à 9h10
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- Longueur : Environ 6 pages / 1 851 mots
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Le commissaire Tars enquête à la ferme (Oeuvre réservée à un public averti)
Le commissaire Tars enquête à la ferme
Durant une rude journée d’hiver, le vieux commissaire Guy Tars est chez lui, devant un bol de café noir. Sans sucre, c’est très important de le souligner. De bon matin, il admire sa collection d’étrons quelques minutes, prend son écharpe, son vieux chapeau qu’il fait virevolter sur sa large raie, fait une bise au portrait de feu sa femme dans l’entrée et se dirige vers le commissariat. Là-bas, un bleu est à l’accueil.
– Mon petit, fait Guy Tars, c’est quoi votre petit nom ?
– Gardien de la paix Jean-Michel Pichet.
– Nettoyez le nabuchodonosor dans mon bureau et retournez bosser.
– Bien, chef.
Le vieux commissaire s’approche de son bureau, s’attendant à entendre quelques râles de Ventier jouissant sur son bureau, mais que nenni ! Juste une odeur de poulet rôti. Avec une pincée de curry. Le parfum de bouffe vient du bureau de l’inspecteur Matalou. Tars y pénètre.
– Qu’est-ce que vous foutez !? s’insurge le commissaire.
– Commissaiwe, explique Matalou, comme je suis pas doué en analyse, je préparais un poulet pour l’inspecteur Ventier.
– Et la scène dégueulasse qui ponctue mon arrivée, d’habitude ?
– Voilà, intervient Ventier, l’auteur n’est pas très inspiré cette fois. Alors pas de truc olé-olé. Désolé.
– Ventier ! Et le quatrième mur !? Vous y pensez au quatrième mur ?
– Quel mur ? Celui-là ? Dit-elle en pointant du doigt dans votre direction.
– Oui, justement, celui-là ! C’est honteux ! Allez, au boulot.
– Ben, Ventier, je peux te pwendwe en levwette, si tu veux, négocie Matalou.
– Bon, pourquoi pas ?
Les inspecteurs Ventier et Matalou se déshabillent et font leur petite besogne. Guy Tars se permet d’arracher une cuisse au poulet, en admirant le spectacle.
– Par le cul, hum… par le cul ! jouit Ventier après dix minutes.
Matalou s’exécute, avec le gourdin des grands jours (au bas mot, bien un avant-bras et demi). Le commissaire continue de manger.
– Bien voilà. Maintenant, je sors.
Il sort. Toc, toc. Il entre de nouveau ?
– Bonjour, inspecteurs. Qu’est-ce que vous faites ?
– Ben on exécute, humpf ! La première étape de l’analyse : le prélèvement, Commissaire, expire Ventier.
– Bien, bien.
– C’est bon, Matalou. Je peux te sucer, maintenant ?
– Comme tu veux.
Elle suce. Vigoureusement. Consciencieusement. Tant et si bien que Matalou jouit dans sa bouche. Elle avale et s’écrie :
– Salaud ! Enfoiré de fumier !
– Pawdon, Ventier. Je me suis empowté… s’excuse Matalou.
– Non, pas toi. Le marchand de kébab de la rue Faustier ! Je lui avait dit « sans oignon », à ce bâtard ! Et là, ça goûte clairement l’oignon ! Dire que j’ai accepté de coucher avec lui parce que je n’avais pas de monnaie !
– Dénué de tout sens morale, en effet, intervient Guy Tars. Aucune conscience professionnelle. Permettez ?
Le vieux commissaire passe son doigt le long de la verge encore tendue de Matalou et le porte à ses lèvres.
– De plus, il a abusé de la salade pour vous limiter en viande. Un véritable escroc. Finissons ce poulet dans mon bureau. Félicitations Matalou, il est délicieux. Par contre, la rôtissoire dans un bureau du commissariat, on repassera sur votre degré d’inconscience.
Les trois policiers changent donc de bureau, et le commissaire sort un vieux Chardonnay de son armoire.
– Je ne sais pas si ça s’accorde bien, mais j’ai soif. Ventier, allez nous chercher des verres.
– Bien, monsieur le Commissaire.
L’inspecteur Ventier s’exécute, et revient quelques minutes plus tard avec trois gobelets de la salle de repos. Un blasphème, mais passons. Tous les trois boivent une, deux, puis trois bouteilles quand soudain, cassant l’ambiance, le gardien de la paix Roger Latent arrive avec une info de la plus haute importance.
– Commissaire, commissaire ! Une affaire pour vous ! Un mort dans une ferme, à la sortie de la ville.
– Un meurtre ?
– Ah, ça, ce sera à vous de le déterminer. Mais voici l’adresse. Le fermier vous y attend. Apparemment, c’est très urgent. Question de vie ou de mort.
– Mais le type est déjà mort, il peut bien attendre, non ?
– Non, il ne s’agit pas de lui. Figurez-vous qu’il est à moitié dans le cul d’une vache !
– Bon, d’accord, mon petit, on y va, fait Guy Tars, en prenant le papelard sur lequel est notée l’adresse.
Après trente minutes de course en zigzag avec les autres voitures (Ventier, au volant, est complètement déchirée), ils arrivent enfin sur les lieux (du crime ?). Un gros fermier, type campagnard-salopette-dégueulasse-et-bottes-crasseuses les accueillent.
– Bonjour, messieurs, bonjour madame. Voilà, venez vite, c’est par là.
Le fermier les emmène derrière une grange, où gémit une vache laitière, avec un mec coincé dans le cul, effectivement.
– J’pense qu’c’est Serge, mon petiot de ferme. Je reconnais ses guenilles. En plus, il s’est pas présenté à la traite, ce matin.
Le plus édifiant, c’est que le jeune homme est lardé de coups de couteaux. Du sang, du sang partout autour de la vache, une mare indescriptible dans laquelle baigne les pattes du ruminant, qui n’ose plus bouger. Elle reste immobile, en meuglant.
– Mais qu’est-ce ? fait Guy Tars en désignant la flaque « globulineuse ».
– Hé bien, du sang ! Répond Ventier.
– Je le vois bien, mais pourquoi du sang ? Matalou ?
– Oui, Commissaiwe ?
– Cherchez aux alentours l’arme du crime.
– À vos owdwes.
– Monsieur, cet homme avait des ennemis ?
– Pas qu’je sache, di diou. C’t’ait un garçon aimable, tout bien gentil, propre sur lui. Il s’entendait plutôt bien avec madame mon épouse. Un peu trop peut-être.
– Comment ça ? Vous envisagez qu’ils aient pu avoir une liaison ?
– Ouais ! J’en suis sûr même. Sacrebleu, si vous aviez vu les œillades qu’y se f’saient !
– Ce pourrait-il qu’il y ait un rapport avec sa mort ?
– Oh non ! Je ne crois pas.
– Et ces larges entailles, sur son corps, à quoi cela peut-il être dû ?
– J’en sais fichtrement rien, j’vous l’jure, M’sieur l’commissaire !
– Bien, bien. Ventier, aidez-moi à libérer cette pauvre vache.
Peu après, ils se mettent à l’affaire. Coriace, l’affaire. C’est qu’il est sacrément bien enfoncé, le bougre. Jusqu’aux épaules. Je veux dire, si vous voyez, qu’il a les aisselles qui baignent dans les effluves « excrémentales » de la bête. Ils tirent, tirent, et tirent encore. Le fermier s’y met. À la une, à la deux, à la… toujours pas. Le macchabée reste coincé. Le vieux commissaire lâche l’affaire, caresse la vache dans le sens du poil, et retourne à l’arrière. Il enfonce sa main dans le peu d’espace que lui laisse le cadavre sur cet orifice déjà trop dilaté. Il chope une oreille du monsieur tout mort, et tire de toutes ses forces.
– Je le sens bouger ! crie Ventier. Je le sens bouger !
– Meuh ! hurle la vache.
On recommence. À la une, à la deux, à la… trois ! Dans un gémissement final, le premier vêlage humain a lieu. Du mauvais trou, mais il a lieu.
Ils le sortent et l’allongent au sol. Le fermier prend congé avec sa vache.
– C’est pas l’tout, mais avec tout ça, elle est dégueulasse, la Simone. Faut que j’aille lui passer un coup de jet d’eau et qu’elle aille se faire traire.
– Bien, bien, allez-y. Je vous appelle si j’ai besoin de vous.
Ils examinent la victime d’un peu plus près. Outre son visage barbouillé de merde, ce qui ravit le vieux commissaire, son teint est entre blanc et bleu. Tars passe un doigt sur la bouille du Serge, et s’exclame :
– Cette vache manque de sel !
– Et la victime ? s’inquiète Ventier.
– Ah… Je peux dire avec une certitude quasi complète qu’il est bel et bien mort.
Il s’approche de la mare de sang, et goûte.
– Ce sang est frais. Il a moins de douze heures. Je dirai qu’il est mort hier entre vingt heures et minuit.
– Selon vous, qui est l’assassin ?
– Je crois que…
– Commissaiwe ! Commissaiwe ! intervient Matalou.
– J’ai wetwouvé l’awme du cwime.
– Et qu’est-ce que c’est ?
– Devinez, je l’ai dans mon dos.
– Un couteau ?
– Non, c’est plus gwand.
– Je donne ma langue au chat.
– Tada ! Une machette !
Matalou brandit fièrement la machette devant lui. Elle est ensanglantée tout le long de sa lame. Un peu sur le manche aussi, mais ça, on s’en fout.
– M’enfin, tête de con ! Vous n’avez pas mis de gants !
– Oh mewde…
– Comment voulez-vous qu’on détermine les empreintes du tueur, maintenant ?
– Les empweintes… Ben vous pouvez pas isoler les miennes de celles du tueuw, comme dans les Expewts ?
– Si, mais c’est pas la question ! Vous êtes une tête de con ! Allez mettre ça dans un sachet de pièce à conviction !
– Tout de suite !
– Règle numéro une : toujours mettre des gants ! rappelle Ventier.
– Exact.
Maintenant, mirons de nouveau la dépouille. Elle comporte dix-sept lacérations et des hémorragies pétéchiales sur le visage (on le voit bien depuis que Guy Tars en a léché l’entièreté). Le vieux commissaire appelle le médecin-légiste.
– Franck ? Franck Enstain ? Je te dérange pas ?
– Humpf… non. Je… Je… J’oscultais une patiente. Voilà. J’oscultais une patiente.
– Bref, j’ai besoin de toi sur le terrain. Va voir Roger Latent, il te donnera l’adresse de la ferme où nous sommes. Prends un assistant et un sac à macchabée avec ton camion, j’ai un client pour toi.
– Bien, j’arrive tout de suite.
Bond dans le temps. Ellipse, quoi. Le temps que le doc’-aux-morts se pointent. Tiens, une petite page de pub ? Non, lecteur, lectrice, je déconne. M’appelle pas San-Antonio. T’as déjà zieuté « Tire m’en deux, c’est pour offrir » ? Je l’ai lu dernièrement, et il y avait au moins quatre pages de pub (oui, je t’occupe le temps que le médecin s’amène). Bon, quatrième mur oblige, place à l’intrigue. Le doc’ arrive.
– Alors, qu’est-ce que c’est ? demande-t-il.
– Voilà ton client. Serge, anciennement coincé dans le cul d’une vache.
– Il est mort.
– Oui, mais de quoi ?
– Ah ça, je sais pas. Faudrait l’amener à la morgue, pour des recherches plus précises. Mais de visu, je dirai que les lacérations en sont pour quelque chose.
– Ah ouais ? T’as vu son visage ? Tout gonflé et garni de petites taches ?
– Hum… Intéressant. Allons à la morgue.
Sur ces entrefaites, Tars, Ventier, Matalou, et Enstain vont sur le lieu dit. Franck fait son inspection habituelle, et en tire les conclusions qui s’imposent.
– Je pense que c’est un suicide. Les lacérations, péri-mortem, sont tous orientées vers le bas du corps, comme si quelqu’un avait voulu extirper le pauvre malheureux du derrière de la vache.
– Je vois, confirme Guy Tars. Le campagnard, n’ayant pas de four à gaz sur place, s’est empressé d’aller chercher du méthane à la source. Pas con. Enfin si, c’est con d’être mort dans le cul d’un bovin, mais c’est ingénieux.
– Regardez, poursuit Ventier, il bande ! Tout n’est pas perdu…
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