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La dernière guerre
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- Catégorie : Littérature générale > Nouvelles
- Date de publication originale : 20/11/2008
- Date de publication sur Atramenta : 2 juin 2011 à 23h40
- Dernière modification : 9 octobre 2011 à 14h12
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- Longueur : Environ 3 pages / 912 mots
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La dernière guerre
Bataille
Pour quelle raison se faisaient–ils la guerre, encore et encore, jusqu’à n’en plus finir, ces imbéciles ?
Pourquoi tant d’acharnement à mettre l’autre à genou ?
À chaque bataille, on se disait que c’était la der des ders. Et puis, celui qui avait été abattu reconstruisait son armée, et tout finissait par recommencer.
Aujourd’hui, une fois de plus, les soldats se faisaient face, prêts à en découdre. Les fantassins, devant, allaient commencer leur marche vers l’ennemi. Une bonne partie d’entre eux seraient éliminés avant la fin du combat. C’était toujours eux qui se sacrifiaient pour les autres. Et pourtant, Dieu sait à quel point ils pouvaient être utiles dans certaines situations. On ne comptait plus les fois où certains d’entre eux avaient sauvé des chevaliers. Mais, rien n’y faisait. Au fond, leur vie ne valait pas grand–chose.
Éric connaissait sa mission. Il fallait tenir le centre. Si, aidé de ses compagnons, le milieu tenait, alors, l’armée contrôlerait tout le champ de bataille. On pourrait alors décider si l’on poursuivait l’offensive au centre ou bien si toutes les forces armées convergeraient vers une aile pour disloquer les défenses et abattre les fortifications.
Il tremblait de peur, mais se décida tout de même à faire mouvement. Albert, son meilleur ami, était avec lui, et cela lui donnait un surplus de courage. Pour tous les deux, c’était la première fois. Leurs prédécesseurs étaient tombés lors de la dernière guerre. On ne pouvait pas appeler ça une bataille, plutôt une boucherie, un carnage. La quasi–totalité des combattants avait péri. Personne ne l’avait emporté. Les souverains, ces couards, étaient repartis chacun de leur côté, se jurant qu’ils reviendraient en découdre.
Éric les détestait, ces soi–disant puissants qui en réalité fuyaient devant l’ennemi à la moindre occasion. Il rêvait d’un jour où l’un des deux serait enfin tué. Qu’importe lequel pourvu que la guerre cesse. Quand il en parlait avec Albert, celui–ci laissait toujours échapper son écœurement face à ces lâches. Il disait en riant méchamment que leurs femmes étaient plus courageuses que ces poltrons.
Il était arrivé au lieu de tous les dangers. On ne dit jamais à quel point on se sent vulnérable, debout, au milieu de la plaine, face aux masses sombres. Avec appréhension, il les vit s’avancer vers lui. Il jeta un coup d’œil vers son ami qui lui adressa un petit sourire qui voulait lui dire : « ne t’inquiète pas, je couvre tes arrières ».
Ce qui lui faisait le plus peur, c’étaient tous ces dingues qu’il pouvait y avoir des deux côtés. Ils étaient pour la plupart incontrôlables. Alors que les mouvements de troupes étaient coordonnés, il n’était pas rare d’en voir se précipiter à l’assaut en hurlant. Parfois, ils étaient fauchés en pleine course, parfois, ils faisaient des dégâts considérables. Il avait plus de respect pour les chevaliers. Eux, ne faisaient pas n’importe quoi. Ils étaient plus prudents, et ils avaient une majesté qui ne se démentait même pas dans la défaite. Éric les admirait pour cela.
La tuerie débuta, brutale. Tandis qu’il contenait le centre, les barbares avaient fait mine d’attaquer l’aile ouest. Bien sûr, son chef comme toujours s’était précipité pour se réfugier à l’est près des tourelles de siège. Au début, Éric s’était trouvé confiant. Il se disait qu’ils avaient attaqué trop tôt. Ce qui se produisit par la suite le laissa blême d’horreur.
Albert monta à sa hauteur. Avant qu’Éric puisse émettre le moindre avertissement, son ami fut abattu par un homme à pied sur sa gauche. La mort arrivait. Personne pour le défendre. Il y avait bien un chevalier là–bas qui pouvait le couvrir, mais il fallait qu’il s’enfonce plus loin en territoire hostile. Il pesa rapidement le pour et le contre, puis décida de tenter le tout pour le tout et de sauver sa peau. Il avança droit devant lui arme au poing et il comprit son erreur.
Le centre, il avait laissé le centre !
L’ennemi fit quelque chose dont il n’avait jamais entendu parler jusqu’à présent. Les dingues étaient en fait bien cachés au fond, à l'ouest. Il vit ces barbares traverser tout le champ de bataille à la vitesse de l’éclair d’ouest en est. Un truc de fou ! Totalement suicidaire ! Ils s'empalèrent sur la garde du roi, emportant dans leur trépas les quelques fantassins qui la constituaient. Ils étaient tous allés à la mort sans une seule hésitation, amputant spontanément leur armée d’une bonne partie de sa force d’attaque.
Il faut croire qu’ils avaient bien combiné leur plan. La garde détruite, ils lancèrent le reste de leur force pourtant inférieure en nombre. Au loin, Éric aperçut son chef qui cherchait à s’enfuir. La bataille était perdue. Il le savait.
Il ne vit pas l'ombre immense.
Il ne la vit pas fondre sur lui.
Cruelle et belle.
Puissante, si puissante.
Il ne la vit pas non plus acculer son chef et lui faire déposer les armes. Il était déjà mort.
— Bien vu le sacrifice des deux fous. Je n’ai rien vu venir.
— T’aurais pas dû avancer ton pion. Ça m’a ouvert toute la diagonale.
— Bon allez ! La der des ders et après, faut vraiment que j’y aille…
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