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La confession de Claude
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- Catégorie : Littérature générale > Romans
- Date de publication sur Atramenta : 10 mars 2011 à 13h29
- Dernière modification : 20 juillet 2014 à 9h59
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- Longueur : Environ 155 pages / 53 650 mots
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La confession de Claude
Émile Zola (1840-1902)
Émile Zola est né à Paris. Sa mère, Émilie, appartient à une famille beauceronne ; son père, François, originaire de Venise, est ingénieur. L’enfance de Zola se passe à Aix-en-Provence, où son père dirige la construction d’un barrage et d’un canal d’alimentation en eau qui portera son nom. En 1847, François Zola meurt, laissant une femme bien démunie, victime des malhonnêtetés de la société du canal Zola.
La disparition du père est un élément fondateur du parcours de Zola : il aura toujours à cœur de se battre, de construire lui aussi de grandes œuvres, d’être, à sa manière, un bâtisseur. Le jeune Émile fréquente le collège d’Aix, où Paul Cézanne est son ami.
Admirateur de Hugo, de Musset, comme les jeunes gens de sa génération, Zola s’essaie à l’écriture poétique. C’est aussi la période heureuse des parties de campagne entre amis, dont Les Contes à Ninon et L’OEuvre conservent quelques échos. Cependant Zola rejoint sa mère récemment emménagée à Paris. Il y fréquente le lycée Saint-Louis, mais l’adaptation n’est pas aisée, et le déracinement génère beaucoup de souffrances. Il échoue finalement au baccalauréat. Il connaît alors quelques années de misère et une vie de bohème, au Quartier latin. Il occupe divers emplois, de 1860 à 1862. C’est aussi l’époque où il lit Michelet, George Sand, Shakespeare, Montaigne, où il découvre la marginalité et rencontre le monde du Paris populaire et miséreux ; l’écriture poétique lui évite un anéantissement progressif.
Fort heureusement, il trouve un emploi à la maison d’édition Hachette, où il devient très vite responsable du service de la publicité, c’est-à-dire attaché de presse.
Zola apprend beaucoup durant les quatre années passées dans ce haut lieu d’opposition républicaine à Napoléon III. En contact avec le monde de la presse, il en découvre les rouages, et les personnalités. Chez Hachette, foyer de la pensée positiviste et libérale, le jeune Zola fait des rencontres déterminantes pour ses conceptions futures de la littérature et du travail de l’écrivain. Il y côtoie Paul Féval, Jules Verne, mais aussi Littré, dont le Dictionnaire est une des gloires de la maison. Ce fervent positiviste, premier vulgarisateur de la philosophie d’Auguste Comte, impressionne par sa force de travail ; il y a là, à n’en pas douter, un modèle d’acharnement à la tâche pour le jeune Zola — nulla dies sine linea sera sa devise. Il rencontre aussi Taine, dont il admire les recherches et leur apport à la critique littéraire. Il incarne à ses yeux l’esprit moderne fait de science, d’analyse, de méthode. C’est aussi le moment où il découvre véritablement Stendhal et Flaubert. L’heure n’est plus à la poésie romantique. Il change de cap et écrit les Contes à Ninon (1864) puis un roman, La Confession de Claude (1865), encore teintée de romantisme. En contact avec la presse, Zola commence aussi une carrière parallèle de journaliste. Il collabore notamment au Salut public de Lyon, dans lequel il publie une étude élogieuse de Germinie Lacerteux des Goncourt, dont il méditera l’enseignement pour Thérèse Raquin.
Fin janvier 1866, il quitte la maison Hachette pour vivre (parfois difficilement) de sa plume. Dans L’Événement, dirigé par Villemessant, le fondateur du Figaro, Zola assure une chronique régulière, « Les livres d’aujourd’hui et de demain », et donne un compte rendu du Salon de peinture. Il prend la défense de Manet, de Courbet, pour une nouvelle conception de la peinture, éloignée de l’idéalisme et des bienséances de l’académisme. Parfum de scandale, déjà : les lecteurs commencent à se désabonner… Zola ne désarme pas ; il publie en recueil ses articles de critique d’art, Mon Salon, et ses articles de critique littéraire, Mes Haines.
Son second roman, Le Vœu d’une morte, ne connaît aucun succès. Mais il vit mieux, rencontre Alexandrine Meley, qui devient sa compagne et qu’il épousera en 1870. Ses amis sont essentiellement des peintres, Cézanne, Pissaro, Manet, qu’il rencontre au café Guerbois.
Sa véritable entrée dans l’écriture romanesque se fait avec Thérèse Raquin, en 1867, roman noir, drame, étude physiologique d’une névrose. À la manière des Goncourt, Zola étudie un cas médical, transposant dans le domaine littéraire l’observation et l’analyse des réactions du corps humain et du déterminisme qui les régit. On ne pouvait rêver entrée plus fracassante dans « la République des Lettres ». La réception de Thérèse Raquin et de cette « littérature putride », selon l’expression d’Ulbach dans Le Figaro, oblige Zola à s’expliquer dans une préface à la seconde édition du roman, en 1868. Il publie également un roman feuilleton, Les Mystères de Marseille, dont le titre même dit sa parenté avec Eugène Sue, et enfin Madeleine Férat qui clôt en quelque sorte le premier cycle de romans, consacré à la femme et au couple.
Zola songe déjà à une grande fresque, dans la veine de La Comédie humaine. Il accumule les notes, les lectures scientifiques, et pense à élaborer « l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire », celle des Rougon-Macquart. Après l’étude des tempéraments dans Thérèse Raquin, celle du sang ouvre les portes d’une autre forme de déterminisme, l’hérédité, que Zola conjugue à celle du milieu.
À trente ans, après avoir déployé une grande énergie pour se faire connaître, Zola devient un homme de lettres avec qui il faut compter. Romancier, critique d’art, critique littéraire, il a développé une stratégie offensive pour signifier les aspirations et les attentes d’une jeunesse étouffée par un ordre impérial désuet.
Républicain depuis son passage chez Hachette, il combat toute forme d’imposition, d’injustice, et manifeste un attachement particulier à l’idée de liberté, qu’il s’agisse de celle de l’artiste ou de tout individu.
La Fortune des Rougon, premier roman du cycle projeté, paraît en 1870, et témoigne de l’opposition de Zola au Second Empire.
Durant la guerre franco-prussienne, Zola, accompagné de sa femme et de sa mère, séjourne à l’Estaque, puis se rend à Bordeaux, envisageant alors une carrière politique. Après une expérience passagère de secrétaire d’un des membres du Gouvernement, il s’aperçoit vite que sa voie n’est pas là et reprend sa plume de journaliste, notamment pour La Cloche. Il rend compte des travaux de l’Assemblée nationale, (élue le 9 février 1871 et qui siège à Versailles dès le mois de mars).
Durant la Commune, Zola est à Paris, mais sera absent au moment de la semaine sanglante, s’étant alors réfugié dans les environs, à Bennecourt. Si intellectuellement il peut comprendre cette révolte, il n’y est pas vraiment favorable, la jugeant pleine d’illusions. Mais il sera tout aussi opposé à la répression qui y met fin. Il publie cette même année La Curée. La fréquentation des milieux politiques, les événements que le pays a connus lui laissent une amertume durable à l’égard du personnel politique et de ses usages. Décidément, sa voie est de vivre de sa plume, non comme journaliste parlementaire (il a écrit environ 900 articles jusqu’en mai 1872) mais pour se consacrer au monde des lettres et des arts. Et il signe avec l’éditeur Charpentier un contrat qui lui permet désormais de ne plus connaître l’insécurité matérielle.
Ce boulimique de la production se consacre essentiellement à sa grande fresque romanesque. En 1873, il publie Le Ventre de Paris, et adapte pour le théâtre Thérèse Raquin ; puis ce seront, en 1874, La Conquête de Plassans et les Nouveaux Contes à Ninon, La Faute de l’abbé Mouret (1875) et Son Excellence Eugène Rougon (1876). À partir de 1875, il collabore mensuellement à une revue russe, Le Messager de l’Europe, gérant ainsi sa carrière au-delà des frontières.
Ces premiers romans du cycle sont audacieux, ils fustigent le clergé, ses compromissions avec le pouvoir, mais aussi la bourgeoisie. Il y révèle sa maîtrise de la composition, son inventivité dans la peinture de l’être humain, de ses désirs, de ses pulsions, de ses fêlures, un art particulier de la dramatisation et du traitement de l’espace.
En 1877, c’est L’Assommoir, roman du peuple, de ses plaisirs, de ses désirs, de ses outrances, de ses malheurs, de ses habitus, qui assure, encore dans un parfum de scandale, le succès et la notoriété de Zola, devenu l’auteur qu’on lit le plus et dont on parle le plus à Paris. Il peut alors, grâce à ses gains, acheter la maison de Médan, non loin de Paris, sur les bords de la Seine, où il séjournera régulièrement et qui deviendra son refuge. C’est aussi le temps de l’écriture d’articles théoriques dans Le Bien Public, puis dans Le Voltaire et au Figaro, où il traite à la fois du champ littéraire de l’époque (« les romanciers contemporains ») et de sa conception du roman et de l’écrivain. Ces écrits polémiques, Le Roman expérimental, Les Romanciers naturalistes, Le Naturalisme au théâtre, Une campagne, etc. paraîtront en recueil en 1880. Il se bat pour un roman et un théâtre aux prises avec l’observation et l’analyse, et apparaît comme le théoricien et le chef incontesté d’un mouvement, le naturalisme. Un recueil collectif de nouvelles sur la guerre de 1870, regroupant les textes des habitués du Jeudi de Zola (Céard, Alexis, Hennique, Huysmans et Maupassant), naît de cet éphémère mouvement, Les Soirées de Médan. C’est une période heureuse, dans l’amitié de Flaubert, de Goncourt, de Mirbeau.
Affecté par la mort de Flaubert, puis par celle de sa mère, Zola s’enferme à Médan, écrit Nana, un gros succès (1880), mais voit le « groupe de Médan » se désagréger, et se distendre les liens avec Daudet ou Goncourt. Le travail le sauvera des tentations du pessimisme profond qui gagne ses contemporains, adeptes de Schopenhauer. Avec Pot-Bouille (1882), il continue à dénoncer l’hypocrisie bourgeoise.
Au Bonheur des dames (1883) marque une pause dans le pessimisme, et Zola écrit avec délectation, « le poème de l’activité moderne » ; La Joie de vivre (1884) traite et met à distance la mort et le deuil.
Zola mène une vie réglée entre le travail, dans un intérieur bourgeois, et la fréquentation d’amis fidèles. Il poursuit son cycle romanesque avec Germinal, récit de la révolte des mineurs, où il annonce les désordres à venir. On est loin de la stricte observation et de l’analyse : le lyrisme dans la peinture des foules, le mythe du monstre et des ténèbres, l’antagonisme de la vie et de la mort font de cette œuvre une création phare du roman français au XIXe siècle. En 1866 paraît L’OEuvre, qui évoque le monde des peintres et la lutte des impressionnistes, tel Cézanne à qui le héros, Claude, emprunte quelques traits qui fâcheront le peintre. Puis Zola se consacre à un roman des paysans, La Terre, écriture d’un paroxysme de violence pulsionnelle. En dépit de la réputation sulfureuse qui l’accompagne encore, Zola s’impose au-delà des frontières : le naturalisme triomphe en Europe à partir de 1884.
En 1888, la vie de Zola va se transformer durablement : Jeanne Rozerot, jeune lingère employée à Médan, devient sa maîtresse. Il en aura deux enfants.
Zola partage désormais sa vie entre ses deux foyers.
Cette même année 1888, il publie Le Rêve, roman mystique aux apparences convenables, qui vient à point nommé après l’atteinte aux bonnes mœurs que constituait La Terre.
La Bête humaine (1890), roman du chemin de fer, renoue avec les pulsions charnelles et meurtrières de l’être humain, tandis que L’Argent (1891), roman de la Bourse, La Débâcle (1892), roman de la défaite de Sedan et de la Commune, et Le Docteur Pascal (1893), viennent clore un cycle que Zola vit alors comme un carcan, celui du Second Empire. Il l’achève sur une écriture messianique qui annonce les deux cycles futurs consacrés à une écriture du présent et des temps à venir. Le Docteur Pascal affirme la foi en l’avenir, en la science, précisément quand Brunetière et d’autres se déchaînent contre le positivisme. Le dernier roman du cycle avoue, dans une confession voilée, le sentiment du bonheur retrouvé dans l’amour et la paternité.
Un banquet littéraire célèbre la fin des Rougon-Macquart. Comblé, Zola, à qui l’Académie française se refuse, reçoit cependant la Légion d’honneur (qu’il perdra au moment de l’Affaire Dreyfus). Il est président de la Société des Gens de Lettres depuis 1891.
Infatigablement, il poursuit sa tâche d’écriture. Un nouveau cycle, celui des Trois Villes (Lourdes, Rome, Paris) paraît entre 1894 et 1897. Un jeune prêtre, Pierre Froment, y perd la foi et se convertit peu à peu aux valeurs de la Science et de la Vie, nouveau crédo d’une religiosité destinée à supplanter le christianisme.
Ce cycle à peine achevé, Zola découvre grâce à Scheurer Kestner l’iniquité dont est victime le capitaine Dreyfus, d’origine juive, accusé injustement de complicité avec l’ennemi allemand. Convaincu de l’innocence du capitaine, Zola se jette dans la bataille, écrit une série d’articles, dont, le 13 janvier 1898, dans L’Aurore, « J’accuse ». Condamné à un an de prison pour diffamation, Zola s’exile en Angleterre sur les conseils de son avocat Labori et de Clemenceau, alors directeur de L’Aurore. Cependant sa plume, redevenue arme de combat, a su retourner l’opinion, et modifier le cours des choses, affirmant le prestige de l’Homme de Lettres et assurant la sauvegarde de l’individu face à l’appareil d’État.
C’est durant l’exil anglais que Zola commence à élaborer Fécondité (1899), roman de la Famille, premier du cycle Les Quatre Évangiles ; viendront ensuite Travail, roman de la Cité heureuse et de l’utopie, puis Vérité, roman de la lutte scolaire anticléricale. Justice restera à l’état de notes. Dans ces deux cycles, Zola, dont la matière romanesque s’est quelque peu modifiée, fait preuve d’un grand lyrisme et d’un art consommé de la régie des grandes unités. Zola meurt à son domicile parisien le 29 septembre 1902, victime d’une asphyxie durant son sommeil.
Zola n’assista pas à la réhabilitation de Dreyfus (1906). En 1908, ses cendres furent transférées au Panthéon, à côté de celles de celui, suprême ironie, qui fut un modèle et un repoussoir, Victor Hugo.
Patrimoine littéraire européen 12, Mondialisation de l’Europe 1885-1922, Anthologie en langue française sous la direction de Jean-Claude Polet, De Boeck Université.
Table des matières
- Émile Zola (1840-1902) Env. 8 pages / 2382 mots
- À mes amis P. Cézanne et J.-B. Baille. Env. 2 pages / 573 mots
- I Env. 4 pages / 1146 mots
- II Env. 3 pages / 831 mots
- III Env. 2 pages / 433 mots
- IV Env. 6 pages / 1806 mots
- V Env. 4 pages / 1118 mots
- VI Env. 2 pages / 403 mots
- VII Env. 5 pages / 1646 mots
- VIII Env. 1 page / 259 mots
- IX Env. 4 pages / 1170 mots
- X Env. 4 pages / 1235 mots
- XI Env. 9 pages / 2979 mots
- XII Env. 6 pages / 1927 mots
- XIII Env. 3 pages / 917 mots
- XIV Env. 9 pages / 2887 mots
- XV Env. 4 pages / 1164 mots
- XVI Env. 1 page / 182 mots
- XVII Env. 1 page / 36 mots
- XVIII Env. 6 pages / 1852 mots
- XIX Env. 6 pages / 1859 mots
- XX Env. 7 pages / 2164 mots
- XXI Env. 12 pages / 3913 mots
- XXII Env. 5 pages / 1606 mots
- XXIII Env. 5 pages / 1612 mots
- XXIV Env. 14 pages / 4584 mots
- XXV Env. 13 pages / 4533 mots
- XXVI Env. 2 pages / 638 mots
- XXVII Env. 4 pages / 1195 mots
- XXVIII Env. 10 pages / 3152 mots
- XXIX Env. 9 pages / 2920 mots
- XXX Env. 2 pages / 528 mots
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