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La belle illusion
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- Catégorie : Littérature générale > Romans
- Date de publication sur Atramenta : 13 juillet 2020 à 15h30
- Dernière modification : 2 janvier 2021 à 19h51
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- Longueur : Environ 165 pages / 56 480 mots
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La belle illusion
Quand revient l’amour
Six mois c’était écoulé depuis ma séparation et même si je pensais toujours à Laurence, je sentais que la cicatrice était un peu moins profonde, elle se refermait très lentement. Je prenais toujours mon traitement et j’arrivais à tenir ma bonne résolution de ne plus boire en semaine. Le week-end c’était avec impatience que je te retrouvais. Je ne pouvais toujours pas concevoir de sortir sans toi, surtout en boite. J’avais l’impression que nous repartions sur de bonnes bases ; tu redevenais cet ami qui me rendait joyeux, qui partageait les moments de fête. Même si tous les lundis matins, je pensais anxieusement à toi avec quelques tremblements des mains. J’arrivais pour l’instant à me passer de ta présence toute la semaine. Au travail, je m’étais ressaisi et cela se passait mieux. Je mettais rapproché de Mathilde qui venais aussi de se séparer. Elle avait un caractère très indépendant mais aussi un gros cœur tendre. Ma détresse ne l’avait sûrement pas laissée indifférente.
Très optimiste, elle n’était pas du genre à se prendre la tête et au travail, elle assurait comme on dit. Si j’avais un problème sur un dossier, je pouvais aller lui demander conseil, elle avait souvent la réponse ou la bonne idée à suggérer. Depuis deux semaines, on se voyait le week-end On se donnait souvent rendez-vous dans un café de la rue piétonne où elle m’avait présenté sa meilleure amie. Elle se connaissait depuis longtemps, depuis toujours, et sortait souvent ensemble. Elle s’appelait Aline, à peu près du même âge que Mathilde mais elle faisait un peu plus âgée. Cheveux noir, très court, visage et physique très mince, avec un piercing très discret sur la narine gauche.
Comme Mathilde un fort caractère, un brin militante féministe. Elle ne me le faisait pas trop ressentir, mais par moment, quand elle ne faisait plus attention à moi, il lui arrivait de se lâcher sur les inégalités homme/femme et là croyez-moi, le soit disant sexe fort en prenait pour son grade. Je n’étais pas de taille à lui opposer de quelconques arguments contradictoires, d’autant plus, que ce qu’elle avançait ne me semblait pas inexact. Je pense que pour cela, elle acceptait bien ma présence. J’étais bien avec elles, je me sentais moins seul. Il n’y avait pas que ça je pense ; leur caractère me rassurait, me sécurisait. Oui vous avez bien entendu ; c’étaient bien elles le sexe fort !
Elles me mettaient d’autant plus à l’aise, qu’en sortie on se laissaient bien allés et qu’elles ne mettaient aucun obstacle à ta présence. Mathilde ne consommait pas trop, elle était vite saoule, mais par contre Aline, te supportait presque aussi bien que moi, tout en fumant quelques pétards. Le joint je n’y touchais pas ; une fois j’avais voulu essayer et je me suis retrouvé le lendemain matin dans un fossé, à ne plus savoir ce que j’avais fait la veille. Ça m’avait fait peur d’avoir un trou noir dans mon agenda, avec l’alcool, ça ne s’était encore jamais produit.
Elles m’emmenaient partout avec elles, elles étaient d’ici et avaient un réseau d’amis impressionnant. On allait en boîte et on s’éclatait sur des musiques comme Genesis, U2, Scorpion, Dépêche mode, Blondie ; non mince, pas blondie, elle me rappelait trop Laurence. Parfois dans la soirée, je ne les revoyais plus, elles partaient de leur côté, en plus ou moins charmante compagnie et je me retrouvais à finir seul sur la piste ou au bar. Un soir Mathilde m’a raccompagné chez moi et je lui ai proposé de monter boire un dernier verre. Ce qui devait arriver, arriva, on s’est embrassé et nous avons fait l’amour. Elle était douée, comme tout ce qu’elle faisait. Le lendemain matin, on ne regrettait rien, on voulait juste profiter du moment présent. Elle ne m’avait rien promis et moi je n’attendais encore rien. Toute la journée du Dimanche, nous l’avons passé à faire connaissance et je dirais même, beaucoup plus. Le lundi au travail, il était convenu qu’on ne devait rien laisser paraître, mais j’essayais dès que je le pouvais de croiser son regard. Comme la petite luciole qui est irrésistiblement attirée par la lumière. Son regard était pétillant, d ’un vert plus ou moins clair, selon le degré de luminosité. Elle faisait semblant de m’ignorer, puis par moment, me lançait un sourire discret, qui me laissait envisager que de bons moments à venir. A la sortie du travail, on se donnait rendez-vous dans un café. J’arrivais souvent avant elle et à peine le palier de la porte franchie, je pensais déjà à toi. L’habitude de m’asseoir en ta compagnie était tenace. Curieusement à ce moment-là, j’ai constaté que tu restais plus présent dans mon esprit que Laurence. Son souvenir à elle, s’estompait comme la chaleur d’un bel été brûlant au début de l’automne, alors que toi, tu persistais à rester tout proche de moi, comme ma plus fidèle ombre qui reste indissociable de mon corps.
Ce soir-là, j’ai rapidement repris mes esprits et commandé un coca. Mathilde n’a pas tardé à arriver, elle souriait et son rouge à lèvre irradiait encore davantage son beau petit visage mutin. Elle s’installa et commanda un café. Elle paraissait toujours très décontractée, j’admirais ça chez elle. Elle diffusait autour d’elle comme une énergie positive. Je me sentais comme je l’ai peut-être déjà dit, très à l’aise en sa présence. J’arrivais à t’oublier ; je parle de Jack bien sûr ! Nous parlions de tout et rien, sauf boulot, on se l’était promis. La parole circulait avec elle très librement, sans tabou. Elle pouvait parler de politique, de variété… aussi librement que de sexe. On parlait beaucoup de nous, de notre avenir. Avec une tonalité un peu plus grave, elle m’avait dit qu’elle m’appréciait. Elle aimait bien mon calme, mon apparente douceur, qu’elle se sentait bien avec moi mais… Avec beaucoup de franchise elle m’a dit qu’elle ne faisait plus de projet d’avenir, qu’elle vivait le présent et que pour le moment j’en faisais bien parti, mais sans aucune promesse pour le lendemain. A cet instant, je n’avais aucune raison de m’opposer à cela, ça me convenait très bien.
Nous étions début Décembre et le centre-ville était illuminé de mille lumières multicolores qui scintillaient, clignotaient, se donnaient en spectacle. La rue piétonne apparaissait à cette saison, plus joyeuse, féerique. Il faisait très froid cet hiver-là, la neige était bien présente. Je marchais à côté de Mathilde, la main dans la main, d’un pas léger, comme ces petits flocons de neige, qui virevoltaient dans le ciel, voulant retarder le plus longtemps possible, l’impact inévitable avec le sol. Je sentais en moi des sentiments anciens renaître, venir énergiquement raviver ce cœur qui marchait depuis quelques temps beaucoup trop lentement. J’étais heureux mais en même temps, j’aurais voulu pouvoir contrôler tous mes sentiments. Mon côté anxieux, voulait sûrement me prévenir de ne pas trop m’emballer sinon gare à la chute. Mais comment voulez-vous contrôler cette émotion à la fois si belle et rare. On ne peut que succomber à ce sentiment, accepter ce que la vie nous offre de plus beau ; tomber amoureux !
La semaine c’était de plus en plus difficile de cacher notre relation. J’avais peur que mon simple regard sur elle ne trahisse notre secret. Nous ne voulions pas encore que ça se sache, nous étions une petite équipe et nous ne savions pas comment cela serait pris. D’autant plus, que je ne voulais pas attirer l’attention sur moi et surtout celle du patron. Ça me semblait beaucoup trop tôt après tout ce qui c’était passé. Le week-end nous gardions nos habitudes et sortions toujours beaucoup avec Aline. J’aurais bien aimé parfois ne sortir qu’avec Mathilde, mais je pense que leur amitié était tellement forte, qu’elle aurait peut-être préféré se passer de moi plutôt que d’elle. J’avais pas du tout envie de prendre ce risque.
Le Dimanche par contre n’était qu’à nous. A l’approche des Fêtes de noël, elle accepta que je lui présente maman. Maman avait apprécié notre visite et le fait que je ne sois plus seul. Elle avait comme esquissé un sourire en me voyant, mais le reste de la journée, elle semblait ailleurs, détachée, avec une absence de manifestations affectives qui ne lui ressemblait pas. Ma petite sœur, j’étais fière d’elle, pu me dire discrètement que depuis plusieurs mois, malgré son traitement, elle se renfermait de plus en plus sur elle-même. Elle donnait l’impression d’avoir reçu le coup de grâce depuis la naissance de l’autre fille de mon père. Très doucement, elle semblait se laisser glisser dans une forme de mélancolie, ou elle semblait trouver réfugie de plus en plus longtemps. Il est possible qu’à ce moment-là, elle a peut-être compris qu’il ne reviendrait jamais ! A sa dernière consultation médicale, le médecin avait même évoqué la possibilité d’une hospitalisation en psychiatrie. Je m’inquiétais pour ma sœur, je n’avais pas le droit de la laisser seule. Mais elle se voulait rassurante ; « ne t’inquiète pas, pour le moment maman gère encore, ça va aller ». J’ai voulu la croire, mais je me suis aussi promis de venir plus régulièrement et surtout pour le soir de Noël. Pour ma part, j’avais arrêté mon traitement, j’en n’avais plus besoin.
Noël est vite arrivé. Mathilde m’avait fait la promesse de venir et a tenu parole. Nous étions sortis tard du travail, c’est dans ces moment-là que les clients ont toujours le plus besoin de nous. On s’est dépêché de rentrer respectivement chacun dans son appartement puis une fois prêt, je suis vite allé la chercher en voiture et on est enfin parti. Une quarantaine de minutes plus tard, on est arrivé. Maman contrairement à la dernière fois semblait plus présente, souriante, comme animée par la magie de Noël. Elle m’embrassa et me serra fortement contre elle, comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps. A ma grande surprise, elle s’intéressa à Mathilde et semblait bien l’apprécier. J’étais vraiment heureux, j’avais l’impression de retrouver une belle union familiale. La maison retrouvait les joies des Fêtes d’antan, qu’elle avait perdue depuis bien trop longtemps. Lisa était radieuse ; son visage resplendissait de bonheur. Elle semblait bien s’entendre avec Mathilde. Lisa tout en confiance, lui parlait sa son année de première. Elle travaillait dure et était très bonne élève. Elle ne savait encore pas qu’elle orientation elle voulait prendre si elle avait son bac. Elle hésitait entre poursuivre ses études en FAC de médecine ou partir en psycho. Mathilde lui conseilla de ne pas s’en faire et qu’en fonction des résultats, elle avait largement le temps de prendre sa décision l’année prochaine. Mathilde ne se priva pas non plus pour la complimenter sur son courage, sa maturité et de chose beaucoup plus légères comme « j’aime bien ta coupe de cheveux, ton vernis à ongle … ». Des discussions bien de fille ; je peux me permettre de le dire en l’absence d’Aline, sinon elle m’aurait vite traité de misogyne et démonté verbalement bien sûr, quoi que ? Je la pensais aussi capable de me donner un bon coup de poing ! Maman nous avait préparé son traditionnel chapon au marron et Mathilde et moi, avions apporté en entrée des huîtres, la bûche et le champagne. Après le repas, on a fait un petit jeu de société à trois, maman préférait nous regarder. Ça s’appelait Taboo si je me souviens bien. Comme on était trois, à tours de rôle, un joueur essayait de faire deviner un mot en le dessinant et le premier qui devinait marquait un point et prenait la place du dessinateur. A ce jeu-là, c’est Lisa qui a gagné, Mathilde deuxième et le sexe fort bon dernier. La soirée s’est déroulée dans cette belle ambiance puis à minuit, est venu la distribution des cadeaux. Je n’ai plus de souvenirs sur la nature de ces cadeaux sauf le petit collier offert à Mathilde pour notre premier Noël. Un petit collier en argent avec deux cœur entrelacés et nos initiales. Le symbole d’un amour qui devait durer pour toujours. Elle était ce jour-là très touchée par le geste, ces yeux verts étaient encore plus translucides et intenses que d’habitude. Je percevais beaucoup d’émotion, juste à limite de la petite larme. J’avais presque oublié que j’avais été le témoin de telle chose, que j’en n’avais été l’artisan. Comme si cet homme n’avait jamais existé ou qu’il eût été une autre personne.
On a repris un petit café puis nous sommes partis. Les adieux furent émouvants, les embrassades chaleureuses, comme pour conjurer les mauvais jours. Nous ne voulions pas rentrer trop tard à cause du froid et des routes de campagne en hiver qui n’étaient pas très sûr. Nous aurions peut-être dû rester ? Je n’avais pas osé dire oui à maman la semaine d’avant quand elle l’avait proposé. J’avais eu peur que ça lui crée trop de dérangement, qu’elle ne soit pas très bien. J’étais loin d’imaginer que je ne revivrais plus jamais un aussi beau Noël.
Deux mois après, maman était de nouveau dans une forte dépression, elle ne parvenait plus cette fois ci à faire face et le médecin réussit à la convaincre de se faire hospitaliser en psychiatrie. Je ne pouvais pas laisser Lisa seule. Je ne pouvais pas compter sur notre père, qui de tout façon, était comme depuis bien longtemps, abonné aux absents. On avait convenu que Lisa resterait la semaine en internat et viendrait chez moi le week-end pour la durée de l’hospitalisation. Avec Mathilde, notre relation se passait heureusement sans le moindre problème. Nous continuions à vivre chacun chez soi et nous voir quasi tous les soirs, une fois chez l’un, une fois chez l’autre, comme pour préserver l’égalité !
Malgré la présence de Lisa le week-end nous sortions toujours beaucoup. Nos virées nocturnes s’enchaînaient aux rythmes des sorties boites, concerts, cafés. Liza semblait à l’aise à la maison mais elle n’était pas intéressée par nos sorties. Sa priorité était le travail, je me demandais d’où elle sortait toute cette motivation. Ce qui était sûr, c’est que ce n’était pas de moi !
Depuis l’hospitalisation de maman, je m’étais mis à reprendre des anxiolytiques. J’avais par moment des ruminations que je n’arrivais pas à m’enlever de la tête. Je voyais maman morte dans son lit. Ça m’angoissait tellement que depuis peu, je recommençais à penser fortement à toi. Pour l’instant c’est Mathilde et Lisa qui me permettait de te résister et de te maintenir à distance mais pendant combien de temps encore ?
Le samedi suivant nous sommes allés avec Lisa rendre visite à maman à l’hôpital qui se trouvait à environ une heure de route de Besançon. Il était situé au plus profond de la campagne Franc comtoise. Comme si on avait voulu l’isolée du monde des gens dits « normaux ».
Le service dans lequel elle se trouvait était situé à l’entrée du village. Le bâtiment semblait neuf, avec une architecture moderne et une couleur de façade blanche. Je dois dire que je m’attendais à voir un vieux bâtiment lugubre, avec de petites fenêtres et des barreaux comme je l’avais vu dans certains reportages télévisés. Là c’était le contraire ; il y avait des baies vitrées avec beaucoup de lumière et un grand hall d’entrée plutôt accueillant. Maman était au premier étage, elle disposait d’une grande chambre individuelle avec un mobilier qui semblait neuf . Une grande armoire, une petite commode et un lit individuel à la couleur chêne clair et aux murs gris perle, qui rendait le tout très harmonieux. A notre arrivée, une infirmière nous avait accueilli puis après nous être rapidement présenté, elle nous a conduit à sa chambre. On était en début d’après-midi et elle faisait sa sieste. La première chose que j’ai remarqué, c’est les photos de Lisa et moi sur la petite commode puis son visage serein alors qu’elle dormait. A son réveil, elle avait esquissé un petit sourire timide en nous apercevant et j’ai perçu, comme une larme discrète aux coins de ses yeux. Elle semblait encore bien fatiguée, absorbée par un mal qui tentait de nous l’enlever. Je n’étais plus totalement sûr qu’elle soit encore parmi nous. Elle donnait l’impression d’avoir abdiqué, ne plus avoir envie de se battre pour vivre et attendre sagement, que le monde des morts vienne la chercher. Lisa lui avait parlé un peu de ses études, je lui avais transmis le bonjour de Mathilde et les quelques nouvelles de sa famille que nous avions. Rien ne semblait véritablement l’intéresser, elle répondait de façon très laconique. Nous avions acheté quelques pâtisseries et n’en n’a mangé que quelques bouchés. Nous sommes restés une bonne partie de l’après-midi, puis au moment de s’en aller, l’avons embrassé fortement. Notre façon à nous de lui transmettre tout notre amour, celui de ses enfants, en retour de tout ce qu’elle nous a donné. Elle s’est toujours sacrifiée pour nous, nous privant de rien, et surtout pas du bien le plus important dont a besoin un enfant ; l ’amour d’une mère. Son état de santé nous préoccupait beaucoup et avant de partir, nous avions pu discuter un peu avec l’infirmière qui nous avait accueillie. Elle tenta de nous rassurer en nous expliquant que maman souffrait d’une grave dépression et qu’il était prématuré pour percevoir les effets du traitement. Il était difficile de dire combien de temps elle resterait hospitalisée, mais qu’ils prendraient bien soin d’elle. La semaine d’après, et encore celle d’après… elle semblait toujours plus présente dans notre réalité et son regard retrouvait son éclat de vie. Elle nous revenait chaque jour un peu plus. Elle s’excusait de nous créer tant de soucis. Elle rappelait à Lisa qu’il fallait qu’elle reste concentrée sur ses études et que pour elle, tout allait bien se passer maintenant. Les infirmières se voulaient rassurantes et nous affirmaient que maman s’investissait bien dans les soins et participait aux activités comme l’atelier esthétique, peinture, couture… Nous repartions chaque fois bien plus rassurés que le semaine précédente.
Le mois qui suivi, tous les Dimanches étaient rythmés par nos visites avec parfois la présence de Mathilde. Après presque deux mois d’hospitalisations, maman allait sortir. Elle semblait avoir rajeuni ; son visage s’illuminait de nouveau par l’espoir, par la volonté de vivre. Le psychiatre avait insisté sur la nécessité de bien prendre son traitement et qu’il voulait la revoir régulièrement en consultation externe. Le rythme de nos vies repris normalement. Lisa était retournée vivre chez maman et elle avait passé les épreuves du BAC de français brillamment. Pour ma part, je continuais le parfait amour avec Mathilde. Notre relation traversait les semaines, les mois, sans le moindre remous. Mais ne dit-on pas ; après le calme vient la tempête ? Au travail, les collègues avaient fini par être informés de notre relation. Le patron m’appela un jour dans son bureau. Il n’osa pas poser directement la question mais pris des chemins détournés. Il me demanda comment j’allais, si ça allait bien au travail, si le dossier de perte et vol de Mr Richard était fini…Puis alors que j’allais disposer « ah au faite, j’ai appris que vous aviez une relation avec Mathilde, ça me regarde pas mais, vous comprendrez qu’il ne faut pas que çà interfère sur votre travail au bureau ». Je n’avais pas eu le temps de répondre, qu’il avait conclu ; « Je doute pas que tout va bien se passer, allez je pense que vous avez du travail. » Mathilde n’a pas eu droit à tous ces égards, il lui en n’a même pas parlé. Je pense qu’il devait appréhender sa réaction.
Depuis quelques semaines, on ne voyait plus Aline le Week-end. Elle avait trouvé un petit copain qui jouait comme bassiste dans un petit groupe de rock et elle l’accompagnait dans ses petites tournées. On continuait à sortir tous les week-ends en boite, mais les soirées devenaient plus calmes malgré les nombreuses connaissances de Mathilde. Je voyais le regard que certains hommes portaient sur elle, cela n’était pas que de l’amitié et ça venait titiller de plus en plus ma jalousie. Je n’osais encore rien dire, mais cela venait réveiller d’anciens souvenirs que je n’avais pas envie de voir renaître. C’était son caractère, elle avait une forme de charisme naturel, qui captivait, qui attirait beaucoup de monde autour d’elle. Je le savais, c’est ce qui m’avait plu chez elle. Bizarrement, quand j’étais avec Laurence, cela m’avait pas du tout frappé ou alors je n’y faisais pas attention. Quand on dit que l’amour rend aveugle, ce doit être bien vrai. Les Dimanches midis, on allait souvent au restaurant. Ensuite on pouvait aller au cinéma ou bien flâner le long du Doubs particulièrement quand il faisait beau. On aimait aussi se balader dans le centre-ville puis aller au café ou souvent on finissait par retrouver des personnes que connaissait Mathilde. Il y avait souvent lulu, une petite femme d’à peine un mètre cinquante pour quarante cinq kilos, cheveux long, noir, jamais coiffé de la même façon. Elle donnait l’impression d’être un peu fofolle, speed mais ne vous y trompez pas, elle faisait de brillantes études pour être avocate. Encore une amie d’enfance de Mathilde tout comme Chloé. Une grande blonde un peu carré mais au visage pas désagréable. Elle était plus discrète mais devenait plus bavarde après quelques bières qu’elle ne refusait pas. Elle avait dû en prendre l’habitude après les matchs de handball en troisième mi-temps. Elle jouait à un bon petit niveau. On est allé la voir quelques fois et croyez moi, les demoiselles faisaient pas dans la dentelle. Les contacts physiques pouvaient être rugueux comme parfois les mauvais coups. Julien lui aussi était un vieux camarade à Mathilde évidemment. Ils étaient sorties quelques temps ensembles au Lycée et apparemment son caractère un peu trop « je veux en mettre plein la vue à tout le monde », a fini par exaspérer Mathilde. A la façon dont il la regardait, j’étais persuadé qu’il avait encore des sentiments pour elle, même si elle refusait de l’admettre.
Environ une fois tous les quinze jours on allait rendre visite à maman. Sa convalescence semblait bien se dérouler. Elle prenait bien son traitement et respectait ses rendez-vous chez le psychiatre. Je retrouvais ma mère investis dans sa maison et son travail. Elle avait depuis peu repris à mi-temps son emploi d’ouvrière. Elle travaillait dans une entreprise de restauration collective. Le salaire n’y était pas très élevé mais cela lui permettait de vivre avec le peu d’argent de la pension que lui envoyait mon père. Malgré cela, elle n’avait jamais accepté que je l’aide financièrement ; « Ce n’est pas aux enfants d’aider les parents. », qu’elle me rabâchait à chaque fois que je voulais lui en donner. En cachette, je le donnais à Lisa qui devait à n’en pas douter en faire bon usage.
Table des matières
- Les années Lycées Env. 17 pages / 5775 mots
- Le début d’une relation passionnelle Env. 11 pages / 3648 mots
- Douce descente Env. 5 pages / 1428 mots
- Quand revient l’amour Env. 12 pages / 4011 mots
- A vouloir courir deux lièvres… Env. 16 pages / 5355 mots
- Inéxorable chute Env. 10 pages / 3283 mots
- Lente convalesence Env. 10 pages / 3274 mots
- Le retour à l’emploi Env. 12 pages / 4065 mots
- Le retour des vieux démons Env. 9 pages / 2859 mots
- Ce qui devait arriver… Env. 5 pages / 1661 mots
- Le retour des beaux jours. Env. 12 pages / 3937 mots
- Le jour où plus rien ne sera pareil Env. 18 pages / 6077 mots
- Au fond du trou Env. 13 pages / 4526 mots
- La belle illusion Env. 5 pages / 1486 mots
- Je crois qu’après avoir vu ça… Env. 7 pages / 2045 mots
- L’épilogue Env. 9 pages / 3050 mots
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