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La belle illusion
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- Catégorie : Littérature générale > Romans
- Date de publication sur Atramenta : 13 juillet 2020 à 15h30
- Dernière modification : 2 janvier 2021 à 19h51
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- Longueur : Environ 165 pages / 56 480 mots
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La belle illusion
Le début d’une relation passionnelle
Je vivais depuis un peu plus de deux ans avec Laurence. On habitait le centre-ville de Besançon, à une dizaine de minutes de la rue piétonne dans un F2, situé au deuxième étage d’un petit immeuble. L’appartement était un peu vétuste mais nous avions réussi à le rendre agréable, enfin surtout Laurence. Notre amour ne s’était pas envolé comme un nuage de fumé qui se dissipe, non, je l’aimais toujours aussi fort et j’espérais que cela puisse rester ainsi pour toujours. Rien ne venait assombrir notre belle romance, mais il y avait toujours cette crainte au fond de moi que ce bonheur inespéré un jour m’échappe, qu’on vienne me le reprendre, qu’un inconnu décide de me l’enlever. J’avais encore l’image de mes parents qui m’apparaissait parfois dans mes rêves. Ce couple qui me semblait parfait, empli d’un amour qui devait être éternel puis la dure réalité s’imposait avec la trahison de mon père et leur douloureux divorce. Enfin douloureux, surtout pour maman et nous ses enfants.
J’avais réussi mon BTS à ma grande surprise et depuis quelques mois, j’avais trouvé un travail dans une petite compagnie d’assurance dans le centre-ville. Laurence avait bien réussie son concours et depuis deux ans était en école d’infirmière. Nous étions heureux, c’était facile de vivre avec elle. Elle était d’humeur agréable et restait positive malgré ces cours, ces stages pas toujours faciles à gérer. Elle me parlait parfois de son travail et du milieu hospitalier qui peut être très dur. Le dernier stage où elle était allée, les infirmières titulaires n’étaient pas très sympas et laissaient les élèves parfois livrées à elles-mêmes ou faire le « sale boulot ». Les toilettes par exemple, n’était pas très appréciées par certaines et elles ne se gênaient pour déléguer le travail aux petites jeunes. Laurence prenait ça avec philosophie et disait que cela faisait partie de la formation et que ça lui serait utile plus tard. Je pense qu’elle avait les qualités requises pour être une excellente infirmière. Elle arrivait facilement à concilier travail et maison. Elle était ordonnée, sans pour autant être maniaque, ça me convenait bien. Tout semblait parfait, mais je ne sais pas pourquoi se doute persistait et s’installait de plus en plus. Comme un léger nuage en formation qui commençait par flotter au-dessus de ma tête et qui grandissait chaque jour un peu plus. J’appréhendais de la perdre alors rien ne le laissais présager pour le moment. Notre entente semblait parfaite et nous étions souvent sur le même longueur d’onde. Il nous suffisait d’un regard, d’un petit geste pour qu’on se comprenne. Malgré tout cela, j’ai toujours pensé qu’elle était trop parfaite pour moi et que je ne la méritais pas.
Au fil de nos sorties, Laurence m’avait déjà fait quelques remarques discrètes sur le fait qu’elle n’appréciait pas quand elle me voyait boire. Ce n’était pas grand-chose pour le moment, mais elle trouvait que je buvais un peu trop quand nous sortions avec les amis. Pour ma part, je n’avais pas cette impression-là. Je trouvais normal de boire quand on fait la fête. Je n’arrivais pas à imaginer ces moment-là sans alcool. Avec les potes, nous avions toujours eu l’habitude de boire en sortant et cela se passait toujours très bien. Sans alcool dans ces moment-là, j’avais l’impression de ne pas être totalement moi, qu’il me manquait quelqu’un, un ami fidèle.
Je me souviens le soir ou j’ai appris le décès de Fabien, Laurence ne voulait pas me laisser sortir seul, elle a insisté pour que je reste à la maison, mais je ne l’ai pas écouté. Pourquoi ? Il y a des mots que je ne pouvais exprimer, il me fallait un ami avec qui je pouvais déverser toute ma souffrance, toute ma haine, de ce monde injuste qui m’enlevait Fabien. J’ai dû faire deux ou trois bars, en commençant par quelques verres de bières, puis j’ai fini avec toi. Je ne m’en étais pas rendu compte sur le moment, mais je commençais déjà par bien te supporter et t’apprécier de plus en plus. J’étais maintenant un homme ! Ce soir-là, je ne vous décris pas l’état de l’homme. En rentrant je suis tombé dans les escaliers en ratant une marche et je m’en suis sortis avec quelques hématomes à un coude et aux genoux. Heureusement que l’appartement se situait qu’au deuxième étage, sinon je ne sais pas comment j’aurais fait. Une fois dans l’appartement, j’ai pris la sage décision de dormir sur le canapé. Je ne voulais pas prendre le risque de réveiller Laurence, elle se levait tôt pour aller travailler. A peine je me suis allongé, que la Terre s’est mis à tourner violemment et de plus en plus vite, comme si elle voulait malicieusement m’éjecter du canapé. Je n’ai pas eu d’autre choix que de me lever et comme j’avais la nausée, d’aller rapidement aux toilettes. Le reste se passe de commentaire, puis je me souviens plus trop comment je me suis recouché. Le lendemain, c’était mon samedi de repos, je ne sais pas comment j’aurais fait si j’avais dû travailler. Je me suis levé à midi et à part un, deux Doliprane, je n’ai rien avalé. Quand Laurence est rentrée vers 14h30, calmement, elle est venue me voir et a tenu à me parler de ce qui c’était passé la veille. Elle comprenait que j’étais affecté par le décès de mon meilleur ami, mais trouvait impardonnable mon comportement. Elle me mettait en garde contre toi ! Elle m’avertissait qu’elle m’adorait ; ça c’était plutôt bien, mais qu’elle ne supporterait pas que tu prennes plus de place qu’elle. J’ai essayé de la rassurer en lui disant que cela n’arriverait jamais, qu’hier, serait un cas isolé qui ne se reproduirait plus. Les semaines suivantes passèrent paisiblement, bercées par le ronron quotidien du boulot dodo. L’incident semblait bien oublié.
Pendant un temps, j’ai mis un peu de distance avec Jack et tout semblait aller pour le mieux. Deux semaines après le décès de Fabien, je pensais encore beaucoup à lui, mais je parvenais à faire face et le travail me permettait de penser à autre chose. Les journées étaient bien chargées et les clients n’arrêtaient pas de défiler. Entre les assurances de voitures, les assurances vies, les déclarations de sinistres…, je n’avais pas beaucoup le temps de réfléchir. Laurence aussi enchaînait ses journées à l’hôpital et quand elle travaillait d’après-midi, on se croisait à peine.
Et puis un soir en sortant du boulot, je n’avais pas envie de rentrer et être seul. Il me semble que c’est à ce moment-là, que j’ai commencé par aller au café. Ce n’était rien, je prenais juste un peu de temps avec Jack et ce n’était qu’un verre ou deux. Ce n’était pas grand-chose et il était inutile d’en parler à Laurence. A cette période-là, j’ai aussi fait connaissance avec Pierre ; un jeune homme de l’agence qui avait le même âge que moi. On a commencé par prendre l’habitude d’aller prendre un verre en sortant du boulot surtout quand Laurence travaillait. Quand je dis un verre, c’est une façon de parler, car s’était souvent plus. Un bon prétexte pour dire qu’on décompressait après la journée de travail.
Pierre était un peu plus grand que moi, très mince. Il était toujours très speed et sans arrêt à raconter des blagues. Le courant est tout de suite passé entre nous. On était les deux plus jeunes de la boite. Sinon il y avait le patron ; Gérard une bonne quarantaine d’années, cheveux un peu grisonnant, taille moyenne et corpulence plutôt forte, avec un visage carré et les pommettes saillantes qui lui donnait un air autoritaire ; ce qu’il était d’ailleurs. Sa femme Jocelyne, faisait office de secrétaire, elle était aussi de taille moyenne, avec un physique plutôt quelconque. Elle était discrète contrairement à son mari, qu’on entendait souvent se plaindre quand il était contrarié et il l’était souvent. Jamais assez de clients, de contrats, il fallait toujours plus.
Il y avait aussi Mathilde, pas loin de la trentaine, une petite blonde vénitienne au look toujours décontracté mais classe. Elle était jolie avec une belle petite frimousse ovale, deux pommettes très légèrement rebondies, qui mettaient bien en valeur son visage et ses longs yeux verts aux sourcils bien épilés. Elle portait ce jour-là, un petit tailleur en jean bleu clair qui moulait bien sa plastique parfaite.
Patrick, le style costume cravate, beau gosse, qui ne se prenait pas pour n’importe qui. Il donnait l’impression de s’être perdu là après avoir passé un casting de mode. Il faisait ressentir aux autres employés, qu’on ne faisait pas parti du même monde et nous parlait très peu, sauf évidemment au patron.
Je ne disais toujours rien de mes haltes bistro à Laurence qui semblait ne pas s’en apercevoir. Les prétextes pour prendre un verre au bistro, que ce soit avec Pierre ou seul, devenaient de plus en plus réguliers. J’avais l’impression qu’en passant un peu de temps avec toi, après une bonne journée de travail cela me permettait de bien me détendre et d’effacer ce que mon disque dur ne pouvait plus stocker. Après tout, prendre un ou deux verres de whisky après le travail, ce n’est pas grand-chose !
La moindre contrariété devenait aussi un bon motif pour passer un peu de temps avec toi ; un client qui avait été pénible, une remontrance du patron, toujours plus de travail et la relation avec mon père qui ne s’était pas arrangé avec les années. C’était pire que ça, on ne se parlait plus. Ma sœur devait en souffrir tout comme moi, peut-être même plus, mais elle agissait différemment. Elle évitait les conflits. C’était une jeune adolescente qui était très mur pour son âge. Contrairement à moi, elle avait maintenu des liens avec lui. Sa persévérance avait fini par payer ; depuis peu elle était retournée quelques jours chez lui et cela semblait s’être bien passée. J’étais étonné que ma belle-mère, si je peux l’appeler ainsi, ait accepté cela. Peut-être qu’en devenant mère à son tour, elle a fini par comprendre ce que c’était qu’avoir un enfant, une fille. Pour ma part, je ne souhaitais plus le voir, il n’existait plus, en tout cas j’essayais de m’en convaincre. On en a parlé à de nombreuses reprises avec Laurence. Elle m’avait suggéré de lui pardonner et de me réconcilier avec lui, mais cela allait au-delà de mes forces. Je ne pouvais pas ! J’avais l’image de cet homme qui nous avait abandonné deux fois ; la première à la séparation puis en cédant à la volonté de ma belle mère qui n’avait plus accepté de nous prendre en vacances. Sa nouvelle fille s’appelait Julie, elle avait un an. Je n’ai jamais voulu faire sa connaissance. J’ai peut-être eu tort en refusant d’aller au Baptême, refuser de connaître ma demie sœur qui n’était en rien responsable de tout ce qui s’était passé. J’en prend seulement conscience aujourd’hui !
Maman ne s’est jamais remise de la séparation, d’ailleurs pendant toutes ces années elle est toujours restée seule. Le plus triste, c’est qu’avec cette rupture son bon moral, sa joie de vivre s’en sont aussi allés ce jour-là. C’est surtout ça, je crois, que je n’ai jamais pu pardonner à mon père.
Laurence ignorait toujours la relation que j’étais en train de nouer avec toi, ces moments passés avec toi, comme ceux qu’on entretiendrait avec une maîtresse. Cette relation qui nous permet d’échapper aux tracas de la vie quotidienne, d’oublier tous ces soucis d’aujourd’hui et d’hier et qu’on n’a pas envie de partager avec sa compagne. Avec toi c’était facile, il suffisait de prendre quelques minutes, m’asseoir au bar ou à une table, puis prendre un, deux… verres et me laisser aller. Tu t’imprégnais doucement en moi et je n’avais plus qu’à te laisser agir, me laisser envahir doucement par les effets que tu procurais à mon corps, à mon esprit et oublier provisoirement tous mes tracas. Quand Laurence ne travaillait pas de soirée, je traînais moins, mais parfois il m’arrivait aussi de rester plus longtemps, surtout quand pierre était là. Même si je n’aimais pas ça, je mentais et prétextais que j’avais été retenu par un client. Je commençais par la trahir tout en minimisant « c’est rien, ce n’est pas grand-chose ». Le pire c’est que je m’en étais convaincu.
Les samedis soirs nous sortions beaucoup avec Laurence. Nous aimions nous retrouver en tête à tête au restaurant, aller au cinéma, nous promener en ville. Ça va vous paraître bizarre, mais j’adorais aller faire du shopping avec elle ; la voir essayé des vêtements puis me faire son petit numéro de charme avec son sourire en coin pour l’autoriser à l’acheter. Je ne pouvais pas dire non, elle me faisait craquer et tout lui allait si bien. Je voyais bien ces regards d’hommes sur elle, comme des regards envieux qui ne souhaitaient que prendre ma place. Avant j’essayais de ne pas trop y prêter attention, mais maintenant, cela me gênait de plus en plus.
Laurence était maintenant une jeune femme, qui chaque jour devenait encore plus belle. Je m’inquiétais de la savoir au travail entourée d’hommes, de jeunes infirmiers, médecins et je m’imaginais bien qu’elle ne devait pas les laisser indifférents. Voudrait –elle, saurait-elle les repousser ? Notre amour est-il suffisamment fort ? Je ne sais pas pourquoi, parfois cette crainte s’intensifiait, comme aujourd’hui et dans ces moment-là, j’avais vraiment envie de toi. Comme une pulsion qui me poussait à venir vers toi, une voix qui me disait que tu serais toujours là pour m’apaiser, me réconforter. En présence de Laurence, quand nous étions seuls, je faisais bonne figure, je consommais avec modération, voire pas du tout. Parfois, nous allions en boite de nuit avec deux autres couples. Deux élèves infirmières avec lesquelles Laurence s’était lié d’amitié. Nous avions fait connaissance et depuis plus d’un an presque tous les week-ends nous sortions ensembles. Nous allions au restaurant, au bowling mais surtout en boite de nuit. On ne peut pas dire que c’était la franche camaraderie avec Paul et Thierry, mais on s’entendait pas trop mal, tout en restant dans une relation que j’appellerais de surface. Genre de relation conviviale mais où on ne partage rien de bien important, si ce n’est les futilités de l’instant présent. En boîte de nuit, je parvenais à déjouer l’attention de Laurence et je consommais sans qu’elle s’en aperçoive toujours. C’était d’autant plus facile, que je devenais de plus en plus tolérant et que j’avais l’alcool joyeux. Je donnais l’impression d’avoir l’air moins coincé et surtout plus amusant. On aimait beaucoup danser avec Laurence, en étant alcoolisé, j’avais la sensation d’être plus léger, de mieux maîtriser. Nous enchaînions les marches, les rocks, avec une certaine aisance, sans avoir jamais pris de cours. Nos pas s’harmonisaient à merveille comme nos deux corps lors de danses beaucoup moins sages. J’adorais sa peau douce comme de la soie, je l’aurais caressé des heures sans me lasser et m’abreuver de son corps sans remords…
Le dimanche était le jour de visites chez nos parents. Mes beaux-parents étaient bienveillants à mon égard, on s’appréciait mutuellement. Des gens simples qui cherchaient toujours à faire plaisir. J’étais bien reçu, comme si j’étais leur fils. A table je ne me plaignais pas, le beau-père veillait toujours à ce que je ne manque de rien et que le verre soit toujours plein. Si Laurence faisait une remarque, j’avais aussitôt le soutien de beau papaqui disait ; « Lâche-le un peu, c’est Dimanche, vous travaillez déjà toute la semaine, ça peut pas lui faire du mal. ». Je ne suis pas sûr qu’il dirait la même chose aujourd’hui.
Ces trois années sont passées si vite, je pensais pouvoir être heureux ainsi toute ma vie, mais le bonheur ne finit-t-il pas fatalement, un jour ou l’autre, par s’enfuir ? Un soir comme un autre, en rentrant du travail, ou plutôt du bistrot, je me souviens très bien, c’était un mardi soir, Laurence m’attendait. Elle avait un air grave que je ne lui connaissais pas. Elle voulait me parler d’un air si triste que je m’attendais au pire. D’un coup le monde autour de moi semblait s’effondrer, j’avais bien entendu ? Elle venait de me dire qu’il y a deux mois, elle avait fait la connaissance d’un infirmier à l’hôpital. Ils c’étaient au début liés d’amitié puis un beau jour après le travail, sans que rien ne soit prémédité, ils se sont embrassés. Ils se sont vus deux, trois fois après le travail et ont fini par avoir une petite liaison. Peu importe, petite ou grande, le résultat était le même. Ils avaient fini par coucher ensemble ! Elle me soutenait qu’elle l’avait rapidement regretté et qu’elle avait peu de temps après interrompue cette relation. Mes craintes s’étaient avérées exactes ! Pris de remords, elle me demandait pardon, me garantissait que j’étais son seul amour. Elle ne pouvait pas, voulait pas garder ça pour elle. Elle ne voulait pas de mensonge entre nous et ne cherchait pas d’excuse, mais me disait que depuis un certain temps, j’étais plus distant, moins présent, au point qu’elle s’interrogeait si j’avais pas quelqu’un d’autre dans ma vie. Bien sûr que non, en tout cas pas comme elle l’entendait ! Pour le reste, elle n’avait malheureusement pas tort.
Les mois qui suivirent, au lieu de protéger mon amour, être plus attentif à elle et être plus présent, non, qu’est-ce que j’ai fait ? Eh bien dès que je le pouvais, après le travail, j’allais au bar ! Je passais tout ce temps-là sous ton effet apaisant, à essayer d’effacer ces images qui hantait mon esprit. J’imaginais Laurence nue dans les bras de cet autre et se donner à lui comme une chienne. Deux, trois, quatre verres, ne suffisaient plus à chasser tout ça de ma tête. Notre relation n’était plus là même, je le regrettais, mais je n’arrivais plus à lui faire confiance. Le poison de la colère, de l’amertume, faisait qu’on se disputait maintenant souvent.
Le seul à qui je parvenais encore à faire confiance, c’était toi mon ami fidèle, toujours présent quand j’avais besoin de toi. Mais tu commençais par faire preuve de caractère et influencer le mien. Il m’arrivait de devenir irritable et parfois de dire des mots que je regrettais aussitôt. Mais au lieu de m’excuser, je me renfermais encore plus avec ma rancœur. Après qui j’étais le plus en colère ? Après Laurence pour m’avoir trompé ou bien après moi, pour avoir permis que cela se produise. Je voulais sauver la face, mais je pense que c’est contre moi que j’avais le plus de rage. Comment j’ai pu ce soir-là l’humilier à ce point, la traitant des pires insultes. Ce n’est pas possible, ce n’était pas moi, j’étais incapable de lui dire cela, pas plus que de réaliser que c’est toi qui prenait doucement le contrôle. Cette journée avait déjà très mal commencée au travail avec une engueulade du patron puis toute la journée, j’avais été sous tension. Je n’aurais pas dû m’arrêter au bistro avec Pierre. Là je ne sais pas combien on a bu de verres, mais en rentrant, j’étais pas dans mon état normal. Jack m’avait pas du tout apaisé comme je l’espérais. Il aura fallu une petite remarque sur l’heure à laquelle je suis rentré et surtout de mon état, pour que ça dégénère. J’étais incapable de contrôler ce que je disais. Heureusement, je ne l’ai jamais frappé, mais il y a des mots qui font tout aussi mal et des paroles que je n’aurais jamais dû prononcer. Je me demande aujourd’hui, si mon esprit ne s’était pas déjà noyé dans les vapeurs de mon whisky, de mon ami jack !
Le lendemain soir, en rentrant du travail, elle n’était plus là. Juste quelques mots sur un bout de papier posé sur la table ; « Je ne peux plus continuer comme ça, je m’en vais. » Au lieu de réagir, essayer de lui téléphoner, de lui demander pardon, j’ai ouvert une bouteille de whisky et je l’ai quasiment vidée. Le lendemain matin, j’ai trouvé une excuse bidon pour ne pas aller au travail ; c’était la première fois. En soirée Laurence m’a appelé pour me dire qu’elle était chez ses parents et qu’elle viendrait ce week-end avec son père récupérer ses affaires. J’étais encore tellement saoul, que je n’ai rien osé lui dire, pas même un petit mot d’excuse, une petite tentative pour me faire pardonner. Rien pour essayer de la faire changer d’avis, de la faire revenir, je n’ai rien fait ! Comme un lâche au champ de bataille, pétrifié par la peur qui n’attend que la balle qui viendra lui enlever la vie. Mon amour, je l’ai laissé partir sans lutter. J’ai baissé les armes avant même d’aller combattre. Je ne la méritais pas et je pense que je l’ai toujours su. Je ne peux pas la blâmer d’avoir pris cette décision. Le seul responsable, je peux le dire maintenant, c’était moi !
Table des matières
- Les années Lycées Env. 17 pages / 5775 mots
- Le début d’une relation passionnelle Env. 11 pages / 3648 mots
- Douce descente Env. 5 pages / 1428 mots
- Quand revient l’amour Env. 12 pages / 4011 mots
- A vouloir courir deux lièvres… Env. 16 pages / 5355 mots
- Inéxorable chute Env. 10 pages / 3283 mots
- Lente convalesence Env. 10 pages / 3274 mots
- Le retour à l’emploi Env. 12 pages / 4065 mots
- Le retour des vieux démons Env. 9 pages / 2859 mots
- Ce qui devait arriver… Env. 5 pages / 1661 mots
- Le retour des beaux jours. Env. 12 pages / 3937 mots
- Le jour où plus rien ne sera pareil Env. 18 pages / 6077 mots
- Au fond du trou Env. 13 pages / 4526 mots
- La belle illusion Env. 5 pages / 1486 mots
- Je crois qu’après avoir vu ça… Env. 7 pages / 2045 mots
- L’épilogue Env. 9 pages / 3050 mots
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