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Iris et le mari fâché (6) (Oeuvre réservée à un public adulte)
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- Catégorie : Érotisme
- Date de publication sur Atramenta : 8 novembre 2015 à 17h17
- Dernière modification : 31 octobre 2020 à 18h34
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- Longueur : Environ 7 pages / 2 228 mots
- Lecteurs : 216 lectures
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Iris et le mari fâché (6) (Oeuvre réservée à un public adulte)
Iris et le mari fâché
Je m’appelle Iris et je suis tendre et loyale. Si je trompe mon mari, c’est par la force des choses. On aurait dû m’appeler Moira. Le destin, ce n’est pas rien ! Quelle est ma réelle part de responsabilité dans ce qui m’arrive ? Peut-être ne suis-je qu’une marionnette ? Franchement, les riches femmes au foyer lassées par leur train-train pas malin se retrouvent-elles toutes nues dans un camion face à un Corse poilu ? Non ! Alors pourquoi moi ? Aidez-moi, je vous en supplie, je suis innocente. Lutter contre le destin, je ne peux pas, c’est une faute, c’est de l’orgueil, les dieux ne le pardonnent pas.
Je m’appelle Iris et hier mon mari a voulu me quitter. La soirée avait commencé de manière inhabituelle. Nos fils étaient partis pour le week-end avec leur club de hockey.
— Iris, il faut qu’on parle.
Inhabituelle ! La phrase de mon mari : « Iris » au lieu de « Minou » et « parle » au lieu de « cinéma ». Le « il faut » quant à lui était absolument, définitivement, implacablement coutumier.
Que savez-vous de mon mari ? Je vous ai dit qu’il était beau, riche et aimait les sudokus. C’est un admirable résumé… À partir de là, le reste jaillit. Car peut-on ramener chaque mois un salaire aussi indécent que celui de Jérôme – et être un homme bon ? Car peut-on se détendre en imprimant des sudokus de niveau expert, en utilisant des stylos de trois couleurs différentes pour comparer la progression dans leur résolution à différents moments de la journée – et ne pas être un gros con ? Je pourrais aussi vous expliquer comment mon mari est un dominant, un vrai. Tenez un petit exemple, horrible. Il utilise le futur simple à la première personne pour faire connaître ses exigences au personnel de maison. Ce matin encore, je l’entendais parler au jardinier. « Je vous demanderai d’aspirer ma voiture » ou mieux « Je vous rappellerai de tailler les haies dès demain ». Il adore aussi les « Je vous prie de », ce qui chez lui est la formule d’exigence la plus aiguë. Le pire, c’est que hier, j’ai entendu mon fils aîné interpeller la femme de ménage « Je vous prierai d’aspirer ma chambre, j’ai renversé la terre de mon vivarium. »
Bon, revenons à Jérôme. Il commence donc à me parler…
— Iris, je sais tout.
Alors là, mettez-vous à ma place, ne fut-ce qu’un court instant. Imaginez-vous la tempête qui me trombone l’esprit. Genre sait-il tout-tout-tout ? Ou juste un tout tout petit tout ? Je veux dire le dentiste aussi ?
— Iris, j’ai des photos !
Quoi ! Ce con aurait engagé un détective ?! Non, je ne peux pas imaginer son orgueil s’abaisser à cela. Bon, de toute façon, dans ces cas, ceux où j’ai tort, j’assume avec grâce, avec élégance. C’est une habitude. J’ai été dressée ainsi – principalement par ma mère.
— Excuse-moi, chéri. Mais j’aurais besoin que tu précises, enfin si tu souhaites encore avoir une conversation constructive.
Une voix douce, un sourire soumis et craintif dans l’espoir de faire passer la croûte d’ironie que mon mari ne manquera pas de déceler dans mes propos. Sa réponse est glaciale, la banquise.
— Écoute Iris, je ne sais pas à quoi tu joues. C’est affreux ce que tu fais. Dégradant. Humiliant. Alors garde tes minauderies de cour de récréation pour une autre occasion. Je t’offre une chance, une seule chance, d’assumer, de t’expliquer. Pourquoi ME fais-tu de pareilles saloperies ?
Mon cerveau tourne à trois-cent-soixante degrés, m’offre trois-cent-soixante réponses qui ressemblent toutes à des insultes. Pourtant je me tais, prends un air penaud et attends.
— Bordel ! Iris, tu veux voir les photos ?
Là, c’est simple, ma vie est foutue. Et c’est peut-être tant mieux. Je me sens presque joyeuse. Je lui souris avec l’air coupable, mais brave ! Il se lève et hurle.
— PUTAIN, IRIS, MAIS POURQUOI POURQUOI POURQUOI EST-CE QUE TU ME SALOPES TOUS MES SUDOKUS ???
Voilà… C’est comme un gag, sauf que c’est vrai. C’est vrai que je m’amuse à transformer les chiffres dans les sudokus inachevés que mon mari laisse dans les différentes pièces de la maison. C’est vrai que cela me fait fort rire de voir Jérôme devenir dingue, son chronomètre en main, incapable de terminer le jeu commencé la veille. C’est vrai, une vraie vérité que je ne peux qu’avouer – moi qui me préparais à tout nier.
Bon et sinon, OK, soulagement ! N’empêche… L’heure est grave. Tragique. Il m’agite sous le nez les photos de ses sudokus prises avec son téléphone. Le 6 ou le 3 vicieusement transformés en 8, le 1 en 7…
Soudain il va à la cuisine et ouvre une seconde bouteille de vin. Cela va très très mal – car même le soir de notre nuit de noces, mon mari n’a jamais envisagé de boire une autre bouteille après avoir terminé la première. « L’alcool fait perdre le contrôle », répète-t-il doctement. Or vous l’avez compris, Jérôme est un homme de contrôle. Pour ma part, j’aime les hommes ivres. C’est une forme de nudité et je suis voyeuse.
— Iris, ce que tu as fait est tellement inconciliable avec l’idée que j’ai du couple que je veux demander le divorce. Tu as brisé la confiance.
Il dit « briser la confiance » et j’ai un flash, je me vois nue avec un marteau en train de péter la Confiance, genre statue de déesse antique, ou carrément avec une batte de base-ball. Je souris. Il ne fallait pas.
— IRIS !!!!!
Mais c’est qu’il hurle, le petit génie. Il se lève et avance vers moi, il n’est qu’orgueil blessé, orgueil saignant et dégoulinant d’humeurs pourries, l’arrogance et l’outrecuidance en pansements. L’alcool a fait sauter le vernis. C’est du brut. Mon mari est un lion estropié, pire une hyène mutilée. Il y a carrément quelque chose de touchant, d’enfantin dans tant d’amour-propre en ruine. Il est saoul, aussi. Il me dit :
— Dis-moi-pour-quoi !!
Là il est temps, grand temps, que je me mette à pleurer. Mon mariage est en jeu.
— Pardon, Jérôme, je te demande pardon.
Oh que cela m’amuse de dire cette phrase. J’adore demander pardon. Tiens, peut-être est-ce la réelle, l’unique raison de mes infidélités ?
— Oh Jérôme, pardon, je ne le ferai plus. C’est parce que je m’ennuie, tu vois.
Gros sanglots.
— Tu rentres à la maison, tu ne me regardes pas, tu plonges dans tes sudokus. Pardon, Jérôme.
Je renifle.
— Jérôme, j’étais jalouse. Pardon.
Mon mari se redresse, prompt à ramasser son orgueil. Mais un peu plus malin que prévu quand même.
— Iris, te fous quand même pas trop de ma gueule, je te connais.
— Je te jure Jérôme, je ne le ferai plus, c’était une blague. Une toute petite blague. Pardon.
Je teste un minuscule sourire, le modèle semi-ravageur. Soudain Jérôme m’attrape et en quelques gestes précis, sans tendresse ni passion, presque mécaniquement, il ôte ma robe brune, celle que j’avais le soir du bel homme. Il me manipule comme si j’étais une poupée, je me laisse faire.
Sa voix était toujours haineuse.
— Retourne-toi.
Alors là pour la première fois en quinze ans de mariage, le comportement de Jérôme me surprend. Je lâche un petit cri d’étonnement.
— Iris, tu te fous de moi. Tu es plus belle que jamais. Et tu le sais. Et tu me nargues. Alors arrête de prendre ces airs de Sainte-nitouche. Même ton cul est insolent. Tu me rends dingue et tu me le paieras.
J’ai une culotte, coupe brésilienne, en jolies dentelles écrues. J’ai de petites fesses, rondes, musclées, bronzées, ce n’est pas nouveau, je vous l’ai déjà dit. Il faut suivre… En fait, j’ai le corps d’une grande ado un peu trop mince. Certains hommes adorent cela. Tant pis pour les autres.
Ce soir, tout dans le comportement de Jérôme m’étonne. D’abord, il m’a déshabillée avec cette violence retenue. La vraie violence est dans son visage, sa mâchoire crispée, ses yeux très clairs brillent d’un éclat venimeux, sa voix est un concentré de haine. Je suis là, en culotte et soutien, devant mon mari, dans notre luxueux salon. Et je l’avoue, pour une fois, j’ai plus peur qu’envie de rire. Il me tire les cheveux, me pousse le visage vers le bas. Entre temps, il a ouvert son pantalon et sorti son sexe en érection. Je n’ai jamais voulu prendre son pénis en bouche. Il faut savoir que j’étais jeune quand nous nous sommes rencontrés. Pour tout vous dire, la première fois qu’une copine m’a expliqué ce qu’était une « pipe », j’ai éclaté de rire. Ben oui, je croyais que c’était une blague… Ce n’est que tout récemment que j’ai commencé à trouver cela diablement amusant. Bref, la fellation et autres acrobaties ne font pas partie de notre rituel d’accouplement à Jérôme et moi. Depuis quasi quinze ans, nous avons formalisé toutes nos pratiques, installés dans un conformisme quasi immuable : quelques rapides tripatouillages, puis moi au-dessus, puis lui au-dessus. Terminus. Vous dire, si ce soir, c’est surprise-partie.
Docile, je m’applique, j’ai son sexe en bouche et je sais que je dois me faire pardonner. Le divorce ne fait pas partie de mes projets de vie actuels. Donc ma foi, je suce, je lèche, je caresse. Mon application semble ravir, puis horrifier mon mari. Je comprends qu’il me veut humiliée, soumise, pas heureuse, participante. Il se retire, me redresse, me retourne, toujours comme un jouet, il baisse ma culotte et me pénètre. Rapidement. Brusquement. C’est un peu douloureux. Mais pas vraiment. Désormais j’aime cela au-delà de toutes minauderies possibles. Cela m’arrange bien de lui tourner le dos. Mais très vite, il se retire. J’ai envie de gémir, de dire « Encore. Reste. », mais jamais je ne dirai « Encore » à mon mari ! Enfin, c’est ce que je pensais encore à ce moment-là. Je reste tournée, penchée en avant, les fesses tendues, immobile. Il me veut soumise. Je veux bien jouer à cela avec lui. Je sens ses doigts glisser dans ma vulve. Zut, j’aime cela aussi. Soudain, sa voix me fait sursauter, la voix terrible d’un procureur prononçant un réquisitoire en cours d’Assise. Une condamnation.
— Iris, tu es trempée !
C’est vrai. C’est plus fort que moi. S’il le veut, je lui demande encore pardon… Mais voilà que sa main humide de mon humidité glisse sur mon anus, qu’il se met à caresser furieusement jusqu’à y enfoncer un doigt, puis deux. C’est affreux, ça me plaît, je suis terrorisée, mais que fait-il ? Mon mari n’est plus mon mari. Mon mari va me sodomiser à cause d’un sudoku saboté ! Il frotte son pénis sur mon anus. Je reste silencieuse, fesses tendues, aux aguets. Il rentre doucement, j’ai envie de crier, de le repousser. Pas question. Il respire très fort. Ce silence haletant entre nous hurle à mes oreilles plus que cent paroles d’amour. Il reste figé, le gland légèrement enfoncé. Je commence à m’habituer à sa présence. Il est penché sur moi. Sa main gauche caresse mon clitoris. Je m’entends gémir. Malgré moi. Il enfonce un peu plus son sexe. Un cri m’échappe. Un hurlement. Sa main droite attrape mon sein droit et l’écrase violemment. Et là, c’est l’électrochoc, que dis-je l’électrocution générale, mon cerveau explose, mon âme disjoncte, je hurle, je hurle un oui absolu ! Un « oui » de tarée, un « oui » de folle furieuse. Ma voix est rauque et je gueule. Oui, à partir de là, ma bouche déraisonne, elle parle toute seule, elle bégaie des « oui » et des « encore » à s’en épuiser le souffle. Jérôme pousse des grognements d’homme préhistorique. Je l’ignore, il n’existe pas ! Il n’y a que moi et cette explosion de sensations quasi métaphysiques. Oui, je m’appelle Iris et j’ai rencontré Dieu. Cela dure cinq minutes, cinq heures. Je l’ignore. Mais à un moment, c’est fini. Jérôme me laisse étendue sur le divan. Sans un geste tendre. Il monte prendre une douche et se coucher.
Depuis, la vie a repris son cours normal. Ce matin, Jérôme m’a serrée contre lui, m’a embrassée distraitement dans le cou avant de me proposer d’aller au cinéma. C’est marrant, hier mon mari m’a fait jouir comme une folle – littéralement une folle – et aujourd’hui je le méprise comme jamais. La domination qu’il a voulu signifier par son acte me fait pitié. L’humiliation m’a amusée, dans le sens qu’elle m’a divertie, distraite de mon habituel ennui. Mais je ne suis pas demandeuse. Si mon cerveau n’avait pas disparu dans mes hurlements de jouissance, j’aurais dû me retourner et lui dire « Tiens, à propos, chéri, je voulais te raconter un truc à propos de Sanen notre dentiste. » Hier, mon orgasme, cela a été ma liberté, ma pirouette et j’en ai bien profité.
Je m’appelle Iris et hier, mon mari m’a sodomisée.
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