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Guerre contre les Majors V 1.9913
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- Catégorie : Littérature générale > Romans
- Date de publication originale : 17/02/2006
- Date de publication sur Atramenta : 25 février 2013 à 21h02
- Dernière modification : 7 avril 2013 à 20h23
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- Longueur : Environ 355 pages / 115 584 mots
- Lecteurs : 557 lectures
- Coup de cœur des lecteurs (×1)
- Mots clés : pamphlet guerre majors
Cette oeuvre est complète, mais a besoin de relecteurs.
Guerre contre les Majors V 1.9913
Escapade
19/04/2006, 19:12
Véronique a le sourire aujourd’hui. Elle a une surprise pour Brian, dont c’est l’anniversaire. C’est dur d’offrir quelque chose à un prisonnier. Heureusement, Brian est un prisonnier modèle.
Cet américain l’a d’abord séduite par son physique sympa. Elle qui n’est pas grande a une préférence pour les hommes à peine plus grand qu’elle. C’est un des rares Gi à être taillé comme un chat sauvage. Tout en finesse, des muscles longs, et pourtant il ne mesure qu’un mètre soixante-douze.
Ensuite, par ses études. Brian est un littéraire. Elle se demande ce qu’il fait à l’armée. Pour lui, c’était un job qui lui permettrait de voyager. À part pour le débarquement, où il aurait dû faire « le coup de feu » comme les autres, il a un travail de stratif. L’armée lui apparaît même plus juste que le reste du monde du travail, où il faut trimer au rendement pour un salaire de misère. En plus, il est payé pour faire du sport et des stages. Il a même son permis de conduite de char de combat. Elle lui a demandé d’en ramener un perso, mais il n’a pas saisi l’allusion.
Enfin pour son humour. Mais ça, c’est elle qui l’inspire. Brian est du genre réservé. Mais Véronique est bon public et il invente un tas de petits trucs pour la faire rire. À cause de sa connaissance partielle du français, il est tombé au début dans des quiproquos équivoques. Mais aujourd’hui, il en joue avec finesse.
Ce midi, donc, elle lui a dit de s’offrir une tenue civile correcte pour sortir. Elle lui offre le resto en ville. Chemise et cravate obligatoire, même si le style est cool. Elle n’a pas dit pourquoi.
Brian joue le jeu. Mais il n’y croit pas. Il pense plutôt à un dîner en tête à tête dans un coin du réfectoire avec une petite amélioration qu’elle aura réussi à organiser. Il apprécie tout de même l’attention. Cela fait six mois environ qu’il est prisonnier. Une éternité qui lui pèse tout d’un coup. Malgré le sport, malgré le net, malgré les sorties sur le toit, malgré le foyer et son mini-marché, malgré Véronique, il est tout de même un prisonnier. Et pour s’évader, ce soir, ce sera avec un peu d’alcool et beaucoup de nostalgie, quand Véronique sera rentrée chez elle et l’aura laissé seul dans sa chambre.
Mais à dix-huit heures, Nathalie entraîne Brian dans un autre secteur.
Là, ils ont rendez-vous avec un « haut responsable ».
— Brian, à la demande de Mademoiselle, j’ai étudié votre dossier. Et j’émets un avis favorable à un essai. Il va s’en dire que vous portez sur vous la responsabilité du futur de certains de vos camarades. Nous allons vous laissez sortir pour une permission ce soir.
— Thank you, euh merci, merci monsieur.
— Il y a quand même des restrictions assez draconiennes.
— Je me doute Monsieur.
— Vous allez devoir porter un dispositif assez contraignant sur vous. Une sorte de dispositif anti-évasion.
— Oui Monsieur.
— Le voici.
L’homme sort alors une sorte de collier métallique, assez lourd.
— Voici ce que vous devrez avoir sous le col de votre chemise. Il s’agit d’un collier étrangleur. Il se déclenche quand il est éloigné de plus de dix mètres de ce collier-ci.
Il en ressort un autre, très fin.
— De plus, si ce collier est arraché et que le fil cède, l’émetteur cesse son émission et votre collier se déclenche. Il y a aussi un petit bouton ici, qui éteint l’émetteur. Dans les deux cas, c’est la mort par asphyxie et vous ne pourrez pas parler durant votre agonie.
Brian est stupéfait. Sa vie ne tiendrait vraiment qu’à un fil ce soir. Mais la tentation est forte. Il accepte alors les conditions. Il ne doit pas tenter de courir vers des soldats américains, de laisser un message par terre…Et il lui faudra se retenir pour les toilettes…car Véronique au moindre doute devra actionner le collier.
À peine la porte franchie, Brian oublie le collier. Sa main serre celle de Véronique quand il respire l’air de la liberté. Elle le tire un peu pour l’encourager à avancer. Ils sont dehors, ils ne doivent pas paraître suspects.
La première chose qu’ils font est d’aller boire un verre. Brian découvre qu’il n’est plus à Paris, ce dont il aurait dû s’apercevoir sur le toit, mais qu’il n’avait pas pensé à vérifier. Il préfère ne pas poser de questions, afin que Véronique ne se méprenne pas.
Il regarde passer les patrouilles régulières mais ne compte pas trouver un visage connu. Celui-ci pourrait signifier une mort atroce. Véronique est un peu tendue, et c’est à lui à la rassurer. Il se lève à moitié et l’embrasse par- dessus la table. Il parvient ainsi à lui faire revenir un petit sourire.
— Dont worry dear… je n’essaierai pas de m’échapper. Je suis si bien avec toi.
— Tu ne m’en veux pas trop ?
— Tu fais ton devoir non ?
— Seulement mon devoir tu crois ?
— Tu joins l’agréable à l’utile ?
— Prétentieux !
— Oui maîtresse ! »
Elle pouffe. Lui aussi préfère en rire. Et puis, elle s’est mise en quatre pour lui. Elle a mis un jean, des petites bottines noires. Elle porte aussi un trench-coat en cuir noir et dessous, une chemise brodée largement ouverte. Même si les filles en uniforme peuvent avoir l’air sexy quand on y regarde à deux fois avec un peu de dérision, rien ne vaut une fille qui sait s’habiller.
Et même se maquiller. En la dévisageant, Brian voit ce fil si fin à son cou gracile. Elle l’a caché avec un autre collier. Plaqué ou massif, il lui va bien. Lui aussi aurait envie de lui faire un cadeau. Mais ce genre d’articles n’existe pas au foyer et son argent n’est pas disponible à l’extérieur du « centre ».
Il pose quand même anodinement la question.
— Supposons que je veuille acheter quelque chose à l’extérieur, ou t’offrir des fleurs, pourrai-je le faire la prochaine fois ?
Véronique se sent gênée. Il n’est pas encore question de prochaine fois. Elle est seule, avec le concepteur du collier, un simple technicien bossant pour Quentin, le grand chef de la cellule équipements spéciaux, à savoir que Brian est dehors ce soir. S’il arrive quelque chose, elle risque gros. Elle a trafiqué le contrôle des sorties qui aurait dû déclencher l’alarme quand la mini-puce injectée sous la peau de Brian (implantée à son insu lors de sa capture) a franchi le portique de sécurité de l’entrée. D’une certaine façon, elle l’a fait réellement s’évader ce soir.
Elle préfère détourner la conversation. Avec un léger voile devant les yeux, elle le regarde langoureusement.
— Tu m’offrirais des fleurs ?
— Tu préférerais des bonbons ?
— Des chocolats alors !
Un ange passe. Brian sent bien l’étrangeté de la situation. Son collier le serre tout d’un coup. Il n’a pas envie de s’évader, pas envie de trahir son amie. Mais son devoir serait de le faire. Après tout, il est très bien ce collier qui lui évite de céder à la tentation.
— La gourmandise est un mauvais défaut. Et si nous allions manger ?
— Tu préfères quoi ?
— Je suis sûr de la haute qualité gustative des plats français, mais j’ai envie de hamburgers et de muffies.
— Depuis votre arrivée, il y a plein de QuickMac ouverts exprès pour vous. Tu euh… c’est plein d’américains.
— Où tu veux alors. Un coin tranquille.
— Un resto italien ?
— OK, j’adore les pizzas.
— Et moi les spaghettis, répond la Belle.
La soirée se passe merveilleusement bien, romantique à souhait. Et c’est l’estomac bien calé et amoureux que les deux tourtereaux reprennent la direction du centre, sans un mot. Ils marchent côte à côte à la lumière blafarde de l’éclairage public. De l’autre côté de la rue, une patrouille américaine regarde Brian avec envie et poursuit son chemin.
Au carrefour, un gamin d’une douzaine d’année surgit de l’ombre et arrache le collier en or de Véronique. Ce faisant, il brise le fil de l’autre. Véronique est d’abord choquée par ce vol. La délinquance avant l’invasion avait été réduite à zéro. La réintroduction d’argent liquide à cause des Américains a fini par la faire renaître de ses cendres.
Mais Brian se tient le cou, désespéré. Son visage tourne au cramoisi. Véronique le jette à terre, le met sur le ventre, dégrafe une attache dissimulée à l’arrière de son collier, tire sur une goupille et celui-ci se détache du cou de Brian. Il était temps. Alors qu’il se relève péniblement, la patrouille a fait demi-tour et vient vers eux. Brian leur fait face, avance.
Dans son dos, Véronique à mis la main dans la poche droite du trench-coat. Sa petite main serre la crosse d’un pistolet automatique de 9 mm. Il est chargé, sécurité ôtée.
Après avoir sauvé la vie de Brian, elle va devoir l’abattre.
Les secondes s’étirent. Elle hésite. Elle a des flashes de cette soirée. Brian si attentionné. Brian heureux. Brian qui l’embrasse. Sans quitter sa poche, sa main dirige le canon vers le dos de Brian à cinq mètres devant elle.
— OK OK All right for me. But this boy has stolen my girl friend. Quick, run after him !
— We aren’t here for this. Sorry. Good evening.
Brian se tourne vers Véronique. Elle a les bras ballants. Elle est en larmes. Il la serre contre lui, lui chuchote à l’oreille.
— Rentrons. J’ai eu mon lot d’émotions pour ce soir.
Table des matières
- Préface de Jack Minier Env. 4 pages / 1100 mots
- Présentation par l’auteur (mars 2013) Env. 3 pages / 889 mots
- D. Day Two Env. 4 pages / 1136 mots
- Veille d’élection Env. 3 pages / 790 mots
- Un enlisement perceptible Env. 3 pages / 732 mots
- Fuite à Varennes Env. 6 pages / 1824 mots
- L’Appel du petit Kaporal Env. 3 pages / 645 mots
- La Net Révolution Env. 4 pages / 951 mots
- La cache aux serveurs Env. 5 pages / 1284 mots
- La Campagne de France Env. 4 pages / 1034 mots
- Franck Env. 5 pages / 1399 mots
- Manifestation tragique Env. 4 pages / 1239 mots
- Une défaite sans combat Env. 3 pages / 857 mots
- Contre-Attaque Env. 3 pages / 790 mots
- Brian Env. 3 pages / 958 mots
- Chantage en chanson ou ratage en rançon ? Env. 3 pages / 651 mots
- Véra S. Env. 4 pages / 1164 mots
- Nuit d’amour Env. 2 pages / 373 mots
- L’homme de l’ombre Env. 3 pages / 719 mots
- Le Site Assassiné (Elsa et Christian) Env. 3 pages / 892 mots
- Fusions chaudes Env. 3 pages / 826 mots
- 14 juillet en berne Env. 4 pages / 1329 mots
- Expulsion Env. 3 pages / 976 mots
- Fils de héros Env. 2 pages / 647 mots
- Prise du Net pouvoir Env. 4 pages / 1113 mots
- Épuration idéologique Env. 3 pages / 757 mots
- Supra Net Env. 3 pages / 867 mots
- Enrôlé Env. 4 pages / 1336 mots
- Derrière les barreaux Env. 5 pages / 1482 mots
- Alain Env. 3 pages / 807 mots
- Puces motos à Niort Env. 5 pages / 1312 mots
- Bienvenue Major DAD Env. 4 pages / 1053 mots
- Camps de redressement Env. 5 pages / 1412 mots
- Les DRM passent dans les mœurs Env. 2 pages / 397 mots
- Honneur et décadence Env. 4 pages / 1134 mots
- Manifestations Env. 4 pages / 1093 mots
- Dure journée Env. 4 pages / 1284 mots
- Triste conjoncture Env. 3 pages / 938 mots
- Captivante captivactivité Env. 4 pages / 1182 mots
- Die Hard 2 Env. 3 pages / 787 mots
- Un scénario pour l’été 2007 Env. 5 pages / 1491 mots
- Avis de tempête Env. 6 pages / 1772 mots
- La voiture qu’il nous faut Env. 9 pages / 2882 mots
- Installation Env. 6 pages / 1723 mots
- Le mariage d’Elsa et Christian Env. 6 pages / 1867 mots
- Jasmine Env. 7 pages / 2153 mots
- Souriez, vous êtes filmés Env. 5 pages / 1308 mots
- Die Hard 3 Env. 4 pages / 1308 mots
- Night hard too Env. 6 pages / 1982 mots
- Rafle au réveil Env. 4 pages / 1218 mots
- Du rififi dans le Médoc : Préambule Env. 6 pages / 1649 mots
- Escapade Env. 5 pages / 1654 mots
- Du rififi dans le Médoc : D’est en Ouest Env. 6 pages / 1804 mots
- Incarcérations Env. 5 pages / 1358 mots
- Palpitations Env. 1 page / 265 mots
- Du rififi dans le Médoc : Bombannes Env. 10 pages / 3335 mots
- Le Pouilleux Env. 6 pages / 1898 mots
- Interrogatoires Env. 5 pages / 1475 mots
- Du rififi dans le Médoc : Promenade au bord du lac Env. 9 pages / 2842 mots
- Contre espionnage Env. 5 pages / 1537 mots
- Du rififi dans le Médoc : Tourisme Env. 9 pages / 3066 mots
- La plus belle des prisons ? Env. 5 pages / 1596 mots
- Du rififi dans le Médoc : Commando malgré lui Env. 6 pages / 1870 mots
- Cœurs froids banlieues chaudes Env. 6 pages / 1730 mots
- Du rififi dans le Médoc : retour précipité Env. 5 pages / 1428 mots
- Les horreurs de la guerre Env. 13 pages / 4154 mots
- Du rififi dans le Médoc : Dernier jour de plage Env. 9 pages / 2952 mots
- Au bout du monde Env. 5 pages / 1279 mots
- Du rififi dans le Médoc : Odyssée Épilogue Env. 8 pages / 2477 mots
- Un nouveau départ Env. 5 pages / 1671 mots
- La Boite de Nuit : Acte 1 Env. 5 pages / 1564 mots
- Sombres prémices Env. 8 pages / 2516 mots
- La Boite de Nuit : acte 2 Env. 8 pages / 2645 mots
- Pour toujours Env. 9 pages / 2902 mots
- Musique de guerre Env. 12 pages / 3780 mots
- Postface Env. 2 pages / 454 mots
- Les Bonus Env. 13 pages / 3820 mots
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