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Confusion
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- Catégorie : Savoir, culture et société
- Date de publication sur Atramenta : 24 août 2019 à 15h49
- Dernière modification : 15 janvier 2021 à 4h43
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- Longueur : Environ 3 pages / 776 mots
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Confusion
« C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;
C’est le but de la vie, et c’est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu’au soir… »[1]
Charles Baudelaire
« La mort des pauvres »
________________________________________
Bien que la Camarde[2] immine en l’avenue
Nous sommes des joyaux sertis d’inconnu…
* * *
Quelle est cette humanité en éternelles thèses heuristiques[3], cette immensité bien au-delà de l’entendement humain, ces si confus serpentements d’obscurité et de lumière ? Or, comme elle nous charme et nous désarme cette vie si imparfaite et en continuelle tourmente ! N’incarne-t-elle pas encor la plus grande richesse d’ici-bas ?
Quelle que soit notre confession, notre condition, nous espérons. Nous implorons continûment une suprême pureté, une souveraine sublimité qui présiderait le monde. Puis, même les athées ou les consciences habitées d’apostasie, séduites ou alliciées par le souffle qui les anime, mais déplorant la vainitude existentielle et persiflant les géhennes éternelles, ne sauraient renoncer aux éphémères délices de notre monde.
* * *
Comme les hommes avironnent parmi les innombrables récifs du séjour terrestre, ils ont grand besoin de consulter leur âme. Cette intimité qui les assiste, qui guide leur évolution et qui ne peut se soustraire à sa mission. Même si nous délaissons trop souvent notre intime sanctuaire, nous ne sommes jamais seuls. Ce refuge ne devrait pas être perçu comme un ennemi investi d’improuver nos erreurs à tout instant. D’évidence, il sait comment nous reconquérir de son irrésistible musique. Quelle trêve alcyonienne[4], quelle fidèle confidente que cette présence en nous-mêmes ! Nul magistère ne pourrait davantage quintessencier nos pénombres oculaires ou théoriser sur nos dérapages dans la confusion axiologique[5] nous inondant journellement.
De tout temps, il a toujours été plus aisé à l’humanité de se vautrer dans la corruption ou la lubricité[6] que d’épouser une certaine direction qui l’élèverait ou la rendrait meilleure. Cela dit, je ne suis pas une femme sans torts. Oh, que non ! Souvent, les regrets et les tourments siègent en ma raison. Du reste, je sais si bien que nul être ne peut s’estimer hors d’atteinte des maux de l’existence ou constamment protégé des dérives existentielles. Mais, nos expériences, ou même nos fautes, ne sont point vaines. Elles peuvent nous instruire, désépaissir nos grossièretés dans le désordre de nos passions ou de nos coupables avidités, si nous les reconnaissons bien sûr.
* * *
Supplémentairement à l’entéléchie[7] qui s’imbrique en nos existences, nous hébergeons en notre périssable nature, une finitude biologique, une mort cellulaire paramétrée ou préméditée et combinée d’organes vitaux, d’agents pathogènes ou mortifères, nous dévorant certainement. Et nous y voyons là une grâce occulte, une offrande de vie, complice et captive de cette folle course vers la mort qui livrera inexorablement notre dépouille aux rudesses de la terre ou aux aspérités des forces telluriques.
Contrairement à mon laconisme narratif, j’analyse longuement pour échapper aux chimères, à mon idéalisme. Ainsi, vous en conviendrez vous-mêmes, les ébauches ne sont que prémices. Et les consécrations de ces préformes, jusqu’aux plus exquises et plus précieuses se trouvant sur Terre, demeurent étrangères à l’absolu ou à l’idéalité. Malgré les intentions qui nous prêtent vie, tout se destine immanquablement à se musser dans les fureurs ou les humeurs des vents. De là l’urgence de déguster les douceurs de la vie, en dépit de l’éphémérité existentielle, avant que le temps ne moissonne jusqu’à nos mémoires.
* * *
Nous ignorons tout de l’impénétrable futur puisqu’il est temporellement incréé. Privés de son royaume, il est difficile, voire impossible de le conjecturer. Il séjourne là, au portique de l’Infini ou de l’Inconnaissable, nous enveloppant dès lors de son funeste dessein.
Le poète Baudelaire exprime si réalistement cette nébuleuse complicité ou sibylline connivence entre la vie et la mort. En dépit de l’association et de l’évocation antithétique du vivre et du mourir auxquelles nous sommes tous enchaînés ou prédestinés, plutôt que de nous confondre dans un délire de langueur ou d’impuissance envers la brièveté de nos existences et l’inévitable mort qui nous emportera, l’auteur nous propose d’accueillir l’espoir en nos cœurs, cet « élixir » qui nous « enivre » et nous insuffle le vouloir « de marcher jusqu’au soir ».
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