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Alexandre le Grand
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- Catégorie : Théâtre
- Date de publication sur Atramenta : 10 mars 2011 à 13h29
- Dernière modification : 18 janvier 2017 à 10h49
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- Longueur : Environ 46 pages / 16 120 mots
- Lecteurs : 989 lectures + 555 téléchargements
Alexandre le Grand
Acte troisième
Scène I
Axiane, Cléofile
AXIANE
Quoi, Madame ? en ces lieux on me tient enfermée ?
Je ne puis au combat voir marcher mon armée,
Et commençant par moi sa noire trahison,
Taxile de son camp me fait une prison ?
C’est donc là cette ardeur qu’il me faisait paraître !
Cet humble adorateur se déclare mon maître !
Et déjà son amour, lassé de ma rigueur,
Captive ma personne au défaut de mon cœur !
CLÉOFILE
Expliquez mieux les soins et les justes alarmes
D’un roi qui pour vainqueur ne connaît que vos charmes,
Et regardez, Madame, avec plus de bonté
L’ardeur qui l’intéresse à votre sûreté.
Tandis qu’autour de nous deux puissantes armées,
D’une égale chaleur au combat animées,
De leur fureur partout font voler les éclats,
De quel autre côté conduiriez-vous vos pas ?
Où pourriez-vous ailleurs éviter la tempête ?
Un plein calme en ces lieux assure votre tête :
Tout est tranquille…
AXIANE
Et c’est cette tranquillité
Dont je ne puis souffrir l’indigne sûreté.
Quoi ? lorsque mes sujets, mourant dans une plaine,
Sur les pas de Porus combattent pour leur reine,
Qu’au prix de tout leur sang ils signalent leur foi,
Que le cri des mourants vient presque jusqu’à moi,
On me parle de paix, et le camp de Taxile
Garde dans ce désordre une assiette tranquille ?
On flatte ma douleur d’un calme injurieux !
Sur des objets de joie on arrête mes yeux !
CLÉOFILE
Madame, voulez-vous que l’amour de mon frère
Abandonne au péril une tête si chère ?
Il sait trop les hasards…
AXIANE
Et pour m’en détourner
Ce généreux amant me fait emprisonner !
Et tandis que pour moi son rival se hasarde,
Sa paisible valeur me sert ici de garde !
CLÉOFILE
Que Porus est heureux ! le moindre éloignement
À votre impatience est un cruel tourment,
Et si l’on vous croyait, le soin qui vous travaille
Vous le ferait chercher jusqu’au champ de bataille.
AXIANE
Je ferai plus, Madame : un mouvement si beau
Me le ferait chercher jusque dans le tombeau,
Perdre tous mes États, et voir d’un œil tranquille
Alexandre en payer le cœur de Cléofile.
CLÉOFILE
Si vous cherchez Porus, pourquoi m’abandonner ?
Alexandre en ces lieux pourra le ramener.
Permettez que veillant au soin de votre tête,
À cet heureux amant l’on garde sa conquête.
AXIANE
Vous triomphez, Madame ; et déjà votre cœur
Vole vers Alexandre et le nomme vainqueur ;
Mais sur la seule foi d’un amour qui vous flatte,
Peut-être avant le temps ce grand orgueil éclate :
Vous poussez un peu loin vos vœux précipités,
Et vous croyez trop tôt ce que vous souhaitez.
Oui, oui…
CLÉOFILE
Mon frère vient, et nous allons apprendre
Qui de nous deux, Madame, aura pu se méprendre.
AXIANE
Ah ! je n’en doute plus, et ce front satisfait
Dit assez à mes yeux que Porus est défait.
Scène II
Taxile, Axiane, Cléofile
TAXILE
Madame, si Porus avec moins de colère
Eût suivi les conseils d’une amitié sincère,
Il m’aurait en effet épargné la douleur
De vous venir moi-même annoncer son malheur.
AXIANE
Quoi ? Porus…
TAXILE
C’en est fait ; et sa valeur trompée
Des maux que j’ai prévus se voit enveloppée.
Ce n’est pas (car mon cœur, respectant sa vertu,
N’accable point encore un rival abattu),
Ce n’est point que son bras, disputant la victoire,
N’en ait aux ennemis ensanglanté la gloire ;
Qu’elle-même, attachée à ses faits éclatants,
Entre Alexandre et lui n’ait douté quelque temps ;
Mais enfin contre moi sa vaillance irritée
Avec trop de chaleur s’était précipitée.
J’ai vu ses bataillons rompus et renversés,
Vos soldats en désordre et les siens dispersés,
Et lui-même, à la fin, entraîné dans leur fuite,
Malgré lui du vainqueur éviter la poursuite,
Et de son vain courroux trop tard désabusé,
Souhaiter le secours qu’il avait refusé.
AXIANE
Qu’il avait refusé ! Quoi donc ? pour ta patrie,
Ton indigne courage attend que l’on te prie ?
Il faut donc, malgré toi, te traîner aux combats,
Et te forcer toi-même à sauver tes États !
L’exemple de Porus, puisqu’il faut qu’on t’y porte,
Dis-moi, n’était-ce pas une voix assez forte ?
Ce héros en péril, ta maîtresse en danger,
Tout l’État périssant n’a pu t’encourager !
Va, tu sers bien le maître à qui ta sœur te donne.
Achève, et fais de moi ce que sa haine ordonne.
Garde à tous les vaincus un traitement égal,
Enchaîne ta maîtresse en livrant ton rival.
Aussi bien c’en est fait : sa disgrâce et ton crime
Ont placé dans mon cœur ce héros magnanime.
Je l’adore, et je veux avant la fin du jour
Déclarer à la fois ma haine et mon amour,
Lui vouer à tes yeux une amitié fidèle,
Et te jurer aux siens une haine immortelle.
Adieu. Tu me connais : aime-moi si tu veux.
TAXILE
Ah ! n’espérez de moi que de sincères vœux,
Madame ; n’attendez ni menaces ni chaînes,
Alexandre sait mieux ce qu’on doit à des reines.
Souffrez que sa douceur vous oblige à garder
Un trône que Porus devait moins hasarder ;
Et moi-même en aveugle on me verrait combattre
La sacrilège main qui le voudrait abattre.
AXIANE
Quoi ? par l’un de vous deux mon sceptre raffermi
Deviendrait dans mes mains le don d’un ennemi ?
Et sur mon propre trône on me verrait placée,
Par le même tyran qui m’en aurait chassée ?
TAXILE
Des reines et des rois vaincus par sa valeur
Ont laissé par ses soins adoucir leur malheur.
Voyez de Darius et la femme et la mère :
L’une le traite en fils, l’autre le traite en frère.
AXIANE
Non, non, je ne sais point vendre mon amitié,
Caresser un tyran, et régner par pitié.
Penses-tu que j’imite une faible Persane ?
Qu’à la cour d’Alexandre on retienne Axiane ?
Et qu’avec mon vainqueur courant tout l’univers,
J’aille vanter partout la douceur de ses fers ?
S’il donne les États, qu’il te donne les nôtres.
Qu’il te pare, s’il veut, des dépouilles des autres.
Règne. Porus ni moi n’en serons point jaloux,
Et tu seras encor plus esclave que nous.
J’espère qu’Alexandre, amoureux de sa gloire
Et fâché que ton crime ait souillé sa victoire,
S’en lavera bientôt par ton propre trépas.
Des traîtres comme toi font souvent des ingrats ;
Et de quelques faveurs que sa main t’éblouisse,
Du perfide Bessus regarde le supplice.
Adieu.
Scène III
Cléofile, Taxile
CLÉOFILE
Cédez, mon frère, à ce bouillant transport :
Alexandre et le temps vous rendront le plus fort,
Et cet âpre courroux, quoi qu’elle en puisse dire,
Ne s’obstinera point au refus d’un empire.
Maître de ses destins, vous l’êtes de son cœur.
Mais dites-moi : vos yeux ont-ils vu le vainqueur ?
Quel traitement, mon frère, en devons-nous attendre ?
Qu’a-t-il dit ?
TAXILE
Oui, ma sœur, j’ai vu votre Alexandre.
D’abord ce jeune éclat qu’on remarque en ses traits
M’a semblé démentir le nombre de ses faits.
Mon cœur plein de son nom, n’osait, je le confesse,
Accorder tant de gloire avec tant de jeunesse ;
Mais de ce même front l’héroïque fierté,
Le feu de ses regards, sa haute majesté,
Font connaître Alexandre ; et certes son visage
Porte de sa grandeur l’infaillible présage,
Et sa présence auguste appuyant ses projets,
Ses yeux comme son bras font partout des sujets.
Il sortait du combat. Ébloui de sa gloire,
Je croyais dans ses yeux voir briller la Victoire.
Toutefois à ma vue oubliant sa fierté,
Il a fait à son tour éclater sa bonté.
Ses transports ne m’ont point déguisé sa tendresse :
« Retournez, m’a-t-il dit, auprès de la princesse,
Disposez ses beaux yeux à revoir un vainqueur
Qui va mettre à ses pieds sa victoire et son cœur. »
Il marche sur mes pas. Je n’ai rien à vous dire,
Ma sœur : de votre sort je vous laisse l’empire ;
Je vous confie encor la conduite du mien.
CLÉOFILE
Vous aurez tout pouvoir, ou je ne pourrai rien.
Tout va vous obéir, si le vainqueur m’écoute.
TAXILE
Je vais donc… Mais on vient. C’est lui-même sans doute.
Scène IV
Alexandre, Taxile, Cléofile, Éphestion ; suite d’Alexandre
ALEXANDRE
Allez, Éphestion. Que l’on cherche Porus,
Qu’on épargne sa vie et le sang des vaincus.
Scène V
Alexandre, Taxile, Cléofile
ALEXANDRE, à Taxile.
Seigneur, est-il donc vrai qu’une reine aveuglée
Vous préfère d’un roi la valeur déréglée ?
Mais ne le craignez point : son empire est à vous ;
D’une ingrate à ce prix fléchissez le courroux.
Maître de deux États, arbitre des siens mêmes,
Allez avec vos vœux offrir trois diadèmes.
TAXILE
Ah ! c’en est trop, Seigneur ! Prodiguez un peu moins…
ALEXANDRE
Vous pourrez à loisir reconnaître mes soins.
Ne tardez point, allez où l’amour vous appelle,
Et couronnez vos feux d’une palme si belle.
Scène VI
Alexandre, Cléofile
ALEXANDRE
Madame, à son amour je promets mon appui :
Ne puis-je rien pour moi quand je puis tout pour lui ?
Si prodigue envers lui des fruits de la victoire,
N’en aurai-je pour moi qu’une stérile gloire ?
Les sceptres devant vous ou rendus ou donnés,
De mes propres lauriers mes amis couronnés,
Les biens que j’ai conquis répandus sur leurs têtes,
Font voir que je soupire après d’autres conquêtes.
Je vous avais promis que l’effort de mon bras
M’approcherait bientôt de vos divins appas ;
Mais dans ce même temps souvenez-vous, Madame,
Que vous me promettiez quelque place en votre âme.
Je suis venu : l’Amour a combattu pour moi ;
La Victoire elle-même a dégagé ma foi ;
Tout cède autour de vous : c’est à vous de vous rendre ;
Votre cœur l’a promis, voudra-t-il s’en défendre ?
Et lui seul pourrait-il échapper aujourd’hui
À l’ardeur d’un vainqueur qui ne cherche que lui ?
CLÉOFILE
Non, je ne prétends pas que ce cœur inflexible
Garde seul contre vous le titre d’invincible ;
Je rends ce que je dois à l’éclat des vertus
Qui tiennent sous vos pieds cent peuples abattus,
Les Indiens domptés sont vos moindres ouvrages ;
Vous inspirez la crainte aux plus fermes courages,
Et quand vous le voudrez, vos bontés à leur tour
Dans les cœurs les plus durs inspireront l’amour.
Mais, Seigneur, cet éclat, ces victoires, ces charmes,
Me troublent bien souvent par de justes alarmes :
Je crains que satisfait d’avoir conquis un cœur,
Vous ne l’abandonniez à sa triste langueur ;
Qu’insensible à l’ardeur que vous aurez causée,
Votre âme ne dédaigne une conquête aisée.
On attend peu d’amour d’un héros tel que vous :
La gloire fit toujours vos transports les plus doux,
Et peut-être au moment que ce grand cœur soupire,
La gloire de me vaincre est tout ce qu’il désire.
ALEXANDRE
Que vous connaissez mal les violents désirs
D’un amour qui vers vous porte tous mes soupirs !
J’avouerai qu’autrefois, au milieu d’une armée,
Mon cœur ne soupirait que pour la Renommée ;
Les peuples et les rois, devenus mes sujets,
Étaient seuls à mes vœux d’assez dignes objets.
Les beautés de la Perse à mes yeux présentées,
Aussi bien que ses rois, ont paru surmontées.
Mon cœur, d’un fier mépris armé contre leurs traits,
N’a pas du moindre hommage honoré leurs attraits ;
Amoureux de la gloire et partout invincible
Il mettait son bonheur à paraître insensible.
Mais, hélas ! que vos yeux, ces aimables tyrans,
Ont produit sur mon cœur des effets différents !
Ce grand nom de vainqueur n’est plus ce qu’il souhaite ;
Il vient avec plaisir avouer sa défaite :
Heureux si votre cœur se laissant émouvoir
Vos beaux yeux à leur tour avouaient leur pouvoir !
Voulez-vous donc toujours douter de leur victoire ?
Toujours de mes exploits me reprocher la gloire,
Comme si les beaux nœuds où vous me tenez pris
Ne devaient arrêter que de faibles esprits ?
Par des faits tout nouveaux je m’en vais vous apprendre
Tout ce que peut l’amour sur le cœur d’Alexandre.
Maintenant que mon bras, engagé sous vos lois,
Doit soutenir mon nom et le vôtre à la fois,
J’irai rendre fameux par l’éclat de la guerre
Des peuples inconnus au reste de la terre,
Et vous faire dresser des autels en des lieux
Où leurs sauvages mains en refusent aux dieux.
CLÉOFILE
Oui, vous y traînerez la victoire captive ;
Mais je doute, Seigneur, que l’amour vous y suive.
Tant d’États, tant de mers, qui vont nous désunir
M’effaceront bientôt de votre souvenir.
Quand l’Océan troublé vous verra sur son onde
Achever quelque jour la conquête du monde,
Quand vous verrez les rois tomber à vos genoux,
Et la terre en tremblant se taire devant vous,
Songerez-vous, Seigneur, qu’une jeune princesse,
Au fond de ses États, vous regrette sans cesse,
Et rappelle en son cœur les moments bienheureux
Où ce grand conquérant l’assurait de ses feux ?
ALEXANDRE
Hé quoi ? vous croyez donc qu’à moi-même barbare
J’abandonne en ces lieux une beauté si rare ?
Mais vous-même plutôt voulez-vous renoncer
Au trône de l’Asie où je veux vous placer ?
CLÉOFILE
Seigneur, vous le savez, je dépends de mon frère.
ALEXANDRE
Ah ! s’il disposait seul du bonheur que j’espère,
Tout l’empire de l’Inde asservi sous ses lois
Bientôt en ma faveur irait briguer son choix.
CLÉOFILE
Mon amitié pour lui n’est point intéressée.
Apaisez seulement une reine offensée,
Et ne permettez pas qu’un rival aujourd’hui,
Pour vous avoir bravé, soit plus heureux que lui.
ALEXANDRE
Porus était sans doute un rival magnanime :
Jamais tant de valeur n’attira mon estime ;
Dans l’ardeur du combat je l’ai vu, je l’ai joint,
Et je puis dire encor qu’il ne m’évitait point :
Nous nous cherchions l’un l’autre. Une fierté si belle
Allait entre nous deux finir notre querelle,
Lorsqu’un gros de soldats, se jetant entre nous,
Nous a fait dans la foule ensevelir nos coups.
Scène VII
Alexandre, Cléofile, Éphestion
ALEXANDRE
Eh bien ! ramène-t-on ce prince téméraire ?
ÉPHESTION
On le cherche partout ; mais quoi qu’on puisse faire,
Seigneur, jusques ici sa fuite ou son trépas
Dérobe ce captif aux soins de vos soldats.
Mais un reste des siens entourés dans leur fuite,
Et du soldat vainqueur arrêtant la poursuite,
À nous vendre leur mort semblent se préparer.
ALEXANDRE
Désarmez les vaincus sans les désespérer.
Madame, allons fléchir une fière princesse,
Afin qu’à mon amour Taxile s’intéresse ;
Et puisque mon repos doit dépendre du sien,
Achevons son bonheur pour établir le mien.
Table des matières
- Adresse Env. 2 pages / 654 mots
- Première préface Env. 3 pages / 1069 mots
- Seconde préface Env. 2 pages / 490 mots
- Introduction Env. 1 page / 44 mots
- Acte premier Env. 9 pages / 3048 mots
- Acte deuxième Env. 9 pages / 2989 mots
- Acte troisième Env. 8 pages / 2495 mots
- Acte quatrième Env. 8 pages / 2821 mots
- Acte cinquième Env. 8 pages / 2510 mots
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