À poil la mémé

Je me sens coincée. Non pas dans ma gaine baleinée pour ventre plat, pour mémère vieillissante qui voudrait avoir l’air, mais qui n’a pas l’air du tout, oui, je suis désolée Jacques, de te piquer tes vers, je me permets, à moins de revenir d’où personne ne revient pour nous dire comment c’est, tu ne vas pas me faire un procès pour plagiat. De toute façon, pour venir me trouver ici sur Atra, la chance doit être de 1 pour 1000 milliards non ?

Où je veux en venir ? J’y arrive, Lutécia, faut arrêter de pousser la mémé dans les orties, elle n’ira pas plus vite.

Et puis, je tape avec un doigt sur le clavier, faut que je vérifie l’orthographe, faut que réfléchisse à pas trop dire de conneries, et puis, j’écris en regardant un film sur Arte, et nous avons deux viocs dont un qui dit : « je suis heureux, ce matin, j’ai réussi à pisser comme un tuyau d’arrosage », et l’autre de répondre « oui les problèmes de prostate à prendre au sérieux », et là, je pense que nous les femmes, pas de prostate, mais le même problème de tuyau d’arrosage. C’est un peu la canicule, avec les interdictions d’arroser, manque de pression au robinet. Mais toute l’année.

Je m’égare, oui.

Donc revenons aux moutons, enfin au défi,

Suis coincée, je dois participer. Et oui, trop savent sur le site, que j’ai écrit des textes érotiques, plus ou moins tièdes, pour prouver qu’une femme, comment dire, loin de son baptême ? Faut que je trouve autre chose, suis pas baptisée, disons, née juste après la guerre, mais non pas la première, poussez pas, la seconde. Oui, je disais ou essayais de dire, que je voulais démontrer que la sexualité existait pour les plus de 60, et même 70, voire 80 ans.

D’accord, pas forcément facile, pas seulement la pénétration… ben quoi, Hélène, Hervé, on ne peut pas en parler ? À la télé, la pub pour les lubrifiants, tous les jours, même à l’heure du repas, et croyez-moi, c’est bien d’en parler ! Parce que si mémère avait moins bobo, elle satisferait plus souvent pépère non ?

Bon je me suis égarée, mais c’était juste un prétexte pour parler de ce vrai problème, qui je l’avoue ne concerne pas nos jeunettes, mais comme justement, il n’y a pas beaucoup de femmes d’un âge sur ce site pour en parler…

Toutes ces parenthèses, pour dire, que je suis obligée de me rendre à cette rencontre à poil, d’autant plus, que je suis en vacances, à quelques kilomètres de la plage des passerelles.

Le naturisme, je n’ai jamais pratiqué.

Mais en fait, je suis follement curieuse de découvrir Dominique, Lutécia, et j’espère d’autres, nus.

Le problème, et pas le moindre, je vais devoir me déshabiller.

J’ai mis sans problème, une photo de 1974 sur le site, une photo j’ai, mais le corps qui va avec, il y a bien longtemps que je ne l’ai plus.

Peut-être arriver à la nuit tombante ? La pénombre ça aide non ?

Et puis je vais bénéficier du respect aux anciens ? Suis pas certaine de compter sur Lutécia pour ça.

Je la vois bien m’accueillir avec un « alors mémère, on a pris son courage à deux mains ? Mais les mains, faut les enlever »,

Dominique je compte sur vous. Allez on respire un grand coup, j’avance, avec mon paréo des familles.

Je vois, je distingue, un panneau écrit bien gros (merci les copains) « rencontres à poil 2021 », et au pied, quelques personnes, et là, grand moment de solitude, que des hommes !

Et les filles, vous êtes où ?

Quand faut y aller, il faut !

Le paréo sur le bras, j’avance, je ne sais pas où regarder, ce qui est sûr, je ne ferai bander personne, ça c’est dit.

Il est joli le petit voilier au loin…

— Je ne sais plus qui l’a dit sur le site, mais tu as de beaux restes !

Ben quoi, on peut bien rêver non ?

La rencontre est fixée à demain matin. IL me reste du temps pour l’épilation !

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