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- Confusion
Avec deux vers liminaires Andrée nous invite à approfondir une part confuse, ce qui revient, par cette sorte de profondeur duchesnienne, à nous élever à une hauteur ouvrant nos yeux à la clarté quant à notre condition :
"
Bien que la Camarde immine en l’avenue
Nous sommes des joyaux sertis d’inconnu…
"
Le paragraphe dédié à notre âme est régal pour nos esprits. Et si après l'avoir lu, notre cœur nous accuse encore de culpabilité, alors sachons que, comme Dieu, notre âme est plus grande que notre cœur.
À la moisson du temps emportant tout sous sa faux, Andrée suggère un carpe diem urgent, essentiel. Cependant on peut aussi considérer que sa pensée répandue généreusement, est un temps de labour et de semailles, nous plaçant dans le grand cycle mystérieux de la vie renouvelée.
Si je suis allicié (dixit Andrée) par le génie de Baudelaire, je déplore parfois qu'il l'ai tant mis au service de la noirceur. Si la mort peut se concevoir comme délivrance d'un sort trop lourd ou misérable, elle est aussi un passage de l'espoir d'ici-bas à l'espérance de l'au-delà. Où la source de Vie abonde et nous accorde la conscience d'être, la liberté de nous interroger et de nous en inspirer.
Au moins soyons reconnaissant de ne pas recourir à la mort pour échapper à une vie intolérable, et "d'avoir le cœur de marcher jusqu'au soir" de nos vies, debout et dignes de l'être.
À lire Andrée, on ne perd jamais son temps, on le gagne ou on apprend à le mieux consacrer à la vie et à son sens. La confusion appartient aux ténèbres, ce qui la dissipe est Lumière.
Merci à toi Andrée de ton travail précieux et de ses fruits à nous
offerts.
Comme toujours, vos textes sont impressionnants, toues les annotations de 1 à 7 sont des mots que je ne connaissais pas. La lecture est juste et son embellissement provoque chez le lecteur l'envie de lire Charles Baudelaire, ses poèmes des "Fleurs du mal", bien-sûr, mais il y a aussi son ouvrage "Le spleen de Paris", de la poésie prosaïque, ses propos et aphorismes qui sont plus rares. Merci de nous donner cette joie de penser à lui et toute la misère dans laquelle il a vécue et c'est donc logique lorsque l'on lit ses textes! Juste une remarque, soit dit en passant, il me semble que vous utilisez le mot encore sans le e, ce qui n'est peut-être qu'utilisable dans la poésie pour ne pas ajouter de pieds à un vers, mais pour la prose, je n'en suis pas sûre, en espérant vous lire bientôt, Jean cini
Commentaire modifié le 13/01/2021 à 15h52
https://www.youtube.com/watch?v=pGbh2q1lohE
https://www.youtube.com/watch?v=L-7nRjqe-dQ
Claudine Lux m'a pris les mots de la bouche... j'ai vraiment apprécié ton texte ! ce week-end avec mon mari nous avons regardé ce film superbe sur François Rabelais... j'ai eu envie de le partager avec toi, il évoque aussi la camarde à plusieurs reprises...
12 janvier : persiste et signe ! merci pour ce bon moment d'écriture !
Commentaire modifié le 12/01/2021 à 12h56
Toujours cette belle exigence de la pensée tentant de cerner notre carcan indépassable... Avec les mots de Baudelaire comme support, traversés de ces tensions et déchirures autour de l'intuition d'un absolu toujours fuyant...
>"les ébauches ne sont que prémices"
Et nous qui ne nous nourrissons que de ces prémices pourtant essentielles.
Petite remarque vocabulaire : je ne connais pas le mot "alliciées" à propos des consciences, serait-ce un antonyme de viciées ?
Merci pour ce tribut à la conscience malheureuse, Andrée.
De belles formules, de belles réflexions, toujours portées par ton style inimitable "de velours"
. Même si je ne suis pas sûre d'être d'accord avec Baudelaire lorsqu'il affirme que "C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre" ... peut-être les autres - les vivants -, car sans les morts, il n'y aurait bientôt plus de place pour eux ???
En revanche, je suis tout à fait d'accord avec "l’urgence de déguster les douceurs de la vie, en dépit de l’éphémérité existentielle, avant que le temps ne moissonne jusqu’à nos mémoires." et "d'accueillir l'espoir en nos cœurs, cet « élixir » qui nous « enivre » et nous insuffle le vouloir « de marcher jusqu’au soir ».
Merci Andrée ; parmi les mots insolites que tu utilises, cela m'a amusée de découvrir "musser" une variation de "mucher", un mot normand qui veut dire "se cacher". :=))
Commentaire modifié le 01/09/2019 à 12h30
La vie venant du divin et non d’une religion ou d’une république, celui qui écoute la voix intérieure de son intuition et prend conscience de ses (potentielles) fautes s’élève spirituellement.
Prétentieuse (que je suis), applique-le à toi-même avant de l’écrire.
Bravo et merci à vous pour cette belle leçon.
Coucou mon amie,
Malgré le tumulte des vicissitudes de la vie qui pourraient perturber l'Homme, tu nous rappelles dans cette très belle prose, combien il est important de savoir se préserver... Pouvoir se réfugier dans "l'intime sanctuaire" de notre âme est un don qu'il nous appartient de développer le long de notre existence...
Ce chemin " d'espoir" nous conduit vers cette paix intérieure qui, à elle-seule, est capable de nous ressourcer, de pouvoir nous donner toute la mesure de l'amour, de nous permettre d'y voir plus clair et de ne pas se détourner de nos engagements...
Il nous permet aussi d'apprendre de nos erreurs et de nous élever en sachant non seulement les reconnaître mais surtout nous pardonner...
On est souvent trop dur avec soi-même et nous devrions être plus indulgents pour acquérir cette sérénité qui pourra rejaillir sur notre entourage.
Apprendre à s'aimer pour mieux aimer son prochain, c'est tout bénéfice. Cet amour qui sera alors inscrit en nous, rayonnera autour de nous pour illuminer tous ceux qui nous sont chers et nous côtoient... comme un miroir à double face...
Même si je suis convaincue qu'il existe quelque chose de plus grand que nous, je m'en remets à la conscience qui guide nos pas... Plus sûrement que toute doctrine. Je crois aussi que cette " puissance" nous envoie des signes pour qui sait les voir...
Et que les mots peuvent aussi être un vecteur essentiel dans la quête de chacun d'entre nous pour tous nous relier au même fil conducteur qu'est l'amour du prochain...
Savoir qu'on est unique mais si semblable à nos frères est un moteur puissant pour ne pas perdre pied.
Il nous permet de développer l'empathie sans laquelle notre coeur serait dur comme une pierre...
Nous vivons cette relation mais surtout nous vibrons d'un même coeur et rien n'est plus épanouissant que de nous fédérer de la sorte...
Bien heureuse soit la mort biologique qui nous pousse à nous poser toutes ses questions existentielles mais aussi à adapter une certaine philosophie dans la gestion de notre vie, nos rapport avec l'Autre, avec nous-même et avec tout ce qui peut se connecter au " vivant".
Ainsi, la nature fait autant partie de notre macrocosme qu'elle est intégrante à notre évolution personnelle...
Un tout grand BRAVO pour ce splendide message que tu délègues à travers des mots soignés et une syntaxe merveilleuse !
Bisous mon amie,
Anges :) ♥♥♥
Modifié, car j'avais oublié mes petits coeurs, non mais ! hi hi :D
Commentaire modifié le 26/08/2019 à 14h57
on entre dans tes écrits comme en religion, avec crainte mais avec espoir.
Ce dernier ne faillit pas à ta règle : et d'abord merci pour nous permettre de comprendre les mots difficiles grâce aux renvois.
Ceci dit, je pense qu'après t'avoir lue, ce soir j'avironnerai entre mes récifs avec davantage de confiance.
Tu es en passe devenir mon philosophe préféré!
Il est bon et enrichissant de te lire, Andrée; Merci
"Mais, nos expériences, ou même nos fautes, ne sont point vaines. Elles peuvent nous instruire, désépaissir nos grossièretés dans le désordre de nos passions ou de nos coupables avidités, si nous les reconnaissons bien sûr".
Aimer la vie, c'est simplement accepter la mort, sans elle, nous ne pourrions respecter la vie et l'aimer sous tous ses aspects.
Merci Andrée pour ces pensées aussi profonde qu'est la vie. GE
Que de profondes réflexions, merci de nous les partager, Andrée.
Je suis également un grand amateur de Charles Baudelaire, et j'aimerais te citer ici un de ses poèmes qui m'a fortement marqué (et que tu connais certainement), en lien direct avec notre condition humaine :
Une charogne
" Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés ! "
Comme toujours, ce que tu écris ne peut laisser indifférent… En principe, je n’ai pas envie de penser à la mort… Je me souviens pourtant d’un physicien cybernéticien qui, un jour, m’expliqua avec passion que la vie était une affaire d’entropie. Je pensai alors que la mort le passionnait et qu’il voulait éperdument la comprendre et se l’approprier grâce à tout son savoir. Je fus frappé plus tard par la passion des enfants pour le jeu, la mer, la piscine… Leur refus de partir. Cela préfigure peut-être notre acharnement à conserver la vie, comme si la vie dans son entièreté était un jeu irremplaçable ! Nul n’échappe à sa fascination pour la mort, ce territoire inconnu et sans retour. Au-delà même de l’abandon de soi dans les étreintes amoureuses… simple visite avec possibilité de retour.
Merci encore Andrée pour ton très beau texte.
SZ
Très beau texte, sobre, profond, riche.
J'ai aimé "pénombres oculaires". Tellement exact.
et l'avant dernière strophe que je ne peux pas citer par cœur, et comme je ne peux pas revenir pour le reprendre sans perdre ce message… nous allons faire sans. Mais les lecteurs n'auront, eux, qu'à revenir lire ce texte qui mérite plusieurs lectures.
Mon avis :
Avant le pas savent que fit, une nuit, une certaine incongrue vie
N'existait, allumée et bien répartie partout, que la Mort.
La Mort était l'ample exemple, de toutes et de tous, suivis.
LA VIE EST BIEN FILLE DE LA MORT;
vie et mort sont liées à éternité, jusque dans leurs plus profonds remords,
car, soyons honnêtes, qui vit complètement BIEN ET EN TOTALITE, sa vie ?
Qui voit bien sa mort ? son projet de mort ?
Chacun dans cette affaire de famille a des tords.
Joseph de Maistre a écrit dans les Soirée de St Pétersbourg :
« La Terre entière, continuellement imbibée de sang, n’est qu’un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche jusqu’à la consommation des choses, jusqu’à l’extinction du mal, jusqu’à la mort de la mort. »
Reste, qu’au-delà…
De ces « choses » mortelles évoquées par Joseph de Maistre,
Les choses de l’esprit, elles
Ont bel et bien vocation à nous remettre en selle ;
… Celles, donc, notamment, avec lesquelles
Nous aurions intérêt à nous commettre,
Vite,… c’est-à-dire, dès compris, ici
Combien trompe-la-vie
Est la mort sur son lit d’hérésie.
Je connais de parfaits accompagnateurs pour nous guider sur cette vraie voie d’être :
Les mots.
Qui pourrait douter que j'ai un autre mot à la bouche pour bien finir un repas ?
Ton repas, Andrée est une merveille pour l'esprit.
Quels occasions d'échanges ? Quels desserts ?
C'est là qu'on juge que la Vie est belle !
"Bien que la Camarde[2] immine en l’avenue
Nous sommes des joyaux sertis d’inconnu"
Cette phrase introductive renseigne le propos d'Andrée: face à l'unique certitude de notre condition de mortels, choisissons la fuite vers les hauteurs éperdues de l'espoir.
La citation et l'évocation baudelairiennes qui encadrent l'ouvrage nous rappellent, comme en préfiguration d'un Soljenitsyne, que deux choix d'existence s'offrent en permanence aux êtres humains: la joyeuse dépense des biens matériels acquis ou l'accomplissement d'une élévation spirituelle...
Merci Andrée pour ce texte inspirant!
L'esprit de l'homme (et de la femme) est confusion. Entre le rêve et la réalité, entre les espoirs et les craintes. L'homme est capable du meilleur et du pire, une éternelle confusion !
Merci à toi Andrée.
"nous hébergeons.../...une mort cellulaire paramétrée ou préméditée.../...nous dévorant certainement. Et nous y voyons là une grâce occulte, une offrande de vie".
Je ne suis pas certaine que nous y voyons cela (une offrande). Consciemment ou non, toute femme donnant la vie à son enfant sait qu'elle lui inflige la mort et son cortège. Mais une offrande à la vie... je ne sais pas. Si tu veux dire par là que c'est la dîme que nous devons à l'existence, alors oui. Mais je ne le perçois pas comme une offrande ("ce qui doit être offert").
"De là l’urgence de déguster les douceurs de la vie, en dépit de l’éphémérité existentielle, avant que le temps ne moissonne jusqu’à nos mémoires."
Cette phrase, superbe, musicale, poétique, résume je crois ton propos. Apprenons à vivre ce que nous avons à vivre. Du plus petit au plus abstrait, d'un pétale à une pensée. Merci Andrée de nous le rappeler si joliment.
Commentaire modifié le 24/08/2019 à 17h45
En lisant ces lignes pleines de sagesse et de beauté, j’ai l’impression de lire du Montaigne dans une langue aussi délicieuse que la sienne. Un Montaigne plutôt épicurien, me semble-t-il.